Hier soir, dans le cadre des institutionnelles "Nuits Botaniques", je me suis rendu au Cirque Royal pour assister à une soirée à l'affiche alléchante qui a, dans l'ensemble, tenu ses promesses.
Samir Barris, Arnaud-Fleurent Didier et Gaëtan Roussel ont tour à tour investi la salle historique de la rue de l'enseignement pour assurer le service après vente de leurs albums respectifs.
Bien que très jeune d'aspect (avec son look d'éternel premier communiant), Samir Barris n'est pas le plus vert des trois comparses. Cela fait longtemps qu'il officie dans les arrières scènes de la pop belge. Avec son groupe Melon Galia il était même allé jusqu'à débaucher le producteur culte John Cunningham pour la réalisation d'un album sorti en 2000, qu'il serait bon de redécouvrir. Sabordée à l'aube d'une reconnaissance qui eut été bien méritée, la carrière de Melon Galia a donc été fulgurante. Samir fut le premier a se remettre en selle. Timidement bien sûr... C'est un peu une seconde nature chez lui. Qui sait qu'il a déjà sorti deux albums depuis le démarrage de sa carrière solo? Cest donc très timidement qu'il investi, le premier, la scène du Cirque. Il est à peine 20h passées et la salle est encore à moitié vide (le Cirque n'aura d'ailleurs pas été complet, même pour Gaetan Roussel). Samir n'a pas d'autre choix que de remercier les gens ponctuels en entamant son set. Accompagné de son fidèle acolyte Nicholas Yates à la contrebasse, il livre une prestation juste et sensible avec cette petite pointe d'humour qui sauve l'absence de show. L'ensemble fait penser au meilleur des Kings of Convenience mariés pour l'occasion à Jobim, Vian et Baudelaire. Il ne reste plus au gentil Samir qu'à assumer son statut de valeur sûre de la chanson francophone belge. cela devrait l'aider à être moins pétrifié face à une salle qu'il a fini par conquérir.
Arnaud-Fleurent Didier aura beaucoup plus de mal à faire l'unanimité. Il déboule sur scène avec son univers glaçant, mêlant cynisme et tendresse; humour grinçant et psychédélisme trendy. Sa voix fade n'est pas son atout majeur. Pourtant, l'auteur d'un des plus impressionnants disque français de ce début 2010 ne m'aura pas complètement déçu. Circonstance atténuante de taille : un son proprement désastreux qui, la plupart du temps, rend inaudibles les textes pourtant fondamentaux chez A.F.D.
Mais le son n'excuse pas tout. Si Fleurent Didier se révèle un multi-instrumentiste plutôt convaincant; que dire du groupe qui l'accompagne ? Sur scène, le manque d'harmonie est flagrant. On dirait que ces musiciens jouent ensemble pour la première fois. Pire : les fausses notes sont légion... Quelques belles fulgurances ("Pépé 68"; "Je suis Amoureux", "Reproductions" et un "Portrait du Jeune Homme en Artiste" exhumé de son tout premier album) démontrent que l'artiste est plein de belles promesses. Polnareff, Ferré, Morricone et Dominique A téléscopés sur une même scène; ça n'arrive tout de même pas tous les soirs. Sur son album, une chanson porte un titre révélateur de ce qui lui a fait défaut hier soir : "Ne sois pas trop exigeant". L'exigeance et une véritable direction musicale est ce qui a cruellement manqué à cet ingénieur de formation, hier soir. Et oui Arnaud...si, sur plan, ton concert tiens la route; il te reste à tenir compte des facteurs externes...comme le public, par exemple...Tu sais? Le public, ce sont ces gens que tu décris si bien à la première personne... L'inconvénient, c'est que la première personne, ce n'est pas SEULEMENT toi, Arnaud... Une belle preuve de courage et de vanité tout de même.
Celui qui a tout compris ce soir, c'est bien sûr Gaëtan Roussel. En pause carrière prolongée de Louise Attaque, il s'est déjà offert pas mal de récréations (sous forme de collaborations avec Vanessa Paradis, Bashung, Tarmac...) dont un premier album solo qui se vend plutôt bien et draine à lui seul le public du Cirque Royal. Le show est bien rôdé. 8 musiciens sur scène. Quelques vieux briscards dont Joseph Dahan, le bassiste de la Mano Negra et guitariste chez les Wampas, tout en testostérone. Les premiers rangs se souviendront longtemps de cette basse menaçante, fendant l'air telle une hallebarde durant tout le concert. A lui seul, il fit le show donnant une belle leçon de rock'n'roll sauvage. Les autres musiciens ne sont pas en reste; à commencer par une section rythmique puissante, carrée et ultra-efficace. Dès le premier titre, la salle entière se lève. L'allégresse ne retombera pas. On pense souvent au Rita Mitsouko dans ce qu'ils avaient de plus débridé et irrésistible. Roussel est décontracté, positif. Lui aussi fera les frais d'un ingénieur du son décidément paresseux. Sa voix étant souvent en retrait par rapport au reste du groupe. Seul bémol : sans doute par souci d'intégrité, l'ami Gaëtan ne puisera aucune chanson dans le répertoire de Louise Attaque...le show se construit uniquement sur la trame se "Ginger", son disque solo. Un disque qui, sur scène, se révèle une redoutable machine à danser.
Un bon live-report !
RépondreSupprimerEn parlant de scène française, un petit nouveau à faire découvrir : ROBIN LEDUC.
Robin Leduc, c'est qui ? Un auteur-compositeur-interprète multi-instrumentiste. Son style musical mêle folk rock, rythmes chaloupés et chanson française. Un véritable voyage aux confins de l'Amérique, de la France et de l'Angleterre.
Le mieux, c'est de le découvrir sur scène au ZEBRE DE BELLEVILLE, le 7 juin à 20h30.
En attendant, l’EPK, bien représentatif de l'ambiance de l’album à venir est ici : www.dailymotion.com/video/xcuqps_robin-leduc-epk-enregistrement-d-al_music
et quelques titres sont là : www.myspace.com/robinleducandthepacemakers
Bonne découverte.