Sur la pochette de son disque, Brandon Flowers se prend la tête. Il a l'air de penser "P... mais qu'est-ce que j'ai fait ? Il est tout foireux mon premier album".
Mais non Brandon, rassure-toi...Il n'est pas si mauvais que ça ton premier disque. Disons que, comme tout album solo du chanteur d'un groupe en vogue qui se respecte, on a souvent du mal avec le résultat. Dans les interviews, la démarche parait pourtant limpide. Tous nous ont fait le coup du "Je vais enfin pouvoir faire ce que j'ai toujours voulu. Je ne serai plus limité par les contraintes imposées par le groupe..." ce genre de certitudes. Et au final... Et bien Dave Gahan continue à faire du Depeche Mode; Gaetan Roussel du Tarmac et Thom Yorke (on y reviendra) du Radiohead... Et nous, on est un peu embarrassé pour eux.
Brandon Flowers sort donc son premier album des Killers...sans les Killers.
Et très vite, on se rend compte à quel point le côté "sans filet" de l'entreprise peut s'avérer périlleux. En effet, sur un album des Killers au grand complet, on aurait jamais entendu cette infâme singerie country qu'est "The Clock Was Tickin'"... Pas à l'abri de quelques fautes de goût, "Flamingo" contient aussi sont lot de bons morceaux (mention speciale à la splendide ballade " Playing With Fire"). "Crossfire", single éclaireur, confirme le talent de songwriter du sieur Flowers. Un titre comme "Jilted Lovers And Broken Hearts" prouve même qu'il peut se passer des Killers...mais pas trop souvent, pour son ego. A l'écoute de ce disque à la fois vain et émouvant, on a juste en vie de dire à Brandon : "Reviens, gamin, c'était pour rire!"
Comme promis, reparlons de Radiohead. Plus précisément de son batteur : Phillip Selway. Ce dernier possède un avantage certain sur le chanteur des Killers. Phillip Selway est batteur. Toute personne ayant fait partie d'un groupe de rock sait qu'en matière d'ego, il y a un monde de différence entre un chanteur et le batteur d'un groupe. Une des caractéristiques commune à tout bon batteur étant l'humilité. En insufflant le rythme à chaque chanson, le batteur est l'élément rassurant. Il n'a rien à prouver.
La bonne surprise chez Philip Selway, c'est qu'il chante très bien. On se surprend même à penser qu'il ferait bien, de temps en temps, de relayer la voix geignarde de Thom Yorke qui, parfois, rends pénible l'écoute d'un album de Radiohead sur toute sa longueur... Épaulé par Lisa Germano et des musiciens de Wilco, Selway livre un disque dépouillé (peu de batterie) et révèle une écriture sensible. Rares sont les disques solo ayant une réelle valeur ajoutée. "Familial" en est un. Ca mérite d'être souligné.
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