Nul ne peut l'ignorer : en France, la campagne électorale a bel et bien commencé. Le choc des factions s'apprête à faire rage. La droite ne lésine pas sur l'artillerie lourde : Johnny recrute M (n'y a-t-il pas plus belle définition de la lourdeur ?) et Carla B renie ses premières amours (au moins comme ça, on aura pas à ressortir Mireille Mathieu du placard à geishas...)
A gauche, les rangs se ressèrent de façon plus inattendue. Ce qui est sûr, c'est que le rouge est bien de mise. Sur l'album de Joseph d'Anvers, paru il y a quelques semaines; mais aussi sur les deux nouveaux disques dont il est question ici.
D'un côté, la chanson façon "écorché vif" de Cyril Mokaiesh. Son album "Du Rouge et des Passions" est une révolte amoureuse permanente. Un disque qui n'hésite pas à s'attaquer au cynisme de notre époque avec un certain aplomb. Mokaiesh emprunte autant à Léo Ferré qu'à Joe Dassin mais devrait néanmoins faire attention à mieux juguler sa fougue s'il ne souhaite pas tomber dans une irréparable crise de "caliïte aigüe"... Qu'on se rassure, une excellente reprise du "Chère Amie" de Marc Lavoine montre qu'on en est encore loin...
Plus subtil et insidieux, Alex Beaupain nous revient avec un album aux tonalités électro sobres. Le rouge de la pochette ne trompe pas. Et un titre comme "Au départ" (retraçant l'histoire de la gauche française de 1981 à 2002 confirme qu'ici aussi on est en campagne). Mais Beaupain a plus de savoir faire. Habitué des musiques de films pour Christophe Honoré; il construit ses albums avec un souci cinématographique de la narration. On voit moins les fils. D'apparence pop et anodine à la première écoute, le disque bascule dès "Sur Toute la Ligne" (balade électro que n'auraient pas renié Discodéïne) vers une histoire d'amour en laquelle chacun se reconnaît aisément. Très vite, l'album se révèle entêtant et nous aidera à patienter jusqu'au prochain Biolay (Beaupain démontre ça et là qu'il sait lui aussi très bien y faire avec les cordes).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire