Un peu en veilleuse durant la préparation de la démo de Randy Washmatic; il est grand temps de ré-activer ce blog.
La compil est parue depuis un mois déjà.
Ce post, surtout, pour vous rappeler de voter dans les temps (clôture au 30/11/10)
La vie est une compil. Chaque jour est une playlist. L'amour est un remix...
mercredi 17 novembre 2010
dimanche 3 octobre 2010
The Divine Comedy (Botanique 28.09.2010)
D'une Irlande à l'autre...De l'extase à la déception... U2 et son barnum attendu. The Divine Comédy en mode raplapla... Dantesques étaient les concert de Neil Hannon à l'heure où le rock était encore une valeur "bankable"... Aujourd'hui, Clearchannel et consorts font la loi. Aucune pitié pour le risque et l'audace. Seules les valeurs refuges ont droit au crédit... En écrivant " The Complete Banker", pour son dernier album, Neil Hannon entérine son suicide commercial. Par cette chronique pertinente de la fameuse crise financière de 2008 , le nord irlandais, idole de Vincent Delerm, fan et rare digne héritier de Scott Walker; a signé son arrêt de mort.
Lui qui s'est toujours évertué à enflammer la moindre de ses prestations scéniques par un sens de l'ultra-dérision incroyablement bluffant, se retrouve aujourd'hui livré à sa triste misère...
La prestation de mardi dernier restera sans doute dans ma mémoire, comme le concert le plus fauché auquel j'ai jamais assisté...
Un piano. Un pied de micro. Une mise en scène en mode 'ground zero'.
Ce n'est pas la première fois que je vois Neil Hannon sur scène. Je sais de quoi il est capable...
En formation rock, il est peut livrer des prestations démentielles : parfaites illustrations musicales du mot "dantesque". En mode mineur (le quatuor à cordes du Théatre 140) il fait preuve d'une inventivité rehaussée par un humour ravageur...
Ce soir, il arrive "un peu parti, un peu naze" (les non fans de Mimi Jonaz diront tout simplement qu'il est bourré). S'installe derrière un faux Stenway ("Comédie" jusqu'au bout...) et entame le set le plus cheap de l'histoire de la pop musique... Livrées à leur seul créateur, les symphonies de poches du calibre de "Becoming More like Alfie" ou encore "The Summer House" se révèlent bien vulnérables... L'indispensable démesure fait cruellement défaut... Pire, le cynisme rock'n'roll auquel Neil Hannon nous avait habitué, a fait place à un mépris désinvolte plutôt irritant. Compositeur de talent, Hannon n'est pas un musicien hors pair. Dès lors, se livrer à un show de piano bar approximatif s'apparente plus à un acte de prétention vaniteux qu'à une sincère offrande scènique.
Quelques moments de grace pure ("Neptune's Daughter", "A Lady of a Certain Age"); une inévitable et imparable reprise ("Blue Monday" façon piano solo) ne sauveront pas ce concert de l'ennui le plus frustrant. "Bang goes the Knighthood" scande The Divine Comedy sur son dernier album...Cette chevalerie, cette cavalerie d'Offenbach a qui on aurait pardonné tous les retards...n'est tout simplement pas venue...nous laissant seuls à nos regrets... faisant de cette soirée tant attendue, un rendez-vous manqué...
Lui qui s'est toujours évertué à enflammer la moindre de ses prestations scéniques par un sens de l'ultra-dérision incroyablement bluffant, se retrouve aujourd'hui livré à sa triste misère...
La prestation de mardi dernier restera sans doute dans ma mémoire, comme le concert le plus fauché auquel j'ai jamais assisté...
Un piano. Un pied de micro. Une mise en scène en mode 'ground zero'.
Ce n'est pas la première fois que je vois Neil Hannon sur scène. Je sais de quoi il est capable...
En formation rock, il est peut livrer des prestations démentielles : parfaites illustrations musicales du mot "dantesque". En mode mineur (le quatuor à cordes du Théatre 140) il fait preuve d'une inventivité rehaussée par un humour ravageur...
Ce soir, il arrive "un peu parti, un peu naze" (les non fans de Mimi Jonaz diront tout simplement qu'il est bourré). S'installe derrière un faux Stenway ("Comédie" jusqu'au bout...) et entame le set le plus cheap de l'histoire de la pop musique... Livrées à leur seul créateur, les symphonies de poches du calibre de "Becoming More like Alfie" ou encore "The Summer House" se révèlent bien vulnérables... L'indispensable démesure fait cruellement défaut... Pire, le cynisme rock'n'roll auquel Neil Hannon nous avait habitué, a fait place à un mépris désinvolte plutôt irritant. Compositeur de talent, Hannon n'est pas un musicien hors pair. Dès lors, se livrer à un show de piano bar approximatif s'apparente plus à un acte de prétention vaniteux qu'à une sincère offrande scènique.
Quelques moments de grace pure ("Neptune's Daughter", "A Lady of a Certain Age"); une inévitable et imparable reprise ("Blue Monday" façon piano solo) ne sauveront pas ce concert de l'ennui le plus frustrant. "Bang goes the Knighthood" scande The Divine Comedy sur son dernier album...Cette chevalerie, cette cavalerie d'Offenbach a qui on aurait pardonné tous les retards...n'est tout simplement pas venue...nous laissant seuls à nos regrets... faisant de cette soirée tant attendue, un rendez-vous manqué...
samedi 25 septembre 2010
U2 - Interpol 0 (Stade Roi Baudouin 23.09.10)
Ce n'est pas très fair play de ma part... Le match était joué d'avance... Il faut reconnaître une certaine bravoure au groupe de Paul Banks pour avoir ôsé affronter pareil monstre... Le monstre, ici, ce n'est pas U2 mais bien cette immense scène en forme de golgoth, digne du meilleur épisode de Goldorak.
Un géant d'acier qui n'a fait qu'une bouchée d'Interpol.
Sur disque, le parallèle est inévitable : pour leur quatrième album, les américains semblent définitivement à court de sang neuf et connaissent déjà leurs premiers remaniements (désertion du bassiste dès la sortie du disque...). On se rappellera que le quatrième album de U2 s'appelle "The Unforgettable Fire"; qu'il marque la rencontre des irlandais avec Brian Eno et que ce moment appartient à l'histoire du rock.
On constate aussi, non sans une émotion palpable, que le quatuor de Dublin est resté soudé après 30 années d'existence.
C'est David Bowie qui joue les Monsieur Loyal de prestige. Le fabuleux décompte de "Space Oddity" servant d'introduction à tous les concerts de la tournée européenne.
Je suis assis derrière la scène. Enfin, pas vraiment... Le concept des 360° permet à tous de profiter pleinement du concert et surtout, aux promoteurs, de rentabiliser à fond l'espace disponible dans un stade; quand d'habitude, un quart des gradins est indisponible... Habile coup de marketing déjà éprouvé par Prince ou...Céline Dion.
Qu'on le déplore ou non; ce sont ces paradoxes qui font que le rock'n'roll existe.
"What time is it in the World ?"
C'est la question qui semble préoccuper le groupe depuis l'incroyable Zoo Tv Tour (la dernière tournée à laquelle j'ai assisté, 17 ans déjà !). Une thématique d'universalité au dessus des prises de positions politiques qui ont souvent plombé le discours de U2 : groupe engagé par excellence. Les dangers de l'hyper-communication pointés du doigt à la sortie d' "Achtung Baby" connaissent aujourd'hui les pires dérives. Rattrapé par l'avènement des réseaux sociaux (Facebook et consorts...), Bono semble un peu dépassé... "Quelle heure est-il dans le monde ?". Cette fois, Bono n'essayera pas de nous bluffer en envoyant de belles phrases. Il n'a pas la réponse, ne tire pas de bilan. Il ne lui reste que la musique et c'est précisément ce qui fait de cette tournée un must.
Le choix du répertoire est impeccable. En deux jours, U2 revisite toute son histoire. Ceux qui ont eu la chance d'assister aux deux soirées, ont eu droit à des playlists sensiblement différentes. Plutôt couillu pour un groupe de cette envergure.
Le décorum a beau être démesuré, l'homme contrôle la machine. Tous les effets spéciaux du monde paraissent bien vains face à un riff de The Edge. L'homme est humbe (il sait ce qu'il doit au tandem Eno/Lanois) et fort à la fois (c'est lui la clé de voûte du son U2).
Bono se la joue volontiers diva. Le showman a pris le pas sur le chanteur engagé. Franchement, ce n'est pas plus mal. Il chante magnifiquement bien (le son est parfait). Sur un "Miss Sarajevo" d'anthologie, il reprend à son compte la partition de Pavarrotti dans un époustouflant crescendo. J'en ai encore la chair de poule... J'espère que Florent Pagny aura la bonne idée d'assister à un concert de la tournée...Ca devrait lui passer l'envie de pousser ses vocalises laxatifs...
J'ai beaucoup aimé le moment où Bono, après avoir revêtu une veste lumineuse sortie tout droit de la garde robe de Michael Jackson, la restitue à son propriétaire, en la laissant s'envoler vers le firmament.
Un firmament capricieux. Plus que clément le premier soir. Impitoyable de tonnerre et de pluie, le second.
Pas à un paradoxe près, Bono se fourvoie quelque peu en demandant au public de faire briller les étoiles au moyen de leur GSM. Bono l'humaniste a-t-il oublié combien de petits africains meurent tous les jours pour un morceau de coltan ?
Évidemment, on lui pardonne. La communion est bel et bien là. Dans ce stade qui a connu des heures sombres, tout le monde vient de vivre un moment de pur bonheur.
"Quelle heure est-il dans le monde ?"
L'heure de revenir à la réalité... "Get on your Boots !"
Bonus : les 11 premièrtes minutes du concert au Stade Roi Baudouin
dimanche 5 septembre 2010
Brandon Flowers - Phillip Selway : la battle
Sur la pochette de son disque, Brandon Flowers se prend la tête. Il a l'air de penser "P... mais qu'est-ce que j'ai fait ? Il est tout foireux mon premier album".
Mais non Brandon, rassure-toi...Il n'est pas si mauvais que ça ton premier disque. Disons que, comme tout album solo du chanteur d'un groupe en vogue qui se respecte, on a souvent du mal avec le résultat. Dans les interviews, la démarche parait pourtant limpide. Tous nous ont fait le coup du "Je vais enfin pouvoir faire ce que j'ai toujours voulu. Je ne serai plus limité par les contraintes imposées par le groupe..." ce genre de certitudes. Et au final... Et bien Dave Gahan continue à faire du Depeche Mode; Gaetan Roussel du Tarmac et Thom Yorke (on y reviendra) du Radiohead... Et nous, on est un peu embarrassé pour eux.
Brandon Flowers sort donc son premier album des Killers...sans les Killers.
Et très vite, on se rend compte à quel point le côté "sans filet" de l'entreprise peut s'avérer périlleux. En effet, sur un album des Killers au grand complet, on aurait jamais entendu cette infâme singerie country qu'est "The Clock Was Tickin'"... Pas à l'abri de quelques fautes de goût, "Flamingo" contient aussi sont lot de bons morceaux (mention speciale à la splendide ballade " Playing With Fire"). "Crossfire", single éclaireur, confirme le talent de songwriter du sieur Flowers. Un titre comme "Jilted Lovers And Broken Hearts" prouve même qu'il peut se passer des Killers...mais pas trop souvent, pour son ego. A l'écoute de ce disque à la fois vain et émouvant, on a juste en vie de dire à Brandon : "Reviens, gamin, c'était pour rire!"
Comme promis, reparlons de Radiohead. Plus précisément de son batteur : Phillip Selway. Ce dernier possède un avantage certain sur le chanteur des Killers. Phillip Selway est batteur. Toute personne ayant fait partie d'un groupe de rock sait qu'en matière d'ego, il y a un monde de différence entre un chanteur et le batteur d'un groupe. Une des caractéristiques commune à tout bon batteur étant l'humilité. En insufflant le rythme à chaque chanson, le batteur est l'élément rassurant. Il n'a rien à prouver.
La bonne surprise chez Philip Selway, c'est qu'il chante très bien. On se surprend même à penser qu'il ferait bien, de temps en temps, de relayer la voix geignarde de Thom Yorke qui, parfois, rends pénible l'écoute d'un album de Radiohead sur toute sa longueur... Épaulé par Lisa Germano et des musiciens de Wilco, Selway livre un disque dépouillé (peu de batterie) et révèle une écriture sensible. Rares sont les disques solo ayant une réelle valeur ajoutée. "Familial" en est un. Ca mérite d'être souligné.
Mais non Brandon, rassure-toi...Il n'est pas si mauvais que ça ton premier disque. Disons que, comme tout album solo du chanteur d'un groupe en vogue qui se respecte, on a souvent du mal avec le résultat. Dans les interviews, la démarche parait pourtant limpide. Tous nous ont fait le coup du "Je vais enfin pouvoir faire ce que j'ai toujours voulu. Je ne serai plus limité par les contraintes imposées par le groupe..." ce genre de certitudes. Et au final... Et bien Dave Gahan continue à faire du Depeche Mode; Gaetan Roussel du Tarmac et Thom Yorke (on y reviendra) du Radiohead... Et nous, on est un peu embarrassé pour eux.
Brandon Flowers sort donc son premier album des Killers...sans les Killers.
Et très vite, on se rend compte à quel point le côté "sans filet" de l'entreprise peut s'avérer périlleux. En effet, sur un album des Killers au grand complet, on aurait jamais entendu cette infâme singerie country qu'est "The Clock Was Tickin'"... Pas à l'abri de quelques fautes de goût, "Flamingo" contient aussi sont lot de bons morceaux (mention speciale à la splendide ballade " Playing With Fire"). "Crossfire", single éclaireur, confirme le talent de songwriter du sieur Flowers. Un titre comme "Jilted Lovers And Broken Hearts" prouve même qu'il peut se passer des Killers...mais pas trop souvent, pour son ego. A l'écoute de ce disque à la fois vain et émouvant, on a juste en vie de dire à Brandon : "Reviens, gamin, c'était pour rire!"
Comme promis, reparlons de Radiohead. Plus précisément de son batteur : Phillip Selway. Ce dernier possède un avantage certain sur le chanteur des Killers. Phillip Selway est batteur. Toute personne ayant fait partie d'un groupe de rock sait qu'en matière d'ego, il y a un monde de différence entre un chanteur et le batteur d'un groupe. Une des caractéristiques commune à tout bon batteur étant l'humilité. En insufflant le rythme à chaque chanson, le batteur est l'élément rassurant. Il n'a rien à prouver.
La bonne surprise chez Philip Selway, c'est qu'il chante très bien. On se surprend même à penser qu'il ferait bien, de temps en temps, de relayer la voix geignarde de Thom Yorke qui, parfois, rends pénible l'écoute d'un album de Radiohead sur toute sa longueur... Épaulé par Lisa Germano et des musiciens de Wilco, Selway livre un disque dépouillé (peu de batterie) et révèle une écriture sensible. Rares sont les disques solo ayant une réelle valeur ajoutée. "Familial" en est un. Ca mérite d'être souligné.
Hurts - Happiness
Tout fan des Pet Shop Boys qui se respecte doit éprouver une bien étrange sensation en contemplant la pochette du premier album de Hurts, duo d'electro-pop, originaire de Manchester.
Je me suis effectivement demandé par quel subterfuge Neil Tennant et Chris Lowe posaient, en 2010, avec l'allure de parfaits jouvenceaux... Certes, ils ont beau avoir vendu leur âme au dieux de la danse et de l'exubérance depuis longtemps; certes leur dernier album paru en 2009 avait beau afficher fièrement une santé digne d'un jeune homme en pleine explosion pubère... par quel prodige ont-ils donc retrouvé les traits d'adolescents?
La réponse est évidente : "Happiness" n'est pas le nouvel album des Pepettes. Pourtant, dès les premières mesures de "Silver Lining", le morceau d'ouverture, on est en territoire connu. La boîte à rythmes martiale, le sequenceurs rutilant, la mélodie à deux balles fait effectivement penser aux toutes premières productions de l'illustre duo. "Silver Lining" s'achève d'ailleurs sur des choeurs "à la Go West". On pourrait plier l'affaire ainsi en considérant que la relève est assurée... mais Hurts ne se contente pas d'une seule référence. Sur "Happiness", c'est toute la "synth-pop" des années 80 qui se voit re-liftée par ces garçons coiffeurs de luxe. Plus encore que les Pet Shop Boys (ici surtout singés pour leur esthétique "tire la tronche") c'est Depeche Mode et Human League qui sont véritablement à l'honneur. La voix claire de Theo Hutchcraft doit batailler ferme avec les textures sombres finement ciselées par son comparse, Adam Anderson.
Paradoxalement, "Happiness" n'est pas un disque où le bonheur est roi. Et le pauvre Theo peut brailler tant qu'il veut que la vie est si belle (sur l'excellent single "Wonderful Life") on ne le croit pas une seconde.
Pour ceux qui trouvent que l'electro-pop des années 80 avait besoin d'un énième second souffle, Hurts rempli magnifiquement son cahier des charges. Pour ceux qui pensent que les années 80 n'auraient jamais du exister, ce disque est à honnir sans concession.
Je me suis effectivement demandé par quel subterfuge Neil Tennant et Chris Lowe posaient, en 2010, avec l'allure de parfaits jouvenceaux... Certes, ils ont beau avoir vendu leur âme au dieux de la danse et de l'exubérance depuis longtemps; certes leur dernier album paru en 2009 avait beau afficher fièrement une santé digne d'un jeune homme en pleine explosion pubère... par quel prodige ont-ils donc retrouvé les traits d'adolescents?
La réponse est évidente : "Happiness" n'est pas le nouvel album des Pepettes. Pourtant, dès les premières mesures de "Silver Lining", le morceau d'ouverture, on est en territoire connu. La boîte à rythmes martiale, le sequenceurs rutilant, la mélodie à deux balles fait effectivement penser aux toutes premières productions de l'illustre duo. "Silver Lining" s'achève d'ailleurs sur des choeurs "à la Go West". On pourrait plier l'affaire ainsi en considérant que la relève est assurée... mais Hurts ne se contente pas d'une seule référence. Sur "Happiness", c'est toute la "synth-pop" des années 80 qui se voit re-liftée par ces garçons coiffeurs de luxe. Plus encore que les Pet Shop Boys (ici surtout singés pour leur esthétique "tire la tronche") c'est Depeche Mode et Human League qui sont véritablement à l'honneur. La voix claire de Theo Hutchcraft doit batailler ferme avec les textures sombres finement ciselées par son comparse, Adam Anderson.
Paradoxalement, "Happiness" n'est pas un disque où le bonheur est roi. Et le pauvre Theo peut brailler tant qu'il veut que la vie est si belle (sur l'excellent single "Wonderful Life") on ne le croit pas une seconde.
Pour ceux qui trouvent que l'electro-pop des années 80 avait besoin d'un énième second souffle, Hurts rempli magnifiquement son cahier des charges. Pour ceux qui pensent que les années 80 n'auraient jamais du exister, ce disque est à honnir sans concession.
samedi 4 septembre 2010
Quadron
Dans la rubrique : "mais d'où est-ce qu'il les sort, ceux là ?"; voici sans conteste la meilleure surprise du moment.
Originaires du Danemark, Coco & Robin, alias Quadron sont bien décidés à faire fondre les icebergs.
Leur premier album est un improbable concentré de soul (façon Supremes) et d'electro minimaliste et vaporeuse. Le tout pimenté par une voix évoquant tour à tour Feist ou un Michael Jackson jeune (excusez du peu).
Malicieux, effronté, suave et sexy; le groove évanescent de Quadron est un ravissement ("Day" est une des plus belles chansons de l'année, évoquant la Corinne Bailey Rae de "Like a Star")
N'ayez pas peur de vous lover dans cet album. Il vous procurera la douceur et l'énergie nécessaire pour survivre dans ce monde de brutes...
Comme dirait John Grant : "vive le Danemark !"
Originaires du Danemark, Coco & Robin, alias Quadron sont bien décidés à faire fondre les icebergs.
Leur premier album est un improbable concentré de soul (façon Supremes) et d'electro minimaliste et vaporeuse. Le tout pimenté par une voix évoquant tour à tour Feist ou un Michael Jackson jeune (excusez du peu).
Malicieux, effronté, suave et sexy; le groove évanescent de Quadron est un ravissement ("Day" est une des plus belles chansons de l'année, évoquant la Corinne Bailey Rae de "Like a Star")
N'ayez pas peur de vous lover dans cet album. Il vous procurera la douceur et l'énergie nécessaire pour survivre dans ce monde de brutes...
Comme dirait John Grant : "vive le Danemark !"
Tendances 2010 version 6.5
De retour de vacances avec plein de souvenirs et autant de chansons...voici la compil qui devrait rendre la rentrée plus agréable...
Dernières livraisons prévues ce week-end.
Allez...on s'y remet...et on oublie pas de voter !
Dernières livraisons prévues ce week-end.
Allez...on s'y remet...et on oublie pas de voter !
Jamaica vs Puggy : la battle
D'un côté, Jamaica; duo français fraichement rebaptisé suite au succès grandissant de leurs compatriotes Pony Pony Run Run. A l'origine, Jamaica s'appelait Poney Poney. Ils avaient fait leur apparition sur une compilation Tendances, l'an dernier avec un titre intitulé "When Do You wanna Stop Working" qu'on retrouve d'ailleurs sur leur premier (et bien nommé) album : "Short & Entertaining".
Court, ce disque l'est (un peu à court d'idées aussi...). Entertaining ? "I think I like U2" est sans conteste un des singles les plus efficaces et énergisant paru cette année. Il faudrait recommander à certains médecins de le prescrire, en boucle, à leur patient dépressifs. Mais, sur la longueur (si courte soit-elle...vous suivez toujours?) d'un album, le groupe ne parvient pas à transformer l'essai. A vouloir tutoyer Phoenix de trop près, ces jeunes Icare se sont brulé les ailes. C'est peut-être un peu la faute à leur producteur Xavier de Rosnay. Ce n'est pas parce qu'on casse la baraque avec son groupe (Justice) qu'on peut se targuer de transformer le plomb en or à tous les coups...
On poussera donc un cocorico salvateur à l'écoute du second album de Puggy. Lui aussi très justement intitulé "Something You might Like". Ces petits gars bien de chez nous (euh...ça veux dire quoi, "chez nous" ?) réussissent brillamment là où Antoine Hilaire et Florent Lyonnet se vautrent.
De ce côté ci de la frontière, donc, Puggy livre un disque de power pop varié. Plus organique. La qualité des chansons ainsi que la maîtrise des instruments est impressionnante. On ne sera pas surpris de retrouver Mark Plati aux mannettes. Ce producteur émérite (Rita Mitsouko, Gaëtan Roussel et surtout David Bowie) laisse libre cours à sa maestria sur ces chansons bubblegum qui constituent une alternative salvatrice à l'infantile Mika.
Court, ce disque l'est (un peu à court d'idées aussi...). Entertaining ? "I think I like U2" est sans conteste un des singles les plus efficaces et énergisant paru cette année. Il faudrait recommander à certains médecins de le prescrire, en boucle, à leur patient dépressifs. Mais, sur la longueur (si courte soit-elle...vous suivez toujours?) d'un album, le groupe ne parvient pas à transformer l'essai. A vouloir tutoyer Phoenix de trop près, ces jeunes Icare se sont brulé les ailes. C'est peut-être un peu la faute à leur producteur Xavier de Rosnay. Ce n'est pas parce qu'on casse la baraque avec son groupe (Justice) qu'on peut se targuer de transformer le plomb en or à tous les coups...
On poussera donc un cocorico salvateur à l'écoute du second album de Puggy. Lui aussi très justement intitulé "Something You might Like". Ces petits gars bien de chez nous (euh...ça veux dire quoi, "chez nous" ?) réussissent brillamment là où Antoine Hilaire et Florent Lyonnet se vautrent.
De ce côté ci de la frontière, donc, Puggy livre un disque de power pop varié. Plus organique. La qualité des chansons ainsi que la maîtrise des instruments est impressionnante. On ne sera pas surpris de retrouver Mark Plati aux mannettes. Ce producteur émérite (Rita Mitsouko, Gaëtan Roussel et surtout David Bowie) laisse libre cours à sa maestria sur ces chansons bubblegum qui constituent une alternative salvatrice à l'infantile Mika.
Ray Lamontagne & The Pariah Dogs - God Willin' & The Creek Don't Rise
Attention mesdames & messieurs. Ici, on s'arrête. On s'agenouille. On se recueille. Vous êtes face à la plus belle voix de l'americana des années 2000, ni plus ni moins.
Depuis son premier album, paru en 2004, Ray Lamontagne est devenu une valeur sûre du folk contemporain. Tour à tour classique (sur "Trouble"); ténébreux (sur l'intriguant "'til the sun turns black") et plus soul (sur le précédent "Gossip in the Grain"); l'homme des bois s'est retrouvé en studio (dans sa ferme du Massachusetts) avec ses musiciens de tournée (les Pariah Dogs) pour enregistrer son album le plus country. Qu'on se rassure toutefois, ce n'est pas aujourd'hui qu'on enfilera nos santiags pour aller danser le madison à la salle des fêtes du coin avec la voisine d'en face qui a les cheveux gras et qui sent les beignets... La pedale steel est en mode lacrimal. Et la voix du jeune mormon de la Nouvelle Angleterre est un don du ciel qui, dès le très enlevé "Repo Man" vous prend aux tripes pour ne plus vous lacher.
Lamontagne parvient à transformer sur disque sa timidité maladive. Son humilité, à toute épreuve, en fait un songwriter délivré de tout égo, toute grandiloquence inutile. Qu'il s'agisse de son timbre de voix unique ou des arrangements toujours justes de son groupe; tout ici respire l'émotion la plus pure.
L'homme est à l'image de son nom : naturel et grand.
Depuis son premier album, paru en 2004, Ray Lamontagne est devenu une valeur sûre du folk contemporain. Tour à tour classique (sur "Trouble"); ténébreux (sur l'intriguant "'til the sun turns black") et plus soul (sur le précédent "Gossip in the Grain"); l'homme des bois s'est retrouvé en studio (dans sa ferme du Massachusetts) avec ses musiciens de tournée (les Pariah Dogs) pour enregistrer son album le plus country. Qu'on se rassure toutefois, ce n'est pas aujourd'hui qu'on enfilera nos santiags pour aller danser le madison à la salle des fêtes du coin avec la voisine d'en face qui a les cheveux gras et qui sent les beignets... La pedale steel est en mode lacrimal. Et la voix du jeune mormon de la Nouvelle Angleterre est un don du ciel qui, dès le très enlevé "Repo Man" vous prend aux tripes pour ne plus vous lacher.
Lamontagne parvient à transformer sur disque sa timidité maladive. Son humilité, à toute épreuve, en fait un songwriter délivré de tout égo, toute grandiloquence inutile. Qu'il s'agisse de son timbre de voix unique ou des arrangements toujours justes de son groupe; tout ici respire l'émotion la plus pure.
L'homme est à l'image de son nom : naturel et grand.
The Magic Numbers vs Angus & Julia Stone : La battle.
Un frère, une soeur : six possibilités.
Deux groupes. Une même Amérique (même si aucun de ces groupe n'est américain). Idéale sur le plan musical. Imaginez les ondes radio peuplées exclusivement de mélodies d'orfèvres et de choeurs angéliques. Des chansons belles à rire et à pleurer (souvent à pleurer, il faut bien le dire)toute la journée... Ce programme vous est offert par les australiens Angus & Julia Stone (un frère et une une soeur, donc) et les anglais de The Magic Numbers (Un frère, une soeur et leurs compagnons respectifs).
Ces derniers nous ont habitués à des pop-songs plutôt enjouées capable de rendre euphorique le fan le plus hardcore de Dead Can Dance en un refrain. On est un peu dérouté dès lors que s'ouvre "The Runaway", leur nouvel album. Lentement, amplement, le premier titre "The Pulse" (qui est aussi, étrangement, le premier single à être extrait de l'album) déploie ses violons tristes. En parcourant la pochette, on découvre que l'album est dédié à l'arrangeur et ami du groupe; décédé durant l'enregistrement de l'album. On comprend dès lors que "The Pulse" fait allusion à ce pouls qui ne battra jamais plus... On se laisse ainsi gagner par la mélancholie sublimement mise en scène par ces Carpenters d'un autre siècle.
Chez Angus & Julia Stone, ça n'a jamais franchement rigolé. De fait, sur "Down the Way", il pleure toujours à pierre fendre. Ici, le frère et la soeur alternent plus souvent leur chant. D'une simplicité désarmante, leur musique est aussi magnifiquement orchestrée. Ces deux là, touchés par la grâce, ont su préserver leur part d'enfance et nous l'offrent en partage. On aurait tort de refuser un tel cadeau.
Deux groupes. Une même Amérique (même si aucun de ces groupe n'est américain). Idéale sur le plan musical. Imaginez les ondes radio peuplées exclusivement de mélodies d'orfèvres et de choeurs angéliques. Des chansons belles à rire et à pleurer (souvent à pleurer, il faut bien le dire)toute la journée... Ce programme vous est offert par les australiens Angus & Julia Stone (un frère et une une soeur, donc) et les anglais de The Magic Numbers (Un frère, une soeur et leurs compagnons respectifs).
Ces derniers nous ont habitués à des pop-songs plutôt enjouées capable de rendre euphorique le fan le plus hardcore de Dead Can Dance en un refrain. On est un peu dérouté dès lors que s'ouvre "The Runaway", leur nouvel album. Lentement, amplement, le premier titre "The Pulse" (qui est aussi, étrangement, le premier single à être extrait de l'album) déploie ses violons tristes. En parcourant la pochette, on découvre que l'album est dédié à l'arrangeur et ami du groupe; décédé durant l'enregistrement de l'album. On comprend dès lors que "The Pulse" fait allusion à ce pouls qui ne battra jamais plus... On se laisse ainsi gagner par la mélancholie sublimement mise en scène par ces Carpenters d'un autre siècle.
Chez Angus & Julia Stone, ça n'a jamais franchement rigolé. De fait, sur "Down the Way", il pleure toujours à pierre fendre. Ici, le frère et la soeur alternent plus souvent leur chant. D'une simplicité désarmante, leur musique est aussi magnifiquement orchestrée. Ces deux là, touchés par la grâce, ont su préserver leur part d'enfance et nous l'offrent en partage. On aurait tort de refuser un tel cadeau.
The Coral - Butterfly House
En matière de rock, si l'on juge la maturité d'un groupe à ses solos de guitares opulents; ses refrains gonflés à bloc et l'homogénéité de son style; on tient sans doute ici le fameux album de la maturité du groupe de Liverpool.
Produit par le très respecté John Leckie (à qui l'on doit, entre autre, le mythique premier album des Stone Roses et un tas d'autres joyaux rock) "Butterfly House" est un disque d'un classicisme pur.
La bande à James Skelly, s'applique à livrer des pop-songs dont elle à le secret. On aurait toutefois aimé que ces chansons soient plus franchement "délivrées". L'allégeance aux Beach Boys est, en effet, de plus en plus flagrante.
Contrairement à son prédécesseur (l'excellent "Roots & Echoes" paru en 2007) ce nouvel opus ne contient pas vraiment de titre phare. Les singles éclaireurs ("1000 years" et "Butterfly House") frisent dangereusement (ou délicieusement?) avec l'anachronisme.
Par son honnêteté, ce disque se révèle tout de même émouvant. Il est surtout magnifiquement produit. Les fans des Last Shadow Puppets, devraient sérieusement reconsidérer le cas de The Coral. Sans ces lads de Liverpool, Alex Turner & Miles Kane n'auraient sans doute jamais eu l'audace de s'émanciper...
Après l'implosion de Supergrass; the Coral reste le dernier bastion d'un rock anglais précieux. Pour combien de temps encore...
Produit par le très respecté John Leckie (à qui l'on doit, entre autre, le mythique premier album des Stone Roses et un tas d'autres joyaux rock) "Butterfly House" est un disque d'un classicisme pur.
La bande à James Skelly, s'applique à livrer des pop-songs dont elle à le secret. On aurait toutefois aimé que ces chansons soient plus franchement "délivrées". L'allégeance aux Beach Boys est, en effet, de plus en plus flagrante.
Contrairement à son prédécesseur (l'excellent "Roots & Echoes" paru en 2007) ce nouvel opus ne contient pas vraiment de titre phare. Les singles éclaireurs ("1000 years" et "Butterfly House") frisent dangereusement (ou délicieusement?) avec l'anachronisme.
Par son honnêteté, ce disque se révèle tout de même émouvant. Il est surtout magnifiquement produit. Les fans des Last Shadow Puppets, devraient sérieusement reconsidérer le cas de The Coral. Sans ces lads de Liverpool, Alex Turner & Miles Kane n'auraient sans doute jamais eu l'audace de s'émanciper...
Après l'implosion de Supergrass; the Coral reste le dernier bastion d'un rock anglais précieux. Pour combien de temps encore...
dimanche 1 août 2010
Arcade Fire - The Suburbs
Disons-le tout de suite : je me suis fait avoir comme un bleu... En téléchargeant un fichier torrent quelconque, la semaine dernière, je suis tombé sur un fake (un faux fichier mis en ligne par un petit plaisantin et destiné à pourrir la vie des pauvres fan à la merci d'une exclusivité... gageons par ailleurs que le dit plaisantin est très probablement un membre de la maison de disque voire du groupe lui-même...)
Les plus attentifs d'entre vous auront sans doute remarqué qu'une chronique avait donc été retirée du présent blog.
La raison est que le disque initialement chroniqué ne contenait en fait que 4 titres du véritable nouvel album. Tout le reste émanant d'un groupe inconnu ("Wildlife") visiblement très fan d'Arcade Fire et de U2.
Comment suis-je tombé dans le panneau ? Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ?
Mais bon, maintenant que le mea culpa est fait; le plus difficile est de lever le discrédit qui plane désormais sur mes talents de chroniqueur...
Terrains vagues en guise de champs de batailles; fratries déchirées; guerres de bandes rivales; amour impossible entre membres de clans opposés... "The Suburbs" est bel et bien ce West Side Story, couleur bitume, des années 2010. Loin, très loin de l'éclat technicolor des comédies musicales hollywoodiennes.
La dramaturgie de cet album fleuve (16 titres) repose sur l'ébauche d'un roman d'adolescence entrepris par Win Butler, chanteur d'Arcade Fire. Une histoire de guerre entre deux villes : dantesque et candide comme nombre de premiers jets.
Depuis "Funeral"(2005) et "Neon Bible"(2007) on sait que Butler a bien fait de renoncer à ses ambitions de romancier. Lui et les siens ont en effet réinventé le rock épique (genre boursoufflé par des groupes tels que Muse) en lui redonnant ce tout petit supplément d'âme indispensable et salvateur. On comprend pourquoi U2 a exigé qu'Arcade Fire assure la première partie des concerts d'une de leur précédentes tournées. La filiation est évidente...quoique subtile.
Sur "Neon Bible", toutefois, on sentait poindre les démons du pompiérisme. Les orgues du single "Intervention" allaient-ils revenir écraser la musique d'Arcade Fire sous des tonnes de grandiloquence ?
3 ans de silence savamment comblés par Coldplay (en son temps, Simple Minds avait échoué)...
...et le soulagement est de mise à l'écoute de The Suburbs. Disque plus rock et moins incandescent que ces prédécesseurs. De franche incursions dans la pop façon années 80 ("Half Light") donnent à ce disque des reliefs inédits. Le collectif canadien murit; abandonne ses tics et nous revient au plus près de l'os avec un disque qui, tout comme ses prédécesseurs, est appelé à devenir un de mes albums de chevet.
Les plus attentifs d'entre vous auront sans doute remarqué qu'une chronique avait donc été retirée du présent blog.
La raison est que le disque initialement chroniqué ne contenait en fait que 4 titres du véritable nouvel album. Tout le reste émanant d'un groupe inconnu ("Wildlife") visiblement très fan d'Arcade Fire et de U2.
Comment suis-je tombé dans le panneau ? Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle ?
Mais bon, maintenant que le mea culpa est fait; le plus difficile est de lever le discrédit qui plane désormais sur mes talents de chroniqueur...
Terrains vagues en guise de champs de batailles; fratries déchirées; guerres de bandes rivales; amour impossible entre membres de clans opposés... "The Suburbs" est bel et bien ce West Side Story, couleur bitume, des années 2010. Loin, très loin de l'éclat technicolor des comédies musicales hollywoodiennes.
La dramaturgie de cet album fleuve (16 titres) repose sur l'ébauche d'un roman d'adolescence entrepris par Win Butler, chanteur d'Arcade Fire. Une histoire de guerre entre deux villes : dantesque et candide comme nombre de premiers jets.
Depuis "Funeral"(2005) et "Neon Bible"(2007) on sait que Butler a bien fait de renoncer à ses ambitions de romancier. Lui et les siens ont en effet réinventé le rock épique (genre boursoufflé par des groupes tels que Muse) en lui redonnant ce tout petit supplément d'âme indispensable et salvateur. On comprend pourquoi U2 a exigé qu'Arcade Fire assure la première partie des concerts d'une de leur précédentes tournées. La filiation est évidente...quoique subtile.
Sur "Neon Bible", toutefois, on sentait poindre les démons du pompiérisme. Les orgues du single "Intervention" allaient-ils revenir écraser la musique d'Arcade Fire sous des tonnes de grandiloquence ?
3 ans de silence savamment comblés par Coldplay (en son temps, Simple Minds avait échoué)...
...et le soulagement est de mise à l'écoute de The Suburbs. Disque plus rock et moins incandescent que ces prédécesseurs. De franche incursions dans la pop façon années 80 ("Half Light") donnent à ce disque des reliefs inédits. Le collectif canadien murit; abandonne ses tics et nous revient au plus près de l'os avec un disque qui, tout comme ses prédécesseurs, est appelé à devenir un de mes albums de chevet.
vendredi 23 juillet 2010
The Roots - How I got over
Il semblerait que le hip-hop ne se soit plus aussi bien porté depuis longtemps. Les albums de Drake ou de Beat Assailant ainsi que les singles de N.E.R.D. et Kanye West en attestent : 2010 est d'ores et déjà un bon cru.
Et ce ne sont pas les Roots qui infléchiront cette tendance à l'excellence.
Figure emblématique du hip-hop, le collectif de Philadelphie insuffle, depuis 1987, ses accents jazz érudits au rap le plus conventionnel et efficace qui soit.
En huit albums, The Roots est devenu une valeur sûre d'un genre musical trop souvent galvaudé et victime de ses propres caricatures.
Plus récemment, les Roots ont ajouté une palette plus rock à leur musique (l'excellente collaboration avec Cody Chesnutt sur "The Seeds" en 2002)
"How I got Over", leur neuvième opus continue d'affirmer cette maestria.
Les featurings sont nombreux et parfois intriguants. L'excellent single "Dear God 2.0" est une belle relecture d'un titre des Monsters of Folk qui se fendent ici d'un joli duo avec leurs hôtes de prestige. Joanna Newsom joue la bonne copine le temps d'un "Right On" qui lui donne (enfin) de contagieuses fourmis dans les jambes.
Le groove suave et irrésistible est au service d'un message à la fois "cool" et grâve".
Le monde va mal ? Qu'importe : dansons le !
Et ce ne sont pas les Roots qui infléchiront cette tendance à l'excellence.
Figure emblématique du hip-hop, le collectif de Philadelphie insuffle, depuis 1987, ses accents jazz érudits au rap le plus conventionnel et efficace qui soit.
En huit albums, The Roots est devenu une valeur sûre d'un genre musical trop souvent galvaudé et victime de ses propres caricatures.
Plus récemment, les Roots ont ajouté une palette plus rock à leur musique (l'excellente collaboration avec Cody Chesnutt sur "The Seeds" en 2002)
"How I got Over", leur neuvième opus continue d'affirmer cette maestria.
Les featurings sont nombreux et parfois intriguants. L'excellent single "Dear God 2.0" est une belle relecture d'un titre des Monsters of Folk qui se fendent ici d'un joli duo avec leurs hôtes de prestige. Joanna Newsom joue la bonne copine le temps d'un "Right On" qui lui donne (enfin) de contagieuses fourmis dans les jambes.
Le groove suave et irrésistible est au service d'un message à la fois "cool" et grâve".
Le monde va mal ? Qu'importe : dansons le !
vendredi 16 juillet 2010
MIA vs SIA : la battle
D'un côté Mathangi 'Maya' Arulpragesam, rageuse tamoule émigrée à Londres. De l'autre, l'australienne Sia Furler. La première à raisonnablement tronqué son patronyme qui a tout d'une appellation pharmaceutique générique pour le simple et tellement plus vendeur pseudonyme de M.I.A.. La seconde, à juste laissé tomber son nom de famille.
Les deux filles au noms de scène quasiment jumeaux sortent respectivement leur nouvel album ces jours-ci.
Révélée par "Arular" (2005) et consacrée par le plus populaire "Kala"(2007), la sulfureuse M.I.A. nous revient avec un album au moins aussi engagé que les précédents. Dès les premières secondes de l'album, le ton est donné: "Headbone connects to the neckbone/ Neckbone connects to the armbone/ Armbone connects to the handbone/ Handbone connects to the internet/ Connected to the Google/ Connected to the government" (sur "The Message"). La mission de la Sri-Lankaise est simple : nous faire rentrer dans le crâne, à coup de bastonnades electro-clash, des notions essentielles de méfiance face aux systèmes. Le système M.I.A. repose sur un principe fondamental : réveiller les consciences en les nourrissant de pulsions primaires.
" /\/\ /\ Y /\" n'est aucunement différent de ses deux précédents essais. Il contient autant d'adrénaline. Lorsque celle ci est suffisamment canalisée et maîtrisée par un producteur émérite, ça donne de jolies choses pop ("XXXO" relifté de mains de maître par Jay-Z). Hélas, lorsqu'elle part en vrille, on s'y perd un peu ("Born Free" single éclaireur...véritable champ de mine, idéal pour la bande son d'un film de Kathryn Bigelow)
Un disque indispensable mais, évidemment, pas vraiment passe-partout. L'emmener lors de votre prochain barbecue pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la faune et la flore...
Ceux qui affectionnent le format chansons dit "classique" trouveront plutôt leur compte sur "We are Born", le nouveau disque de Sia. Découverte sur le premier - et fabuleux - album de Zero 7 ("Simple Things" en 2001); la petite Australienne a depuis fait son petit bout de chemin en solo. "We are Born" est déjà son quatrième opus. Il se démarque toutefois des autres par son côté nettement plus enlevé. Jusqu'ici, le downtempo (façon Morcheeba) était roi dans l'univers de Sia. Mais dès les premières mesures du single "Clap your Hands" on comprend que la jeune femme à enfin décidé de devenir la plus belle pour aller danser. Je disais récemment que ce qui se fait de mieux en matière de pop se trouve sur le dernier album de Kylie Minogue... Et bien, je me trompais. Il faut désormais compter avec sa compatriote.
Les deux filles au noms de scène quasiment jumeaux sortent respectivement leur nouvel album ces jours-ci.
Révélée par "Arular" (2005) et consacrée par le plus populaire "Kala"(2007), la sulfureuse M.I.A. nous revient avec un album au moins aussi engagé que les précédents. Dès les premières secondes de l'album, le ton est donné: "Headbone connects to the neckbone/ Neckbone connects to the armbone/ Armbone connects to the handbone/ Handbone connects to the internet/ Connected to the Google/ Connected to the government" (sur "The Message"). La mission de la Sri-Lankaise est simple : nous faire rentrer dans le crâne, à coup de bastonnades electro-clash, des notions essentielles de méfiance face aux systèmes. Le système M.I.A. repose sur un principe fondamental : réveiller les consciences en les nourrissant de pulsions primaires.
" /\/\ /\ Y /\" n'est aucunement différent de ses deux précédents essais. Il contient autant d'adrénaline. Lorsque celle ci est suffisamment canalisée et maîtrisée par un producteur émérite, ça donne de jolies choses pop ("XXXO" relifté de mains de maître par Jay-Z). Hélas, lorsqu'elle part en vrille, on s'y perd un peu ("Born Free" single éclaireur...véritable champ de mine, idéal pour la bande son d'un film de Kathryn Bigelow)
Un disque indispensable mais, évidemment, pas vraiment passe-partout. L'emmener lors de votre prochain barbecue pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la faune et la flore...
Ceux qui affectionnent le format chansons dit "classique" trouveront plutôt leur compte sur "We are Born", le nouveau disque de Sia. Découverte sur le premier - et fabuleux - album de Zero 7 ("Simple Things" en 2001); la petite Australienne a depuis fait son petit bout de chemin en solo. "We are Born" est déjà son quatrième opus. Il se démarque toutefois des autres par son côté nettement plus enlevé. Jusqu'ici, le downtempo (façon Morcheeba) était roi dans l'univers de Sia. Mais dès les premières mesures du single "Clap your Hands" on comprend que la jeune femme à enfin décidé de devenir la plus belle pour aller danser. Je disais récemment que ce qui se fait de mieux en matière de pop se trouve sur le dernier album de Kylie Minogue... Et bien, je me trompais. Il faut désormais compter avec sa compatriote.
lundi 5 juillet 2010
Scissor Sisters vs Kylie Minogue : la battle
Ce joli cul, photographié par Robert Mapplethorpe, a déjà fait le tour des blogs musicaux du monde; bien avant la sortie de l'album dont il illustre la pochette.
C'est désormais une marque de fabrique : dès leur premier album, le quintet (aujourd'hui réduit à quatre) new-yorkais a choisi de montrer des personnages de dos. Une femme sur l'éponyme Scissor Sisters(2004); un homme masqué sur Tah-Dah(2006).
Pour "Night Work", le petit dernier, c'est carrément le gros plan sur une jolie paire de fesses d'homme sans doutes raffermies par de longues séances d'aérobic passées à sautiller sur un bon vieux Frankie Goes to Hollywood; référence incontournable sur cet album (écouter le déploiement final d' "Invisible Light" fait indéniablement penser à un des fabuleux maxis de la période faste du label Zang Tuum Tumb).
Passés la démission de Paddy Boom et le désir de tout laisser tomber; Jake Shears et les siens ont finalement décidé de se remettre au travail et livrent aujourd'hui leur album le plus cohérent car totalement dédié à la nuit : son hédonisme mais aussi ses dangers.
L'option "dance" tous azimuts est la seule à avoir été retenue. Elton John, consultant de luxe du précédent et boursouflé "Ta-Dah" n'a pas eu droit au chapitre. En lieu et place, Stuart Price a été appelé à la rescousse et a pris les commandes.
Price commence à se faire un sacré nom dans le milieu de la pop tendance electro. Avec son projet solo "Les Rythmes Digitales" (la musique de la pub Citroën, où la voiture se transforme en robot breakdancer, c'est lui). Perso, je le préfère en "Zoot Woman" son second projet d'electro rock. Mais Stuart Price s'est surtout fait un nom en tant que remixeur (le remix de Starsailor "Four to the Floor", c'est encore lui) et producteur (Pet Shop Boys, New Order et surtout le multi-platinné "Confessions on a Dancefloor" de Madonna)
Sa production carrée et systématique a beau ne pas révéler des trésors d'originalité et d'inventivité ; elle n'en reste pas moins hyper efficace et vendeuse.
Au fond, depuis le début, l'anglais s'évertue à remettre Kraftwerk au goût du jour...et ça s'entend très fort sur Night work ou le titre "Radioactivity" des teutons est joliment cité sur "Something Like This".
Night Work est plus qu'un retour aux sources. S'il revient effectivement à ce qui nous avait accroché chez les Scissor Sisters (des titres du premier album comme "Tits on the Radio" ou l'incroyable reprise en forme de coming out du classique de Pink Floyd "Comfortably Numb" ) il resserre encore plus les rangs...euh, pardon : devrais-je dire "les fesses". Pas une seule balade sur cet album. S'il est indéniable que "Ta-Dah" en comptait trop (la faute à Elton ?); on se surprend à regretter des titres du calibre de "Mary".
Mais avec des titres aussi futés et drôle qu' "Any Which Way you Can" (où, en gros, Jake, Ana et...une certaine Kylie venue d'Australie) exigent qu'on les "prenne" de n'importe quelle façon, jusqu'au bout de la nuit...On dit oui, les yeux fermés.
A peine remis de nos émotions, on découvre le nouvel album de Kylie Minogue (savamment introduite - en tout bien tout honneur - par les Scissor Sisters). Pour son énième retour, l'amie des gays a elle aussi fait appel au sieur Stuart Price.
Ce dernier s'est encore moins foulé sur "Aphrodite" que sur "Night Work". Et pour cause, il applique exactement les mêmes recettes que sur "Confessions on a Dance Floor". Mais "Aphrodite" fonctionne beaucoup mieux que son illustre aïeul. Kylie n'a pas la personnalité de Madonna. Et, pour Price, c'est un avantage. Seul maître à bord, il offre à l'album une véritable cohérence qui faisait défaut sur le disque de la Ciccone (à l'égo démesuré et castrateur).
"Aphrodite" est sans doute ce qui se fait de mieux en matière d'electro-pop aujourd'hui.
On notera tout de même une tendance étrange à balancer, en guise de singles éclaireurs, des titres assez moyen ("All the Lovers" pour Kylie et "Fire With Fire" pour les Sisters sont, de très loin, les plus faibles titres de leurs albums respectifs). Sans doute pour ménager les effets...
Gageons que la déferlante de singles imparables qui se prépare depuis deux continents aura l'effet d'un tsunami international pour les mois à venir.
C'est désormais une marque de fabrique : dès leur premier album, le quintet (aujourd'hui réduit à quatre) new-yorkais a choisi de montrer des personnages de dos. Une femme sur l'éponyme Scissor Sisters(2004); un homme masqué sur Tah-Dah(2006).
Pour "Night Work", le petit dernier, c'est carrément le gros plan sur une jolie paire de fesses d'homme sans doutes raffermies par de longues séances d'aérobic passées à sautiller sur un bon vieux Frankie Goes to Hollywood; référence incontournable sur cet album (écouter le déploiement final d' "Invisible Light" fait indéniablement penser à un des fabuleux maxis de la période faste du label Zang Tuum Tumb).
Passés la démission de Paddy Boom et le désir de tout laisser tomber; Jake Shears et les siens ont finalement décidé de se remettre au travail et livrent aujourd'hui leur album le plus cohérent car totalement dédié à la nuit : son hédonisme mais aussi ses dangers.
L'option "dance" tous azimuts est la seule à avoir été retenue. Elton John, consultant de luxe du précédent et boursouflé "Ta-Dah" n'a pas eu droit au chapitre. En lieu et place, Stuart Price a été appelé à la rescousse et a pris les commandes.
Price commence à se faire un sacré nom dans le milieu de la pop tendance electro. Avec son projet solo "Les Rythmes Digitales" (la musique de la pub Citroën, où la voiture se transforme en robot breakdancer, c'est lui). Perso, je le préfère en "Zoot Woman" son second projet d'electro rock. Mais Stuart Price s'est surtout fait un nom en tant que remixeur (le remix de Starsailor "Four to the Floor", c'est encore lui) et producteur (Pet Shop Boys, New Order et surtout le multi-platinné "Confessions on a Dancefloor" de Madonna)
Sa production carrée et systématique a beau ne pas révéler des trésors d'originalité et d'inventivité ; elle n'en reste pas moins hyper efficace et vendeuse.
Au fond, depuis le début, l'anglais s'évertue à remettre Kraftwerk au goût du jour...et ça s'entend très fort sur Night work ou le titre "Radioactivity" des teutons est joliment cité sur "Something Like This".
Night Work est plus qu'un retour aux sources. S'il revient effectivement à ce qui nous avait accroché chez les Scissor Sisters (des titres du premier album comme "Tits on the Radio" ou l'incroyable reprise en forme de coming out du classique de Pink Floyd "Comfortably Numb" ) il resserre encore plus les rangs...euh, pardon : devrais-je dire "les fesses". Pas une seule balade sur cet album. S'il est indéniable que "Ta-Dah" en comptait trop (la faute à Elton ?); on se surprend à regretter des titres du calibre de "Mary".
Mais avec des titres aussi futés et drôle qu' "Any Which Way you Can" (où, en gros, Jake, Ana et...une certaine Kylie venue d'Australie) exigent qu'on les "prenne" de n'importe quelle façon, jusqu'au bout de la nuit...On dit oui, les yeux fermés.
A peine remis de nos émotions, on découvre le nouvel album de Kylie Minogue (savamment introduite - en tout bien tout honneur - par les Scissor Sisters). Pour son énième retour, l'amie des gays a elle aussi fait appel au sieur Stuart Price.
Ce dernier s'est encore moins foulé sur "Aphrodite" que sur "Night Work". Et pour cause, il applique exactement les mêmes recettes que sur "Confessions on a Dance Floor". Mais "Aphrodite" fonctionne beaucoup mieux que son illustre aïeul. Kylie n'a pas la personnalité de Madonna. Et, pour Price, c'est un avantage. Seul maître à bord, il offre à l'album une véritable cohérence qui faisait défaut sur le disque de la Ciccone (à l'égo démesuré et castrateur).
"Aphrodite" est sans doute ce qui se fait de mieux en matière d'electro-pop aujourd'hui.
On notera tout de même une tendance étrange à balancer, en guise de singles éclaireurs, des titres assez moyen ("All the Lovers" pour Kylie et "Fire With Fire" pour les Sisters sont, de très loin, les plus faibles titres de leurs albums respectifs). Sans doute pour ménager les effets...
Gageons que la déferlante de singles imparables qui se prépare depuis deux continents aura l'effet d'un tsunami international pour les mois à venir.
dimanche 4 juillet 2010
Ils vont vous pourrir l'été...en beauté! The National, Brendan Perry, Trentemoller : la battle.
Le cahier des charges des maisons de disques révèle souvent des incohérences en matière de calendrier. La sortie de certains disques fait, en effet, peu de cas du rythme naturel des saisons. Un peu comme les moules que l'on mange désormais en méprisant la sacro-sainte règle des mois en "-re"...on mangera du boût des lèvres, un peu craintifs, trois albums, sortis aux portes de l'été; contre vents et marées... Autant de disques excellents qui évoquent pourtant plus les chaussettes norvégiennes que l'ambro-solaire indice 25.
Venu de Copenhague , le DJ gothique Trentemoller livre, avec "Into the Great wide Yonder" son disque le plus organique. N'hésitant pas à marier son electro sombre et tendue, à des guitares twang et des cordes menaçantes; le scandinave fait tomber la neige en été. Ca peut toujours servir...surtout par ces temps caniculaires.
"High Violet", c'est le nom du dernier album des américains de The National. Ici encore, on ne se préocupe pas trop de l'indice UV...C'est plutôt contre les envies suicidaires qu'on cherchera à se protéger. Erigeant Cincinatti en capitale de la mort dans l'âme, le groupe de Matt Berninger soigne son spleen comme jamais. La grande nouveauté tient dans des orchestrations amples et insidieuses.
A 51 ans, Brendan Perry, ancienne moitié de Dead Can Dance ne semble toujours pas guéri de sa dépression. Si son précédent (et premier album solo "Eye of the Hunter" en 1999) laissait entrevoir des horizons plus folks et chaleureux; son petit dernier "Ark" marque un retour aux sources les plus gothiques qui ont fait la sombre gloire de Dead Can Dance. Comparée à la mélancolie qui plombe "Ark", celle de Massive Attack, ressemble au décorum de la Bande à Basil.
Malgré un sérieux problème d'agenda, ces trois albums valent le détour. Enfermez-les simplement à double tour durant les trois mois à venir...et pensez à les ressortir à la Toussaint. Vous m'en direz des nouvelles ;)
Venu de Copenhague , le DJ gothique Trentemoller livre, avec "Into the Great wide Yonder" son disque le plus organique. N'hésitant pas à marier son electro sombre et tendue, à des guitares twang et des cordes menaçantes; le scandinave fait tomber la neige en été. Ca peut toujours servir...surtout par ces temps caniculaires.
"High Violet", c'est le nom du dernier album des américains de The National. Ici encore, on ne se préocupe pas trop de l'indice UV...C'est plutôt contre les envies suicidaires qu'on cherchera à se protéger. Erigeant Cincinatti en capitale de la mort dans l'âme, le groupe de Matt Berninger soigne son spleen comme jamais. La grande nouveauté tient dans des orchestrations amples et insidieuses.
A 51 ans, Brendan Perry, ancienne moitié de Dead Can Dance ne semble toujours pas guéri de sa dépression. Si son précédent (et premier album solo "Eye of the Hunter" en 1999) laissait entrevoir des horizons plus folks et chaleureux; son petit dernier "Ark" marque un retour aux sources les plus gothiques qui ont fait la sombre gloire de Dead Can Dance. Comparée à la mélancolie qui plombe "Ark", celle de Massive Attack, ressemble au décorum de la Bande à Basil.
Malgré un sérieux problème d'agenda, ces trois albums valent le détour. Enfermez-les simplement à double tour durant les trois mois à venir...et pensez à les ressortir à la Toussaint. Vous m'en direz des nouvelles ;)
mardi 29 juin 2010
Suprême NTM - Ben l'Oncle Soul - Couleur Café - vendredi 25/06/10
Disons le d'emblée, si on va à Couleur Café, c'est avant tout pour l'ambiance générée par ce site grandiose, transformé, trois jours durant, en maelstrom bariolé et chaleureux. L'affiche ? On s'en fout un peu... On déambule dans ces anciens quais douaniers transformés pour l'occasion, en souks plus vrais que nature.
On sirote une Hoegaarden rôsée en mangeant une assiette libanaise. On achète des batons d'encens fragrance patchouli. On croise un sosie du Che qui fait la queue au stand Capoue (!?)et commande un cornet 2 boules (sangria & pamplemousse rôse)... Accessoirement, on va voir des artistes en concert...
Comme on est pas vraiment fan, mais qu'on a tout de même dépensé une jolie somme pour obtenir son sésame; on se dit qu'il faut rentabiliser.
Avec Suprême NTM en tête d'affiche ce soir là, on devait en avoir pour son argent.
NTM c'est du lourd, de la légende à l'état brut.
Investissant la magnifique et bien nommée "Titan stage", le duo terrible, accompagné d'un duo de DJ efficaces (puis, plus tard, d'un excellent groupe de vrais musiciens qui élèveront le spectacle au rang de concert) fait le taf'. Mais il y a comme un malaise. Et Joey Star n'est pas dupe. Dès le début il le dit : "Ca sent le pétard mouillé à Bruxelles"...Face au déluge d'énergie qui éclate sur scène, la réponse du public est faiblarde. Le temps de chauffe est interminable... Avec un humour insoupçonné (pour un non fan comme moi), les deux bêtes de scène infligent quelques punitions à ce public jugé trop mou en envoyant dans les gigantesques enceintes des daubes du style "Besoin de rien, envie de toi" de Peter & Sloane. Fun.
Mais la légende d'NTM ne s'est pas construite ici. A Bruxelles, la révolte des banlieues n'a jamais eu lieu... Il y a bien quelques têtes d'allumés parmi les fans hardcore croisés avant le concert...Mais ils font moins peur que pitié... Le côté viscéral n'y est pas.
Je repense à IAM, au festival de Dour l'an dernier. Eux ont cette coolitude qu'NTM n'a pas (ce n'est d'ailleurs pas son rôle) et ont obtenus une bien meilleure réaction du public.
En parlant de mec cool, je m'en voudrais de ne pas évoquer la prestation impeccable de Ben l'Oncle Soul. Franchement, si le mec n'a pas inventé l'eau chaude pour cuire le riz; il aura eu le mérite de faire monter la température de quelques degrés en livrant un set millimétré de soul propre et légère. Et nous, petits grains de rizières, avons cuits avec délectation, dans un délicieux parfum de mohambe...
En rentrant chez moi (j'habite à deux pas du site du festival), dans l'air lourd de Bruxelles, j'entendais encore les cris de jaguar fou de Joey Starr déchirant la nuit...J'ai alors pris toute la mesure du phénomène NTM. Le seul groupe capable de terrifier une capitale endormie...C'est de ma terrasse que j'ai vécu le meilleur moment de ce concert...
Vivement l'année prochaine!
On sirote une Hoegaarden rôsée en mangeant une assiette libanaise. On achète des batons d'encens fragrance patchouli. On croise un sosie du Che qui fait la queue au stand Capoue (!?)et commande un cornet 2 boules (sangria & pamplemousse rôse)... Accessoirement, on va voir des artistes en concert...
Comme on est pas vraiment fan, mais qu'on a tout de même dépensé une jolie somme pour obtenir son sésame; on se dit qu'il faut rentabiliser.
Avec Suprême NTM en tête d'affiche ce soir là, on devait en avoir pour son argent.
NTM c'est du lourd, de la légende à l'état brut.
Investissant la magnifique et bien nommée "Titan stage", le duo terrible, accompagné d'un duo de DJ efficaces (puis, plus tard, d'un excellent groupe de vrais musiciens qui élèveront le spectacle au rang de concert) fait le taf'. Mais il y a comme un malaise. Et Joey Star n'est pas dupe. Dès le début il le dit : "Ca sent le pétard mouillé à Bruxelles"...Face au déluge d'énergie qui éclate sur scène, la réponse du public est faiblarde. Le temps de chauffe est interminable... Avec un humour insoupçonné (pour un non fan comme moi), les deux bêtes de scène infligent quelques punitions à ce public jugé trop mou en envoyant dans les gigantesques enceintes des daubes du style "Besoin de rien, envie de toi" de Peter & Sloane. Fun.
Mais la légende d'NTM ne s'est pas construite ici. A Bruxelles, la révolte des banlieues n'a jamais eu lieu... Il y a bien quelques têtes d'allumés parmi les fans hardcore croisés avant le concert...Mais ils font moins peur que pitié... Le côté viscéral n'y est pas.
Je repense à IAM, au festival de Dour l'an dernier. Eux ont cette coolitude qu'NTM n'a pas (ce n'est d'ailleurs pas son rôle) et ont obtenus une bien meilleure réaction du public.
