D'un côté Mathangi 'Maya' Arulpragesam, rageuse tamoule émigrée à Londres. De l'autre, l'australienne Sia Furler. La première à raisonnablement tronqué son patronyme qui a tout d'une appellation pharmaceutique générique pour le simple et tellement plus vendeur pseudonyme de M.I.A.. La seconde, à juste laissé tomber son nom de famille.
Les deux filles au noms de scène quasiment jumeaux sortent respectivement leur nouvel album ces jours-ci.
Révélée par "Arular" (2005) et consacrée par le plus populaire "Kala"(2007), la sulfureuse M.I.A. nous revient avec un album au moins aussi engagé que les précédents. Dès les premières secondes de l'album, le ton est donné: "Headbone connects to the neckbone/ Neckbone connects to the armbone/ Armbone connects to the handbone/ Handbone connects to the internet/ Connected to the Google/ Connected to the government" (sur "The Message"). La mission de la Sri-Lankaise est simple : nous faire rentrer dans le crâne, à coup de bastonnades electro-clash, des notions essentielles de méfiance face aux systèmes. Le système M.I.A. repose sur un principe fondamental : réveiller les consciences en les nourrissant de pulsions primaires.
" /\/\ /\ Y /\" n'est aucunement différent de ses deux précédents essais. Il contient autant d'adrénaline. Lorsque celle ci est suffisamment canalisée et maîtrisée par un producteur émérite, ça donne de jolies choses pop ("XXXO" relifté de mains de maître par Jay-Z). Hélas, lorsqu'elle part en vrille, on s'y perd un peu ("Born Free" single éclaireur...véritable champ de mine, idéal pour la bande son d'un film de Kathryn Bigelow)
Un disque indispensable mais, évidemment, pas vraiment passe-partout. L'emmener lors de votre prochain barbecue pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la faune et la flore...
Ceux qui affectionnent le format chansons dit "classique" trouveront plutôt leur compte sur "We are Born", le nouveau disque de Sia. Découverte sur le premier - et fabuleux - album de Zero 7 ("Simple Things" en 2001); la petite Australienne a depuis fait son petit bout de chemin en solo. "We are Born" est déjà son quatrième opus. Il se démarque toutefois des autres par son côté nettement plus enlevé. Jusqu'ici, le downtempo (façon Morcheeba) était roi dans l'univers de Sia. Mais dès les premières mesures du single "Clap your Hands" on comprend que la jeune femme à enfin décidé de devenir la plus belle pour aller danser. Je disais récemment que ce qui se fait de mieux en matière de pop se trouve sur le dernier album de Kylie Minogue... Et bien, je me trompais. Il faut désormais compter avec sa compatriote.
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