En parlant de mec cool, je m'en voudrais de ne pas évoquer la prestation impeccable de Ben l'Oncle Soul. Franchement, si le mec n'a pas inventé l'eau chaude pour cuire le riz; il aura eu le mérite de faire monter la température de quelques degrés en livrant un set millimétré de soul propre et légère. Et nous, petits grains de rizières, avons cuits avec délectation, dans un délicieux parfum de mohambe...
En rentrant chez moi (j'habite à deux pas du site du festival), dans l'air lourd de Bruxelles, j'entendais encore les cris de jaguar fou de Joey Starr déchirant la nuit...J'ai alors pris toute la mesure du phénomène NTM. Le seul groupe capable de terrifier une capitale endormie...C'est de ma terrasse que j'ai vécu le meilleur moment de ce concert...
Vivement l'année prochaine!
Ne les abandonnez pas durant vos vacances...
Nous voici pile-poil au beau milieu de 2010. L'occasion de passer en revue les six premiers mois d'une année musicale qui, fort heureusement, ne se résume pas au concert de vuvuzelas entendues depuis le début de la coupe du monde...
L'été étant la saison parfaite pour se "pôser" un peu, voici ma sélection des 50 albums qui ont d'ores et déjà leur ticket pour les palmarès de fin d'année. Autant de disques à emmener dans vos bagages en partance pour Mykonos ou à votre prochain barbecue à Saint-Remy Geest...
Sans plus attendre, voici la liste, en vrac :
L'été étant la saison parfaite pour se "pôser" un peu, voici ma sélection des 50 albums qui ont d'ores et déjà leur ticket pour les palmarès de fin d'année. Autant de disques à emmener dans vos bagages en partance pour Mykonos ou à votre prochain barbecue à Saint-Remy Geest...
Sans plus attendre, voici la liste, en vrac :
John Grant | Queen of Denmark |
Angus & Julia Stone | down the way |
The Broken Bells | broken bells |
Two Door Cinema Club | Tourist History |
Plan B | The defamation of Strickland Banks |
Tunng | …and then we saw land |
The Black Keys | Brothers |
Arnaud Fleurent-Didier | La Reproduction |
La Maison Tellier | L'Art de la fugue |
The New Pornographers | Together |
Midlake | The courage of others |
Corinne Bailey Rae | The sea |
Groove Armada | Black Light |
MGMT | Congratulations |
Stornoway | Beachcomber's Windowsill |
Micky Green | Honky Tonk |
Morcheeba | Blood Like Lemonade |
We have Band | W.H.B. |
Sade | Soldier of Love |
Emmanuelle Seigner | Dingue |
Marie Warnant | Ritournelle |
Shearwater | The Golden Archipelago |
Tracey Thorn | Love and its opposite |
Hindi Zahra | Handmade |
The National | High Violet |
Massive Attack | Heligoland |
Alain Chamfort | Une vie St Laurent |
Hot Chip | One life stand |
Rox | Memoirs |
Thom Hell | All good things |
Scissor Sisters | Nightwork |
My Little Cheap Dictaphone | The Tragic tale of a Genius |
BB Brunes | Nico Teen Love |
Beach House | Teen Dream |
Beat Assaillant | Rhyme Space Continuum |
Gorillaz | Plastic Beach |
The Divine Comedy | Bang Goes the Knighthood |
Françoise Hardy | La Pluie sans Parapluie |
Gaetan Roussel | Ginger |
Janelle Monae | The Archandroïd |
Joanna Newsom | Have one on me |
Johann Johannsson | And in the endless pause there came the sound of bees |
Louis-Ronan Choisy | Rivière de Plumes |
Jonsi | Go |
PacoVolume | Manhattanbaby |
Sia | We are born |
Stromae | Cheese |
Trentemoller | Into the great wide yonder |
Uffie | sex Dreams and Denim Jeans |
The Postmarks | Memoirs at the end of the world |
dimanche 20 juin 2010
Charlotte Gainsbourg - Cirque Royal - 19.06.10
Charlotte Gainsbourg était de passage à Bruxelles le week-end de la fête de la musique. Un tel évenement ne pouvait pas tomber mieux.
Ce concert était attendu à plus d'un titre. Historique, bien sûr. L'héritière "du plus grand, du plus beau, du meilleur" comme elle le dit si bien entame sa première tournée. Une tournée consécutive à deux albums impeccables ("5:55" réalisé avec Air et "IRM" avec Beck). La barre est haute. Plus haute que les étoiles. La timide Charlotte va pourtant prouver qu'elle est capable de relever un tel défi.
Entourée des impeccables musiciens recrutés par Beck, elle livre une prestation toute en retenue. Sa voix, sous mixée (d'autres auraient sans doute fait le choix contraire) se réfugie derrière les orchestrations parfaites livrées par son groupe. 22 titres d'une classe folle. C'est bien sûr "I.R.M." qui raffle la mise. Seulement 4 titres repêchés du somptueux "5:55". Dommage car les musiciens de Beck font merveille lorsqu'il s'agit de réinterpréter Air (on sait que l'américain est très ami avec les versaillais, et ça s'entend). "The Songs that we sing" est magnifiquement restitué sur scène. En outre, ce cotoneux écrin concocté par le duo sied mieux à la voix de Charlotte. Et même si ce concert se veut "à part"; il n'échappe pas aux lois du marché: c'est le dernier album qu'il faut vendre avant tout.
On pouvait craindre quelques flottements; un manque d'énergie...Il n'en fût rien. La première partie du concert se nourri de tensions et d'électricité. Charlotte se laisse aller à quelques percussions et bidouille un petit clavier. Elle s'implique. Cela semble lui donner confiance. Sa voix belle et fragile fait le reste. Le public écoute religieusement ses chansons : subjugué. Une mise en scène épurée parachève la fascination.
Cerises sur le gâteau, 3 reprises transcendent le concert : "Just Like a Woman" de Bob Dylan (qu'elle interprétait déjà pour le film "I'm not there") et surtout 2 titres de son illustre papa. Lorsque les premières mesures de "L'Hôtel Particulier" retentissent dans la salle pleine du Cirque Royal, un frisson parcours l'assemblée. Cette ola épidermique ne nous lâchera pas durant toute la chanson. "Couleur Café" clôt le spectacle de façon festive (et me rappelle que j'ai rdv avec NTM la semaine prochaine...autre ambiance, assurément)
On quittera la salle sur la pointe des pieds. Totalement subjugués par ce moment de pure sincérité.
Ce concert était attendu à plus d'un titre. Historique, bien sûr. L'héritière "du plus grand, du plus beau, du meilleur" comme elle le dit si bien entame sa première tournée. Une tournée consécutive à deux albums impeccables ("5:55" réalisé avec Air et "IRM" avec Beck). La barre est haute. Plus haute que les étoiles. La timide Charlotte va pourtant prouver qu'elle est capable de relever un tel défi.
Entourée des impeccables musiciens recrutés par Beck, elle livre une prestation toute en retenue. Sa voix, sous mixée (d'autres auraient sans doute fait le choix contraire) se réfugie derrière les orchestrations parfaites livrées par son groupe. 22 titres d'une classe folle. C'est bien sûr "I.R.M." qui raffle la mise. Seulement 4 titres repêchés du somptueux "5:55". Dommage car les musiciens de Beck font merveille lorsqu'il s'agit de réinterpréter Air (on sait que l'américain est très ami avec les versaillais, et ça s'entend). "The Songs that we sing" est magnifiquement restitué sur scène. En outre, ce cotoneux écrin concocté par le duo sied mieux à la voix de Charlotte. Et même si ce concert se veut "à part"; il n'échappe pas aux lois du marché: c'est le dernier album qu'il faut vendre avant tout.
On pouvait craindre quelques flottements; un manque d'énergie...Il n'en fût rien. La première partie du concert se nourri de tensions et d'électricité. Charlotte se laisse aller à quelques percussions et bidouille un petit clavier. Elle s'implique. Cela semble lui donner confiance. Sa voix belle et fragile fait le reste. Le public écoute religieusement ses chansons : subjugué. Une mise en scène épurée parachève la fascination.
Cerises sur le gâteau, 3 reprises transcendent le concert : "Just Like a Woman" de Bob Dylan (qu'elle interprétait déjà pour le film "I'm not there") et surtout 2 titres de son illustre papa. Lorsque les premières mesures de "L'Hôtel Particulier" retentissent dans la salle pleine du Cirque Royal, un frisson parcours l'assemblée. Cette ola épidermique ne nous lâchera pas durant toute la chanson. "Couleur Café" clôt le spectacle de façon festive (et me rappelle que j'ai rdv avec NTM la semaine prochaine...autre ambiance, assurément)
On quittera la salle sur la pointe des pieds. Totalement subjugués par ce moment de pure sincérité.
jeudi 17 juin 2010
Janelle Monae - The Archandroid
Assister à l'éclosion discographique d'une diva est une expérience émouvante et incertaine... (pour une Mary J Blidge, combien de Lady Gaga ?)
Janelle Monae pourrait être la fille légitime de Grace Jones et de Prince. Sur son deuxième album, elle se revendique plutôt de Goldorak et de Maria (le robot féminin du "Metropolis" de Fritz Lang)
D'emblée, "The Archandroïd" affirme sa superbe (une production incroyablement luxuriante, une voix remarquable et une jolie pelletée de hits) mais révèle aussi sa principale faiblesse : le concept. Cette histoire de robot humanoïde cherchant l'émancipation a travers la musique...Franchement, ça intéresse encore quelqu'un de nos jours ?
Par conséquent, non exempt de qualités, le disque s'essouffle assez vite.
Un vrai album de diva à l'ancienne (10 titres du calibre de "Tightrope" ou "BabPopByeYa") suffirait à installer Janelle sur le trône de l'excellence. Pas besoin d'un tel charivari.
Gageons que sur son prochain disque Janelle saura aller à l'essentiel. Elle qui a déjà tout d'une reine.
Janelle Monae pourrait être la fille légitime de Grace Jones et de Prince. Sur son deuxième album, elle se revendique plutôt de Goldorak et de Maria (le robot féminin du "Metropolis" de Fritz Lang)
D'emblée, "The Archandroïd" affirme sa superbe (une production incroyablement luxuriante, une voix remarquable et une jolie pelletée de hits) mais révèle aussi sa principale faiblesse : le concept. Cette histoire de robot humanoïde cherchant l'émancipation a travers la musique...Franchement, ça intéresse encore quelqu'un de nos jours ?
Par conséquent, non exempt de qualités, le disque s'essouffle assez vite.
Un vrai album de diva à l'ancienne (10 titres du calibre de "Tightrope" ou "BabPopByeYa") suffirait à installer Janelle sur le trône de l'excellence. Pas besoin d'un tel charivari.
Gageons que sur son prochain disque Janelle saura aller à l'essentiel. Elle qui a déjà tout d'une reine.
Beat Assailant - Rhyme Space Continuum
Rapper originaire de Miami; Beat Assailant est tombé amoureux de la France lors d'une tournée mondiale, il y a quelques années. A tel point qu'il a décidé de poser ses valises à Paris et de s'y installer.
"Rhyme Space Continuum", son troisième album, est quelque peu marqué par ce déménagement. On y entend souvent la chaude voix de Ben L'oncle Soul (qui se révèle bien plus inspiré que sur son propre disque).
Si "Rhyme Space Continuum" est fermement ancré dans la culture soul américaine; son épine dorsale (époustouflantes sections rythmique et cuivres) est bel et bien française et connait ses leçons de jazz sur le bout des doigts.
Samples, cordes, beats imparables...on est effectivement assaillis de toutes parts.
L'album regorge de titres dévastateurs ("Fire"; "Role Model") et de titres plus pop vraiment épatants ("Spy")
On pense au meilleur de N.E.R.D. et d'Outkast.
Un disque idéal pour l'été. Une des meilleures surprises de ce premier semestre.
"Rhyme Space Continuum", son troisième album, est quelque peu marqué par ce déménagement. On y entend souvent la chaude voix de Ben L'oncle Soul (qui se révèle bien plus inspiré que sur son propre disque).
Si "Rhyme Space Continuum" est fermement ancré dans la culture soul américaine; son épine dorsale (époustouflantes sections rythmique et cuivres) est bel et bien française et connait ses leçons de jazz sur le bout des doigts.
Samples, cordes, beats imparables...on est effectivement assaillis de toutes parts.
L'album regorge de titres dévastateurs ("Fire"; "Role Model") et de titres plus pop vraiment épatants ("Spy")
On pense au meilleur de N.E.R.D. et d'Outkast.
Un disque idéal pour l'été. Une des meilleures surprises de ce premier semestre.
Stromae - Cheese
ô belgitude : cet étrange sentiment batard. A la fois teinté de mélancolie profonde et de franche rigolade. Etat paradoxal brassant toutes nos gloires et toutes nos hontes. Le fameux "Belgium, one point" érigé en trophée des Oscars.
Hier Sandra Kim et Technotronic. Aujourd'hui, Di Rupo et De Wever.
No comment ? Peut-être pas...
Dans ce contexte incertain et quelque peu tendu; arrive un gars à la décontraction salutaire. Son look bcbg très étudié ne fait pas illusion. Par contre, le sourire de Joconde arboré sur la pochette de son premier album (justement intitulé "Cheese") en dit long.
Il faut dire que Stromae (de son vrai nom Paul Van Haver) vient de réussir un coup plutôt fumant en plaçant son premier single au sommet de la plupart des charts européens (et pas uniquement francophones, n'en déplaise à certains...)
"Alors on danse" est sans doute l'illustration musicale parfaite de ce qu'est la "belgitude".
A la fois horriblement vulgaire et terriblement irrésistible. Capable d'irriter au plus au point et, l'instant d'après, de susciter l'enthousiasme le plus débridé.
A l'unanimité, on s'accorde pour dire que ce qui fait le succès de ce single, c'est l'habile contraste entre une musique festive,totalement décomplexée et des textes plus sombres.
Pas franchement formidables, les textes de Stromae ont toutefois le mérite de détoner.
"...mon cancer de la peau, j'ai bossé dûr pour me le payer..."(sur le vacancier "summertime") ou "...et si monsieur louche sur toi, il faudra se taire pendant qu'il te touchera..." (sur l'émouvant et dérangeant "Dodo" petit chef d'oeuvre de "chanson à texte" sur fond d'electro)
Il faut une bonne dose de second degré pour oser défendre une musique aussi racoleuse. Les arrangements ne font jamais dans la dentelle; encore moins dans le distingué. Stromae garde les jolies fringues pour sa garde robe perso. Sa musique sort à poil. Et c'est pas toujours beau à voir. Au mieux, on est chez Faithless ("Silence"). Au pire, on est chez les Confetti's ou un quelconque pseudo-groupe de la période "niou-bite" ("Hous'lelujah"). "Cheese", ça veut aussi dire craignos...
Ce qui aide à nous faire avaler cette jolie pilule rose, bleue et...un peu noire tout de même; c'est justement le personnage que Paul Van Haver s'est construit. A l'instar d'un James Deano qui aurait délaissé le hip-hop pour l'eurodance; Stromae définit les codes d'un personnage qui ne se prend pas au sérieux. Ses "Leçons de Musique" (à voir d'urgence sur Youtube) sont de véritables petits bijoux d'autodérision et de...belgitude.
De facile, ou pauvre; on finit par reconsidérer la house datée de Stromae comme une démarche minimaliste. Et on finit par trouver plutôt brillante cette capacité à plaquer des textes désabusés sur des beats de techno-parade.
Et oui, la belgitude c'est aussi l'immense privilège d'avoir Stromae alors que d'autres ont Patrick Sebastien...
"Cheese est un plaisir...ET DOIT LE RESTER !"
Hier Sandra Kim et Technotronic. Aujourd'hui, Di Rupo et De Wever.
No comment ? Peut-être pas...
Dans ce contexte incertain et quelque peu tendu; arrive un gars à la décontraction salutaire. Son look bcbg très étudié ne fait pas illusion. Par contre, le sourire de Joconde arboré sur la pochette de son premier album (justement intitulé "Cheese") en dit long.
Il faut dire que Stromae (de son vrai nom Paul Van Haver) vient de réussir un coup plutôt fumant en plaçant son premier single au sommet de la plupart des charts européens (et pas uniquement francophones, n'en déplaise à certains...)
"Alors on danse" est sans doute l'illustration musicale parfaite de ce qu'est la "belgitude".
A la fois horriblement vulgaire et terriblement irrésistible. Capable d'irriter au plus au point et, l'instant d'après, de susciter l'enthousiasme le plus débridé.
A l'unanimité, on s'accorde pour dire que ce qui fait le succès de ce single, c'est l'habile contraste entre une musique festive,totalement décomplexée et des textes plus sombres.
Pas franchement formidables, les textes de Stromae ont toutefois le mérite de détoner.
"...mon cancer de la peau, j'ai bossé dûr pour me le payer..."(sur le vacancier "summertime") ou "...et si monsieur louche sur toi, il faudra se taire pendant qu'il te touchera..." (sur l'émouvant et dérangeant "Dodo" petit chef d'oeuvre de "chanson à texte" sur fond d'electro)
Il faut une bonne dose de second degré pour oser défendre une musique aussi racoleuse. Les arrangements ne font jamais dans la dentelle; encore moins dans le distingué. Stromae garde les jolies fringues pour sa garde robe perso. Sa musique sort à poil. Et c'est pas toujours beau à voir. Au mieux, on est chez Faithless ("Silence"). Au pire, on est chez les Confetti's ou un quelconque pseudo-groupe de la période "niou-bite" ("Hous'lelujah"). "Cheese", ça veut aussi dire craignos...
Ce qui aide à nous faire avaler cette jolie pilule rose, bleue et...un peu noire tout de même; c'est justement le personnage que Paul Van Haver s'est construit. A l'instar d'un James Deano qui aurait délaissé le hip-hop pour l'eurodance; Stromae définit les codes d'un personnage qui ne se prend pas au sérieux. Ses "Leçons de Musique" (à voir d'urgence sur Youtube) sont de véritables petits bijoux d'autodérision et de...belgitude.
De facile, ou pauvre; on finit par reconsidérer la house datée de Stromae comme une démarche minimaliste. Et on finit par trouver plutôt brillante cette capacité à plaquer des textes désabusés sur des beats de techno-parade.
Et oui, la belgitude c'est aussi l'immense privilège d'avoir Stromae alors que d'autres ont Patrick Sebastien...
"Cheese est un plaisir...ET DOIT LE RESTER !"
dimanche 13 juin 2010
Morcheeba - Blood like lemonade
Avec Hooverphonic (une de nos fiertés nationales, si tant est que ce mot à encore un sens en ce dimanche électoral...); Morcheeba sont les seuls survivants de la période bleue des années lounge.
A la croisée des sentiers sombres creusés par la mouvance "trip-hop" (de Massive Attack à Portishead) et des chemins bariolés du revival "easy-listening" qui offrit aux années 90 l'occasion de se prendre un peu moins au sérieux. Mike Flower Pops en réponse aux pôses arrogantes des frères Gallagher? Pink Martini pour faire oublier le suicide de Kurt Cobain ? Pourquoi pas... Mais bon, comment réécouter Mike Flower aujourd'hui sans éprouver un sentiment de honte irrépressible (à moins de s'appeler Béatrice Ardisson) ?
En infectant la pop de leur beats alanguis et de leur mélancolie classieuse, ces deux groupes ont gagné pas mal de galons dans l'estime du grand public.
Si les anversois ont longtemps recyclé les codes de la cold-wave; les anglais ont, quant à eux, toujours puisé leur énergie dans la soul.
Les deux groupes ont également souvent remis en cause leur formule pour, systématiquement, aboutir au même résultat (chanteuse originale virée après le premier album d' Hoover; rupture de contrat avec Skye Edwards après le pourtant sublime "Charango" en 2002)
Franchement, on a pas trop bien compris pourquoi Skye quittait le navire. Aussi bien elle que les frêres Godfrey (binôme pensant de Morcheeba) avaient peine à se justifier sur la question.
Sans doute fatiguée par le despotisme éclairé de ses deux comparses, Skye a tenté l'aventure en solo pour, au final, livrer la même recette avec plus ou moins de succès (l'honorable succés de "Love Show", premier single extrait de son premier album solo en 2006).
Sans elle, les frêres Godfrey ont livré deux albums : "The Antidote" (2005) et "Dive Deep" (2008). Disques de très bonne facture mais qui peinèrent à décoller sur scène pour la bonne et simple raison que ce qui manquait alors à Morcheeba c'était le charisme et la personnalité d'une chanteuse telle que Skye. En multipliant les vocalistes (Daisy Martey; Judy Tzuke et même Thomas Dybdahl), Morcheeba a fait les frais d'un phénomène de désorientation auprès de son public.
C'est dire si le retour de Skye est accueilli comme la poule aux œufs d'or par les promoteurs (qui font désormais tourner la roue de la fortune en matière de musique, en lieu et place des producteurs d'antan). Tout la campagne marketing qui accompagne la sortie de l'album repose sur cet argument.
Comme on devait s'y attendre "Blood like lemonade" ne change rien à la donne. Il reprend exactement les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de Morcheeba. Avec, toutefois, ce tout petit supplément d'âme insufflé par Skye.
A lui seul, ce groupe illustre parfaitement l'adage : "on ne change pas une recette qui gagne".
Et c'est tellement vrai. Vous accepteriez, qu'on vous serve du Muscat à la place du Sauterne pour accompagner vos toasts au foie gras ? Pourquoi pas de la limonade, tant qu'on y est !?
A la croisée des sentiers sombres creusés par la mouvance "trip-hop" (de Massive Attack à Portishead) et des chemins bariolés du revival "easy-listening" qui offrit aux années 90 l'occasion de se prendre un peu moins au sérieux. Mike Flower Pops en réponse aux pôses arrogantes des frères Gallagher? Pink Martini pour faire oublier le suicide de Kurt Cobain ? Pourquoi pas... Mais bon, comment réécouter Mike Flower aujourd'hui sans éprouver un sentiment de honte irrépressible (à moins de s'appeler Béatrice Ardisson) ?
En infectant la pop de leur beats alanguis et de leur mélancolie classieuse, ces deux groupes ont gagné pas mal de galons dans l'estime du grand public.
Si les anversois ont longtemps recyclé les codes de la cold-wave; les anglais ont, quant à eux, toujours puisé leur énergie dans la soul.
Les deux groupes ont également souvent remis en cause leur formule pour, systématiquement, aboutir au même résultat (chanteuse originale virée après le premier album d' Hoover; rupture de contrat avec Skye Edwards après le pourtant sublime "Charango" en 2002)
Franchement, on a pas trop bien compris pourquoi Skye quittait le navire. Aussi bien elle que les frêres Godfrey (binôme pensant de Morcheeba) avaient peine à se justifier sur la question.
Sans doute fatiguée par le despotisme éclairé de ses deux comparses, Skye a tenté l'aventure en solo pour, au final, livrer la même recette avec plus ou moins de succès (l'honorable succés de "Love Show", premier single extrait de son premier album solo en 2006).
Sans elle, les frêres Godfrey ont livré deux albums : "The Antidote" (2005) et "Dive Deep" (2008). Disques de très bonne facture mais qui peinèrent à décoller sur scène pour la bonne et simple raison que ce qui manquait alors à Morcheeba c'était le charisme et la personnalité d'une chanteuse telle que Skye. En multipliant les vocalistes (Daisy Martey; Judy Tzuke et même Thomas Dybdahl), Morcheeba a fait les frais d'un phénomène de désorientation auprès de son public.
C'est dire si le retour de Skye est accueilli comme la poule aux œufs d'or par les promoteurs (qui font désormais tourner la roue de la fortune en matière de musique, en lieu et place des producteurs d'antan). Tout la campagne marketing qui accompagne la sortie de l'album repose sur cet argument.
Comme on devait s'y attendre "Blood like lemonade" ne change rien à la donne. Il reprend exactement les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de Morcheeba. Avec, toutefois, ce tout petit supplément d'âme insufflé par Skye.
A lui seul, ce groupe illustre parfaitement l'adage : "on ne change pas une recette qui gagne".
Et c'est tellement vrai. Vous accepteriez, qu'on vous serve du Muscat à la place du Sauterne pour accompagner vos toasts au foie gras ? Pourquoi pas de la limonade, tant qu'on y est !?
Rox - Memoirs
Etre signé par le toujours intègre et historique label Rough Trade est, en soi un bel accomplissement. Surtout lorsqu'à priori, on évolue pas dans la même division.
Du haut de ses 21 ans, Rox pratique une power soul qu'on a jamais entendu chez les Smiths, les Strokes ou les Sundays. Et même si elle est encore un peu jeune pour écrire ses "memoirs", elle semble avoir assez de maturité pour tenir la dragée haute à ses éventuels détracteurs.
Ces derniers ne manqueront pas de souligner que Rox arrive tout de même un peu en queue du train de la vague "revival soul". Et c'est vrai qu'après les Amy, Duffy et autre Corinne Bailey Rae; la petite anglaise (mi-jamaïcaine/mi-iranienne) pourrait bien être l'artiste de trop...
Malgré ce handicap, Rox s'en tire plutôt bien et dès la première écoute de son album, on sent que la goûte d'eau, plutôt que de faire déborder la vase; aura vite fait de se transformer en perle.
C'est frais et remarquablement bien interprêté. Pour sûr, ça ne devrait pas transfigurer nos mémoires d'auditeurs gâvés à la sauce R&B tiedasse; mais ça à au moins le mérite de purifier nos oreilles.
Du haut de ses 21 ans, Rox pratique une power soul qu'on a jamais entendu chez les Smiths, les Strokes ou les Sundays. Et même si elle est encore un peu jeune pour écrire ses "memoirs", elle semble avoir assez de maturité pour tenir la dragée haute à ses éventuels détracteurs.
Ces derniers ne manqueront pas de souligner que Rox arrive tout de même un peu en queue du train de la vague "revival soul". Et c'est vrai qu'après les Amy, Duffy et autre Corinne Bailey Rae; la petite anglaise (mi-jamaïcaine/mi-iranienne) pourrait bien être l'artiste de trop...
Malgré ce handicap, Rox s'en tire plutôt bien et dès la première écoute de son album, on sent que la goûte d'eau, plutôt que de faire déborder la vase; aura vite fait de se transformer en perle.
C'est frais et remarquablement bien interprêté. Pour sûr, ça ne devrait pas transfigurer nos mémoires d'auditeurs gâvés à la sauce R&B tiedasse; mais ça à au moins le mérite de purifier nos oreilles.
Johan Johansson - And in the endless pause there came the sound of bees
Rarement disque n'aura si bien porté son nom. "An endless pause..": interruption indéfinie de temps; apnée musicale absolument renversante.
A la dimension purement onirique, souvent intrigante et glaciale, qui caractérisait son précédent opus ("Fordlandia" en 2008); l'islandais a ajouté une bonne dôse de romantisme que n'aurait pas renié un Craig Armstrong.
Moins rythmée par les beats downtempo chers à l'anglais; la musique de Johan Johansson (à ne surtout pas confondre avec le suédois homonyme Jay-Jay) s'appréhende comme une expérience envoûtante, propice à la méditation. On y retrouve des éléments electro chers à l'ambient (en moins formaté pour les chaines de magasins bio-bobo-bidon façon "Natures & Découvertes") mais aussi pas mal d'emprunts à la culture néo-classique (Arvö Part n'est pas loin).
Un disque moins sombre que le précédent. Véritable havre de paix musical; à la beauté pûre et contemplative. Idéal pour reposer vos tympans fatigués par les festivals ou les virées en boîtes estivales.
A la dimension purement onirique, souvent intrigante et glaciale, qui caractérisait son précédent opus ("Fordlandia" en 2008); l'islandais a ajouté une bonne dôse de romantisme que n'aurait pas renié un Craig Armstrong.
Moins rythmée par les beats downtempo chers à l'anglais; la musique de Johan Johansson (à ne surtout pas confondre avec le suédois homonyme Jay-Jay) s'appréhende comme une expérience envoûtante, propice à la méditation. On y retrouve des éléments electro chers à l'ambient (en moins formaté pour les chaines de magasins bio-bobo-bidon façon "Natures & Découvertes") mais aussi pas mal d'emprunts à la culture néo-classique (Arvö Part n'est pas loin).
Un disque moins sombre que le précédent. Véritable havre de paix musical; à la beauté pûre et contemplative. Idéal pour reposer vos tympans fatigués par les festivals ou les virées en boîtes estivales.
The Divine Comedy - Bang goes the Knighthood
Au beau milieu des années 90, alors que la "britpop" bat son plein et que la guerre entre Blur et Oasis fait râge, un petit irlandais tout chétif pointe le boût de son minois avec, en poche, un chapelet de mini-symphonies fraîches et délicates. Neil Hannon incarne à lui seul sa "Divine Comedy" et son premier essai ("Liberation") est un coup de maître.
Si,depuis belle lurette, les sismologues ont trouvé en Richter leur échelle de valeurs; il est surprenant que les amoureux de la "chose pop" n'ont pas encore mis un nom sur leur instrument de mesure... Sans trop prendre de risque, j'avancerais l'idée d' "Echelle de Spector"; sur laquelle, incontestablement, la carrière de The Divine Comedy joue aux montagnes russes depuis plus de 15 ans.Oscillant entre le bon et l'excellent (même dans ses pires moments - un duo inutile avec Valérie Lemercier - Neil Hannon n'a jamais connu la médiocrité...Depuis son consternant duo avec Eddy Mitchell, Melody Gardot ne peut plus en dire autant...); l'irlandais nous a habitué à quelques chefs d'oeuvres : "Liberation"(1993) et sa musique de chambre à la sauce Lo-fi; "Casanova"(1996) luxuriant, à la démesure que n'aurait pas renié un Scott Walker s'il n'était devenu fou à lier...et "Regeneration"(2001), joli flirt avec l'électricité.
Entre ces disques, d'autres albums où Hannon annone brillamment son savoir faire, en bon premier de la classe. Autant d'albums convenables mais sans véritable étincelle.
A l'écoute du single éclaireur de "Bang goes the Knighthood", on se dit que le nouvel album promet d'être un grand cru. "Absent Friends" (2004) et "Victory for the Comic Muse"(2006) n'étaient pas parvenus à nous emballer comme leurs illustres prédécesseurs...
De fait "At the Indie Disco" contient tout ce que Neil Hannon fait de mieux. Une ligne mélodique claire (empruntée aux Kinks); des violons légers et un joli texte mélancolique et drôle, en forme d'hommage à l'indie pop. Le meilleur single de The Divine Comedy depuis..."Something for the Weekend".
Hélas, le dixième album de l'irlandais n'emprunte que trop rarement cette voie... Quelques perles sont bien sûr à épingler : "I Like", "Neapolitan Girl" ou encore "Two Islands". Autant de pop-songs parfaites à la fois nostalgiques et bien dans notre époque. Mais sur la longueur, le disque emprunte souvent des travers douteux. Le verbe haut (l'excellente chronique de la crise financière abordée sur "The Complete Banker") doit souvent batailler dûr avec la muzak la plus balourde...et on se surprend à bailler plus d'une fois. Pire, lorsque Neil tente de battre le record de la note la plus longue, il touche le ridicule...
Certes, ce disque qu'on aurait aimé adorer n'est pas mauvais. Beaucoup d'apprentis songwriters s'en contenteraient...Si Dante a trouvé son enfer; Hannon a enfin trouvé le sien : être condamné à l'excellence...ou decevoir. Cet album en est la preuve.
Si,depuis belle lurette, les sismologues ont trouvé en Richter leur échelle de valeurs; il est surprenant que les amoureux de la "chose pop" n'ont pas encore mis un nom sur leur instrument de mesure... Sans trop prendre de risque, j'avancerais l'idée d' "Echelle de Spector"; sur laquelle, incontestablement, la carrière de The Divine Comedy joue aux montagnes russes depuis plus de 15 ans.Oscillant entre le bon et l'excellent (même dans ses pires moments - un duo inutile avec Valérie Lemercier - Neil Hannon n'a jamais connu la médiocrité...Depuis son consternant duo avec Eddy Mitchell, Melody Gardot ne peut plus en dire autant...); l'irlandais nous a habitué à quelques chefs d'oeuvres : "Liberation"(1993) et sa musique de chambre à la sauce Lo-fi; "Casanova"(1996) luxuriant, à la démesure que n'aurait pas renié un Scott Walker s'il n'était devenu fou à lier...et "Regeneration"(2001), joli flirt avec l'électricité.
Entre ces disques, d'autres albums où Hannon annone brillamment son savoir faire, en bon premier de la classe. Autant d'albums convenables mais sans véritable étincelle.
A l'écoute du single éclaireur de "Bang goes the Knighthood", on se dit que le nouvel album promet d'être un grand cru. "Absent Friends" (2004) et "Victory for the Comic Muse"(2006) n'étaient pas parvenus à nous emballer comme leurs illustres prédécesseurs...
De fait "At the Indie Disco" contient tout ce que Neil Hannon fait de mieux. Une ligne mélodique claire (empruntée aux Kinks); des violons légers et un joli texte mélancolique et drôle, en forme d'hommage à l'indie pop. Le meilleur single de The Divine Comedy depuis..."Something for the Weekend".
Hélas, le dixième album de l'irlandais n'emprunte que trop rarement cette voie... Quelques perles sont bien sûr à épingler : "I Like", "Neapolitan Girl" ou encore "Two Islands". Autant de pop-songs parfaites à la fois nostalgiques et bien dans notre époque. Mais sur la longueur, le disque emprunte souvent des travers douteux. Le verbe haut (l'excellente chronique de la crise financière abordée sur "The Complete Banker") doit souvent batailler dûr avec la muzak la plus balourde...et on se surprend à bailler plus d'une fois. Pire, lorsque Neil tente de battre le record de la note la plus longue, il touche le ridicule...
Certes, ce disque qu'on aurait aimé adorer n'est pas mauvais. Beaucoup d'apprentis songwriters s'en contenteraient...Si Dante a trouvé son enfer; Hannon a enfin trouvé le sien : être condamné à l'excellence...ou decevoir. Cet album en est la preuve.
samedi 5 juin 2010
Ben, l'oncle trash.... (Benjamin Biolay - Ancienne Belgique - 03.06.10)
C'est l'histoire d'un mec : amoureux de la chose pop; spécialiste des renvois d'ascenseurs...Un type avec un coeur énorme et un talent à l'avenant. Le seul gars qui nous a redonné les c... de clamer haut et fort qu'on aime la chanson française... Au bas mot, le seul homme qui a redonné des baloches à la variété.
Benjamin Biolay, l'auteur du meilleur album de 2009, était en concert à l'Ancienne Belgique, hier soir.
Un concert fantasmé depuis les premiers accords de "La Superbe" : immense navire homérique sauvant, à lui seul, bien des naufrages de pop stars formatées...
Le parrain de cette "nouvelle qualité française" investi la mythique salle bruxelloise de façon plutôt sobre. Le temps de chauffe est un peu longuet. L"homme a beau clamer, dès 20h30, qu'il n'en a plus que pour son membre (cf. "Tout ça me tourmente"); il nous faudra un certain temps avant de ressentir des vibrations dans l'antre pelvien...
La faute à ses fichus renvois d'ascenseurs, sans doute...Je veux dire par là que Benjamin,dans son infinie gratitude, s'est entouré de musiciens de studio avec qui il travaille depuis des années...Et c'est justement là où le bas blesse... Si, sur disque, ces collaborateurs font des miracles; sur scène, c'est une toute autre histoire... Denis Benarrosch a beau être une institution des sessions d'enregistrement chics et très chères...force est de constater que l'exercice live ne lui sied pas du tout. Rarement batterie n'aura sonné aussi lourd.
Cette absence de finesse installera un sentiment d'inconfort qui donnera toutefois à Benjamin l'occasion de prouver sa véritable valeur.
Une chanson va faire basculer le concert de manière décisive. Ce sera "Ton Héritage". En préambule, Benjamin nous raconte comment sa fille a découvert que ce titre lui était dédié. Ce moment de pure confidence soude enfin les liens avec le public.
Tout ce qui suit est cousu de fil d'or (sauf sur des titres comme "Assez parlé de moi" où Benji se vautre dans la crise d'adolescence un peu trop surfaite...).
L'option rock-gothique fonctionne étonnement bien. Elle atteint son paroxysme sur un "A l'Origine" fulminant de tension et de hargne que n'auraient pas reniés les brésiliens de Sepultura...
Bien sûr, on est en droit de regretter les jolies fioritures et autres finitions d'orfèvre qui sont la marque de fabrique des albums du bonhomme... Il n'en fut pas toujours ainsi (cf. le concert des Nuits Botaniques, en 2001 empli de violons. Celui de la tournée "Home" à l'AB, il y a 5 ans). Mais Benjamin semble avoir tourné la page et être fermement décidé à assurer la relève scénique d'un Bashung.
Sur ce plan, tout de même, il lui faudra encore trouver ses marques.
Trois rappels incandescents parachèveront le portrait d'un pygmalion attendrissant (l'homme restera sur scène bien après les toutes dernières notes du concert...pour signer des autographes...)
Un chic type en somme...et un sacré bon moment.
Benjamin Biolay, l'auteur du meilleur album de 2009, était en concert à l'Ancienne Belgique, hier soir.
Un concert fantasmé depuis les premiers accords de "La Superbe" : immense navire homérique sauvant, à lui seul, bien des naufrages de pop stars formatées...
Le parrain de cette "nouvelle qualité française" investi la mythique salle bruxelloise de façon plutôt sobre. Le temps de chauffe est un peu longuet. L"homme a beau clamer, dès 20h30, qu'il n'en a plus que pour son membre (cf. "Tout ça me tourmente"); il nous faudra un certain temps avant de ressentir des vibrations dans l'antre pelvien...
La faute à ses fichus renvois d'ascenseurs, sans doute...Je veux dire par là que Benjamin,dans son infinie gratitude, s'est entouré de musiciens de studio avec qui il travaille depuis des années...Et c'est justement là où le bas blesse... Si, sur disque, ces collaborateurs font des miracles; sur scène, c'est une toute autre histoire... Denis Benarrosch a beau être une institution des sessions d'enregistrement chics et très chères...force est de constater que l'exercice live ne lui sied pas du tout. Rarement batterie n'aura sonné aussi lourd.
Cette absence de finesse installera un sentiment d'inconfort qui donnera toutefois à Benjamin l'occasion de prouver sa véritable valeur.
Une chanson va faire basculer le concert de manière décisive. Ce sera "Ton Héritage". En préambule, Benjamin nous raconte comment sa fille a découvert que ce titre lui était dédié. Ce moment de pure confidence soude enfin les liens avec le public.
Tout ce qui suit est cousu de fil d'or (sauf sur des titres comme "Assez parlé de moi" où Benji se vautre dans la crise d'adolescence un peu trop surfaite...).
L'option rock-gothique fonctionne étonnement bien. Elle atteint son paroxysme sur un "A l'Origine" fulminant de tension et de hargne que n'auraient pas reniés les brésiliens de Sepultura...
Bien sûr, on est en droit de regretter les jolies fioritures et autres finitions d'orfèvre qui sont la marque de fabrique des albums du bonhomme... Il n'en fut pas toujours ainsi (cf. le concert des Nuits Botaniques, en 2001 empli de violons. Celui de la tournée "Home" à l'AB, il y a 5 ans). Mais Benjamin semble avoir tourné la page et être fermement décidé à assurer la relève scénique d'un Bashung.
Sur ce plan, tout de même, il lui faudra encore trouver ses marques.
Trois rappels incandescents parachèveront le portrait d'un pygmalion attendrissant (l'homme restera sur scène bien après les toutes dernières notes du concert...pour signer des autographes...)
Un chic type en somme...et un sacré bon moment.
mardi 1 juin 2010
Tendances 2010 version 6.4
Les habitués le savent, les compils Tendances sont conçues pour épouser amoureusement les courbes des saisons. Et, la version 6.4, se veut fidèle à sa réputation estivale. C'est clair, on laisse tomber les pantalons et on ôte ses pull-over, en même temps que ses aprioris grognons et autres principes puristes et puritains.
Comme d'hab, donc, l'alternatif le plus vénérable côtoie le putassier le plus inexcusable.
On s'extasiera donc sur John Grant. On s'emportera allègrement sur les Pipettes ou les Black Keys ou Puggy.On fera la sieste en compagnie de la douce Stephanie Crayencour ou du gentil Samir Barris (Marc Lavoine est à moi !). Et puis, on dansera fièvreusement en compagnie de Kellis, Robin Thicke, Janelle Monae, Kele et...l'inénarrable Stromae...
Le cas de ce dernier est-il défendable? Longtemps cette question m'a embarrassé... Et puis, je suis tombé sur ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=0MpqsGlGdUM
Et je me suis dit qu'un mec qui intitule son futur album "Cheese", est forcément bourré de second degré.
Bonnes vacances à tous !
(et merci à l'ami Ben pour cette jolie photo de pochette)
Comme d'hab, donc, l'alternatif le plus vénérable côtoie le putassier le plus inexcusable.
On s'extasiera donc sur John Grant. On s'emportera allègrement sur les Pipettes ou les Black Keys ou Puggy.On fera la sieste en compagnie de la douce Stephanie Crayencour ou du gentil Samir Barris (Marc Lavoine est à moi !). Et puis, on dansera fièvreusement en compagnie de Kellis, Robin Thicke, Janelle Monae, Kele et...l'inénarrable Stromae...
Le cas de ce dernier est-il défendable? Longtemps cette question m'a embarrassé... Et puis, je suis tombé sur ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=0MpqsGlGdUM
Et je me suis dit qu'un mec qui intitule son futur album "Cheese", est forcément bourré de second degré.
Bonnes vacances à tous !
(et merci à l'ami Ben pour cette jolie photo de pochette)
samedi 29 mai 2010
John Grant - Queen of Denmark
La pochette de ce disque a beau être tour à tour intrigante, fascinante puis effrayante; elle n'en reste pas moins avare de commentaires... Surtout pour un daltonien comme moi. Car des caractères fuchsias placardés sur l'image violente et violette d'un corbeau écrasé; ça ne me laisse aucune chance de parvenir à déchiffrer les notes intérieures de pochette... Heureusement, un gros sticker rouge à peine vulgaire (style "vu sur RTL" de notre enfance) appliqué sur le film plastique protégeant le cd nous donne une indication vitale : "featuring all members of Midlake". Cette inscription suffit pour arracher le disque de son étalage et se ruer vers le caissier de cette grande surface où personne n'est fou (lire critique de l'album des Black Keys). On se posera la question de savoir qui est John Grant plus tard... Pour l'heure, avec Midlake aux commandes, on est sûr de ne pas être déçu... De fait, "Queen of Denmark" est une pure merveille qui dépasse de loin le pourtant remarquable "Courage of Others" sorti en ce début d'année. On se dit que la bande de Denton réussit là un joli doublé pour 2010...mais ce serait oublier de rendre justice au maître de maison de ce disque fabuleux : le mystérieux John Grant, donc.
Dans le genre "revenant que personne n'attendait", on a rarement fait mieux. John Grant fut, le temps de 5 albums, leader du groupe The Czars. Un honnête groupe de rock alternatif américain dont le meilleur souvenir reste pour moi la renversante reprise de "You don't know what love is" (un classique du répertoire jazz immortalisé par Chet Baker ou Ella Fitzgerald). C'est à cette époque qu'il fit la connaissance de Simon Raymonde (ex membre des Cocteau Twins) qui le signa lui et son groupe sur son label Bella Union.
Entre le dernier album des Czars (paru en 2005) et "Queen of Denmark", John Grant a connu une véritable descente aux enfers. L'alcool et la drogue le menerent à une déchéance dont il failli ne jamais sortir... C'était sans compter la bienveillance de l'ami Raymonde. Entretemps, ce dernier avait signé une joyeuse petite bande de Denton, Texas sur son label. Il pensa tout naturellement que Midlake serait le soutien nécessaire qui permettrait au talent de Grant de refaire surface. Le pari est gagné.
"Queen of Denmark" est un chef d'oeuvre de songwriting classieux. Quelquepart entre un Rufus Wainwright un peu moins folle (mais un peu folle tout de même...le titre de l'album en dit long sur son auteur) et un Anthony & the Johnsons moins apprêté.
Traversé de moments de grâce pure (la voix de soprano qui hante le titre d'ouverture) et de tristesse poignante ("Where Dreams go to Die", un morceau sur lequel tout le monde pleurera un jour ou l'autre); l'album sait aussi se faire plus pop et léger. John Grant parvient à rire de ses malheurs et à nous entraîner dans son humour ("I feel just like Sigourney Weaver/When she was killing all those aliens"). Des chansons comme "Jesus Hates Fagots" (Jesus déteste les pédés) ou des petites autocritiques cinglantes telles que "j'ai voulu changer le monde mais je n'ai même pas réussi à changer de sous vêtements" parviennent toujours à redresser la proue du navire lorsque le moral plonge dans les chaussettes...
Musicalement, il y a là tout le savoir faire de Midlake. Une parfaite maîtrise du songwriting tendance années septante. Les Inrocks disaient récemment qu'en écoutant ce disque, c'est un peu comme si "Elton John était un jour entré dans le corps de Neil Young". Je dis : pas mieux!
Ici aussi, pour contrebalancer des arrangements de corde vertigineux et des lignes de piano tristes; on entendra souvent des petits sons de claviers vintage qu'on croirait tout droit échappés du "Moon Safari" de Air.
Une réussite incontestable.
Et vive la reine !
Dans le genre "revenant que personne n'attendait", on a rarement fait mieux. John Grant fut, le temps de 5 albums, leader du groupe The Czars. Un honnête groupe de rock alternatif américain dont le meilleur souvenir reste pour moi la renversante reprise de "You don't know what love is" (un classique du répertoire jazz immortalisé par Chet Baker ou Ella Fitzgerald). C'est à cette époque qu'il fit la connaissance de Simon Raymonde (ex membre des Cocteau Twins) qui le signa lui et son groupe sur son label Bella Union.
Entre le dernier album des Czars (paru en 2005) et "Queen of Denmark", John Grant a connu une véritable descente aux enfers. L'alcool et la drogue le menerent à une déchéance dont il failli ne jamais sortir... C'était sans compter la bienveillance de l'ami Raymonde. Entretemps, ce dernier avait signé une joyeuse petite bande de Denton, Texas sur son label. Il pensa tout naturellement que Midlake serait le soutien nécessaire qui permettrait au talent de Grant de refaire surface. Le pari est gagné.
"Queen of Denmark" est un chef d'oeuvre de songwriting classieux. Quelquepart entre un Rufus Wainwright un peu moins folle (mais un peu folle tout de même...le titre de l'album en dit long sur son auteur) et un Anthony & the Johnsons moins apprêté.
Traversé de moments de grâce pure (la voix de soprano qui hante le titre d'ouverture) et de tristesse poignante ("Where Dreams go to Die", un morceau sur lequel tout le monde pleurera un jour ou l'autre); l'album sait aussi se faire plus pop et léger. John Grant parvient à rire de ses malheurs et à nous entraîner dans son humour ("I feel just like Sigourney Weaver/When she was killing all those aliens"). Des chansons comme "Jesus Hates Fagots" (Jesus déteste les pédés) ou des petites autocritiques cinglantes telles que "j'ai voulu changer le monde mais je n'ai même pas réussi à changer de sous vêtements" parviennent toujours à redresser la proue du navire lorsque le moral plonge dans les chaussettes...
Musicalement, il y a là tout le savoir faire de Midlake. Une parfaite maîtrise du songwriting tendance années septante. Les Inrocks disaient récemment qu'en écoutant ce disque, c'est un peu comme si "Elton John était un jour entré dans le corps de Neil Young". Je dis : pas mieux!
Ici aussi, pour contrebalancer des arrangements de corde vertigineux et des lignes de piano tristes; on entendra souvent des petits sons de claviers vintage qu'on croirait tout droit échappés du "Moon Safari" de Air.
Une réussite incontestable.
Et vive la reine !
jeudi 13 mai 2010
The Black Keys - Brothers
Ce disque est un "instant classic". Le genre d'album qui déboule dans votre petite vie morose et met une grande claque à la fatalité.
Hier, durant ma pause de midi, je me suis rendu dans une grande surface qui clame haut et fort que "nous ne sommes pas fous"...et j'ai entendu ce disque qui, non content de m'envoûter littéralement, faisait joliment mentir le slogan publicitaire de cette chaîne de magasins.
Ca n'a l'air de rien comme çà; mais Dan Auerbach & Patrick Carney aka The Black Keys viennent de réussir un joli coup de maître.
Pourtant "Brothers", leur dernier album, ne démarre pas en trombe. Au début, c'est toujours le même rock mâtiné de blues, la même recette, sortie du même tiroir...Et puis, insidieusement, au fil des morceaux, une dimension plus pop que sur leurs précédents disques s'insinue et vous précipite dans l'addiction la plus totale.
Ce n'est pas "un tout petit supplément d'âme" qui transcende cet album...c'est carrément une "orgie de sainteté".
Parti pour durer.
Hier, durant ma pause de midi, je me suis rendu dans une grande surface qui clame haut et fort que "nous ne sommes pas fous"...et j'ai entendu ce disque qui, non content de m'envoûter littéralement, faisait joliment mentir le slogan publicitaire de cette chaîne de magasins.
Ca n'a l'air de rien comme çà; mais Dan Auerbach & Patrick Carney aka The Black Keys viennent de réussir un joli coup de maître.
Pourtant "Brothers", leur dernier album, ne démarre pas en trombe. Au début, c'est toujours le même rock mâtiné de blues, la même recette, sortie du même tiroir...Et puis, insidieusement, au fil des morceaux, une dimension plus pop que sur leurs précédents disques s'insinue et vous précipite dans l'addiction la plus totale.
Ce n'est pas "un tout petit supplément d'âme" qui transcende cet album...c'est carrément une "orgie de sainteté".
Parti pour durer.
The New Pornographers - Together
Voici un disque printanier à souhait. De jolies mélodies bourgeonnantes nous rappellent qu'on est plus en hiver mais que, même si on y a cru, l'été n'est pas encore là.
Pour leur cinquième album, les canadiens de The New Pornographers confirment leur savoir faire en matière d'écriture pop flamboyante. Un peu moins habités et incandescents que les chansons de leurs compatriotes d'Arcade Fire (à qui l'on pense souvent); les titres de "Together" s'alimentent au feu sacré allumé par les Beatles et perpétuent une tradition de power pop salutaire.
En plus de rappeler Arcade Fire, les jolies harmonies vocales et orchestrales évoquent également Love, les Beach Boys voir Prefab Sprout ou même les Pixies.
Leur précédent opus ("Challenger" en 2007) m'avait fait très bonne impression. Le petit dernier achève de me convaincre. Et je commence à entrevoir le sens de ces quelques vers énigmatiques de Marcel Thiry qui me hantent depuis mon plus jeune âge :
"Toi qui pâlis au nom de Vancouver,
Tu n'as pourtant fait qu'un banal voyage;
Tu n'as pas vu la Croix du Sud, le vert
Des perroquets ni le soleil sauvage."
Assurément, ce disque vaut le voyage.
Pour leur cinquième album, les canadiens de The New Pornographers confirment leur savoir faire en matière d'écriture pop flamboyante. Un peu moins habités et incandescents que les chansons de leurs compatriotes d'Arcade Fire (à qui l'on pense souvent); les titres de "Together" s'alimentent au feu sacré allumé par les Beatles et perpétuent une tradition de power pop salutaire.
En plus de rappeler Arcade Fire, les jolies harmonies vocales et orchestrales évoquent également Love, les Beach Boys voir Prefab Sprout ou même les Pixies.
Leur précédent opus ("Challenger" en 2007) m'avait fait très bonne impression. Le petit dernier achève de me convaincre. Et je commence à entrevoir le sens de ces quelques vers énigmatiques de Marcel Thiry qui me hantent depuis mon plus jeune âge :
"Toi qui pâlis au nom de Vancouver,
Tu n'as pourtant fait qu'un banal voyage;
Tu n'as pas vu la Croix du Sud, le vert
Des perroquets ni le soleil sauvage."
Assurément, ce disque vaut le voyage.
mercredi 12 mai 2010
Tiercé gagnant ! (Samir Barris-Arnaud Fleurent Didier-Gaetan Roussel. Nuits Botaniques 11.05.10)
Hier soir, dans le cadre des institutionnelles "Nuits Botaniques", je me suis rendu au Cirque Royal pour assister à une soirée à l'affiche alléchante qui a, dans l'ensemble, tenu ses promesses.
Samir Barris, Arnaud-Fleurent Didier et Gaëtan Roussel ont tour à tour investi la salle historique de la rue de l'enseignement pour assurer le service après vente de leurs albums respectifs.
Bien que très jeune d'aspect (avec son look d'éternel premier communiant), Samir Barris n'est pas le plus vert des trois comparses. Cela fait longtemps qu'il officie dans les arrières scènes de la pop belge. Avec son groupe Melon Galia il était même allé jusqu'à débaucher le producteur culte John Cunningham pour la réalisation d'un album sorti en 2000, qu'il serait bon de redécouvrir. Sabordée à l'aube d'une reconnaissance qui eut été bien méritée, la carrière de Melon Galia a donc été fulgurante. Samir fut le premier a se remettre en selle. Timidement bien sûr... C'est un peu une seconde nature chez lui. Qui sait qu'il a déjà sorti deux albums depuis le démarrage de sa carrière solo? Cest donc très timidement qu'il investi, le premier, la scène du Cirque. Il est à peine 20h passées et la salle est encore à moitié vide (le Cirque n'aura d'ailleurs pas été complet, même pour Gaetan Roussel). Samir n'a pas d'autre choix que de remercier les gens ponctuels en entamant son set. Accompagné de son fidèle acolyte Nicholas Yates à la contrebasse, il livre une prestation juste et sensible avec cette petite pointe d'humour qui sauve l'absence de show. L'ensemble fait penser au meilleur des Kings of Convenience mariés pour l'occasion à Jobim, Vian et Baudelaire. Il ne reste plus au gentil Samir qu'à assumer son statut de valeur sûre de la chanson francophone belge. cela devrait l'aider à être moins pétrifié face à une salle qu'il a fini par conquérir.
Arnaud-Fleurent Didier aura beaucoup plus de mal à faire l'unanimité. Il déboule sur scène avec son univers glaçant, mêlant cynisme et tendresse; humour grinçant et psychédélisme trendy. Sa voix fade n'est pas son atout majeur. Pourtant, l'auteur d'un des plus impressionnants disque français de ce début 2010 ne m'aura pas complètement déçu. Circonstance atténuante de taille : un son proprement désastreux qui, la plupart du temps, rend inaudibles les textes pourtant fondamentaux chez A.F.D.
Mais le son n'excuse pas tout. Si Fleurent Didier se révèle un multi-instrumentiste plutôt convaincant; que dire du groupe qui l'accompagne ? Sur scène, le manque d'harmonie est flagrant. On dirait que ces musiciens jouent ensemble pour la première fois. Pire : les fausses notes sont légion... Quelques belles fulgurances ("Pépé 68"; "Je suis Amoureux", "Reproductions" et un "Portrait du Jeune Homme en Artiste" exhumé de son tout premier album) démontrent que l'artiste est plein de belles promesses. Polnareff, Ferré, Morricone et Dominique A téléscopés sur une même scène; ça n'arrive tout de même pas tous les soirs. Sur son album, une chanson porte un titre révélateur de ce qui lui a fait défaut hier soir : "Ne sois pas trop exigeant". L'exigeance et une véritable direction musicale est ce qui a cruellement manqué à cet ingénieur de formation, hier soir. Et oui Arnaud...si, sur plan, ton concert tiens la route; il te reste à tenir compte des facteurs externes...comme le public, par exemple...Tu sais? Le public, ce sont ces gens que tu décris si bien à la première personne... L'inconvénient, c'est que la première personne, ce n'est pas SEULEMENT toi, Arnaud... Une belle preuve de courage et de vanité tout de même.
Celui qui a tout compris ce soir, c'est bien sûr Gaëtan Roussel. En pause carrière prolongée de Louise Attaque, il s'est déjà offert pas mal de récréations (sous forme de collaborations avec Vanessa Paradis, Bashung, Tarmac...) dont un premier album solo qui se vend plutôt bien et draine à lui seul le public du Cirque Royal. Le show est bien rôdé. 8 musiciens sur scène. Quelques vieux briscards dont Joseph Dahan, le bassiste de la Mano Negra et guitariste chez les Wampas, tout en testostérone. Les premiers rangs se souviendront longtemps de cette basse menaçante, fendant l'air telle une hallebarde durant tout le concert. A lui seul, il fit le show donnant une belle leçon de rock'n'roll sauvage. Les autres musiciens ne sont pas en reste; à commencer par une section rythmique puissante, carrée et ultra-efficace. Dès le premier titre, la salle entière se lève. L'allégresse ne retombera pas. On pense souvent au Rita Mitsouko dans ce qu'ils avaient de plus débridé et irrésistible. Roussel est décontracté, positif. Lui aussi fera les frais d'un ingénieur du son décidément paresseux. Sa voix étant souvent en retrait par rapport au reste du groupe. Seul bémol : sans doute par souci d'intégrité, l'ami Gaëtan ne puisera aucune chanson dans le répertoire de Louise Attaque...le show se construit uniquement sur la trame se "Ginger", son disque solo. Un disque qui, sur scène, se révèle une redoutable machine à danser.
Samir Barris, Arnaud-Fleurent Didier et Gaëtan Roussel ont tour à tour investi la salle historique de la rue de l'enseignement pour assurer le service après vente de leurs albums respectifs.
Bien que très jeune d'aspect (avec son look d'éternel premier communiant), Samir Barris n'est pas le plus vert des trois comparses. Cela fait longtemps qu'il officie dans les arrières scènes de la pop belge. Avec son groupe Melon Galia il était même allé jusqu'à débaucher le producteur culte John Cunningham pour la réalisation d'un album sorti en 2000, qu'il serait bon de redécouvrir. Sabordée à l'aube d'une reconnaissance qui eut été bien méritée, la carrière de Melon Galia a donc été fulgurante. Samir fut le premier a se remettre en selle. Timidement bien sûr... C'est un peu une seconde nature chez lui. Qui sait qu'il a déjà sorti deux albums depuis le démarrage de sa carrière solo? Cest donc très timidement qu'il investi, le premier, la scène du Cirque. Il est à peine 20h passées et la salle est encore à moitié vide (le Cirque n'aura d'ailleurs pas été complet, même pour Gaetan Roussel). Samir n'a pas d'autre choix que de remercier les gens ponctuels en entamant son set. Accompagné de son fidèle acolyte Nicholas Yates à la contrebasse, il livre une prestation juste et sensible avec cette petite pointe d'humour qui sauve l'absence de show. L'ensemble fait penser au meilleur des Kings of Convenience mariés pour l'occasion à Jobim, Vian et Baudelaire. Il ne reste plus au gentil Samir qu'à assumer son statut de valeur sûre de la chanson francophone belge. cela devrait l'aider à être moins pétrifié face à une salle qu'il a fini par conquérir.
Arnaud-Fleurent Didier aura beaucoup plus de mal à faire l'unanimité. Il déboule sur scène avec son univers glaçant, mêlant cynisme et tendresse; humour grinçant et psychédélisme trendy. Sa voix fade n'est pas son atout majeur. Pourtant, l'auteur d'un des plus impressionnants disque français de ce début 2010 ne m'aura pas complètement déçu. Circonstance atténuante de taille : un son proprement désastreux qui, la plupart du temps, rend inaudibles les textes pourtant fondamentaux chez A.F.D.
Mais le son n'excuse pas tout. Si Fleurent Didier se révèle un multi-instrumentiste plutôt convaincant; que dire du groupe qui l'accompagne ? Sur scène, le manque d'harmonie est flagrant. On dirait que ces musiciens jouent ensemble pour la première fois. Pire : les fausses notes sont légion... Quelques belles fulgurances ("Pépé 68"; "Je suis Amoureux", "Reproductions" et un "Portrait du Jeune Homme en Artiste" exhumé de son tout premier album) démontrent que l'artiste est plein de belles promesses. Polnareff, Ferré, Morricone et Dominique A téléscopés sur une même scène; ça n'arrive tout de même pas tous les soirs. Sur son album, une chanson porte un titre révélateur de ce qui lui a fait défaut hier soir : "Ne sois pas trop exigeant". L'exigeance et une véritable direction musicale est ce qui a cruellement manqué à cet ingénieur de formation, hier soir. Et oui Arnaud...si, sur plan, ton concert tiens la route; il te reste à tenir compte des facteurs externes...comme le public, par exemple...Tu sais? Le public, ce sont ces gens que tu décris si bien à la première personne... L'inconvénient, c'est que la première personne, ce n'est pas SEULEMENT toi, Arnaud... Une belle preuve de courage et de vanité tout de même.
Celui qui a tout compris ce soir, c'est bien sûr Gaëtan Roussel. En pause carrière prolongée de Louise Attaque, il s'est déjà offert pas mal de récréations (sous forme de collaborations avec Vanessa Paradis, Bashung, Tarmac...) dont un premier album solo qui se vend plutôt bien et draine à lui seul le public du Cirque Royal. Le show est bien rôdé. 8 musiciens sur scène. Quelques vieux briscards dont Joseph Dahan, le bassiste de la Mano Negra et guitariste chez les Wampas, tout en testostérone. Les premiers rangs se souviendront longtemps de cette basse menaçante, fendant l'air telle une hallebarde durant tout le concert. A lui seul, il fit le show donnant une belle leçon de rock'n'roll sauvage. Les autres musiciens ne sont pas en reste; à commencer par une section rythmique puissante, carrée et ultra-efficace. Dès le premier titre, la salle entière se lève. L'allégresse ne retombera pas. On pense souvent au Rita Mitsouko dans ce qu'ils avaient de plus débridé et irrésistible. Roussel est décontracté, positif. Lui aussi fera les frais d'un ingénieur du son décidément paresseux. Sa voix étant souvent en retrait par rapport au reste du groupe. Seul bémol : sans doute par souci d'intégrité, l'ami Gaëtan ne puisera aucune chanson dans le répertoire de Louise Attaque...le show se construit uniquement sur la trame se "Ginger", son disque solo. Un disque qui, sur scène, se révèle une redoutable machine à danser.
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