La vie est une compil. Chaque jour est une playlist. L'amour est un remix...
dimanche 29 mai 2011
Isabelle Antena - London Calling - 28/05/2011
Ce concert était un pur fantasme pour moi... Il me ramène au beau milieu des années 80. L'époque où le nom d'Isabelle Antena était sur toutes les lèvres des aficionados d'une certaine pop à la fois subtile et légère. Une pop devenue culte aujourd'hui.
Le rêve de réentendre "Le Poisson des Mers du Sud" dans une interpretation des plus justes et rafinées est devenu réalité, hier, à l'occasion de Brussels Jazz Marathon.
Ce "Poisson..." est, à mes yeux, une des 10 plus belles chansons pop de tous les temps. L'absence d'Isabelle Antena dans le paysage musical actuel, est une flagrante injustice. Bien sûr, il y a la reconnaissance des pairs : nombre de fans parmi la DJ Culture (de Thievery Corporation à Buscemi, en passant par Joakim ou Nouvelle Vague) mais, soyons honnêtes, qui, dans la foule, connaît encore Isabelle Antena de nos jours ? Et surtout, qui sait que l'artiste continue, bien des années après l'aventure du "pauvre poisson" à publier des albums aussi personnels qu'attachants.
Le bonheur de retrouver Isabelle sur une scène belge est double. D'abord parce que je me souviens du tout dernier concert donné au Botanique, en 1993; peu après la mort de Dirk Schoufs, son compagnon d'alors.
La triste disparition du bassiste de Vaya Con Dios (qui co réalisa deux des meilleurs albums d'Isabelle) avait marqué ce concert de façon assez tragique. J'assistai alors au triste spectacle d'une femme éplorée qui s'accrochait éperdument à sa musique; noyée sous le chagrin; en perdition totale... Isabelle ne reviendrait pas jouer de sitôt en Belgique...trop de souvenirs douloureux...
Mais aujourd'hui, le coeur était à la fête. Le public gentiment convié au concert allait, de surcroit, avoir l'immense bonheur de pouvoir souhaiter un joyeux anniversaire à Isabelle; et mesurer à quel point ce timbre de voix si familier a su rester intact. Mais le plus grand plaisir de la soirée était de voir qu'Isabelle a su s'entourer de ce qui se fait de mieux en matière d'accompagnateurs de jazz aujourd'hui, en Belgique. Denis Moulin, son amoureux de bassiste; Paul Curtiz à la guitare; Hans Hellewaut au saxophone et Marco Demersman à la batterie. Avec ses amis de longue date, Isabelle a offert à la soixantaine de veinards présents hier soir dans le minuscule London Calling de la rue de Dublin; un double set de jazz bossa impeccable. A la fois décontracté et émouvant (et sans doute un peu trop arrosé pour ma part...) ce concert inespéré est devenu une délicieuse réalité.
Reste à espérer qu'Isabelle revienne nous voir, dans une salle à sa mesure...Et pas dans 20 ans...
Zazie - Halles de Schaerbeek - 27/05/2011
Les détracteurs d'Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes ont sans doute vécu un de leurs pires cauchemars en cette fin de semaine, à Bruxelles... Zazie était de passage en Belgique pour 3 dates.
A sa façon, la chanteuse réinvente le concept de "résidence" en jouant non pas dans une mais dans trois salles différerentes. (L'Ancienne Belgique - Les Halles de Schaerbeek et le Cirque Royal)...n'en déplaise à ses roadies...
Ayant préféré le vendredi, je me suis donc retrouvé aux Halles pour assister à un des trois concert. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Zazie a le sens de la ponctualité très affuté et qu'elle ne se préoccupe nullement de la problématique des places de parking dans le quartier de l'église Royale Ste Marie...Prévu a 20 heure, le show ne s'embarrasse pas du quart d'heure académique... Tant pis pour moi... J'aurai donc loupé les premières mesures du titre d'ouverture...mais, pour autant, n'aurai nulle peine à rentrer dans l'ambiance.
Une ambiance un peu froide au début. La mise en scène est assez impersonnelle. C'est de la musique que viendra le salut. Le son, d'abord, presqu'aussi impeccable aux Halles qu'à l'AB (dixit des amis qui y étaient la veille). Les musiciens, ensuite. Avec Mathieu Rabbatté (fidèle de Daho) en tête, on a droit à la crème de la crème de la main d'oeuvre en matière de pop française.
Ceux qui, comme moi, trouvent que Zazie a un peu trop souvent tendance à enfoncer des portes ouvertes dans les thèmes qu'elle aborde; auront été conquis par les quelques moments de belles tensions qui ont parcouru le concert (un impressionant "J'étais Là"). La part belle est évidemment faite à son diluvien dernier album. L'équilibre avec les "hymnes" du passé est savamment étudié. Le public répond à merveille et Zazie prend possession des Halles en toute décontraction.
Avec ce show, la miss confirme qu'elle est devenue une valeur sûre de la scène pop française.
A sa façon, la chanteuse réinvente le concept de "résidence" en jouant non pas dans une mais dans trois salles différerentes. (L'Ancienne Belgique - Les Halles de Schaerbeek et le Cirque Royal)...n'en déplaise à ses roadies...
Ayant préféré le vendredi, je me suis donc retrouvé aux Halles pour assister à un des trois concert. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Zazie a le sens de la ponctualité très affuté et qu'elle ne se préoccupe nullement de la problématique des places de parking dans le quartier de l'église Royale Ste Marie...Prévu a 20 heure, le show ne s'embarrasse pas du quart d'heure académique... Tant pis pour moi... J'aurai donc loupé les premières mesures du titre d'ouverture...mais, pour autant, n'aurai nulle peine à rentrer dans l'ambiance.
Une ambiance un peu froide au début. La mise en scène est assez impersonnelle. C'est de la musique que viendra le salut. Le son, d'abord, presqu'aussi impeccable aux Halles qu'à l'AB (dixit des amis qui y étaient la veille). Les musiciens, ensuite. Avec Mathieu Rabbatté (fidèle de Daho) en tête, on a droit à la crème de la crème de la main d'oeuvre en matière de pop française.
Ceux qui, comme moi, trouvent que Zazie a un peu trop souvent tendance à enfoncer des portes ouvertes dans les thèmes qu'elle aborde; auront été conquis par les quelques moments de belles tensions qui ont parcouru le concert (un impressionant "J'étais Là"). La part belle est évidemment faite à son diluvien dernier album. L'équilibre avec les "hymnes" du passé est savamment étudié. Le public répond à merveille et Zazie prend possession des Halles en toute décontraction.
Avec ce show, la miss confirme qu'elle est devenue une valeur sûre de la scène pop française.
jeudi 26 mai 2011
Deus Ex Machina - Nuits Botaniques 23/05/11
Gueule de bois des grands jours... Les Nuits Botaniques souhaitaient tant s'achever en point d'orgue... En ce lundi final, les allées sont clairsemées; les bars aussi peu fréquentés qu'un couloir aérien lors de l'éruption d'un volcan scandinave...
Pourtant, de la lave en fusion, tout le monde est en droit d'en attendre ce soir.
Deus clôture le festival. un peu en pièce raportée des grands jours. La tête d'affiche des têtes d'affiches a donc la lourde tâche de mettre un terme à la fête.
Rabbats joie, les anversois ?
Pas vraiment. Mais pas vraiment bout en train non plus...
La principale attraction du concert de lundi étant la découverte de quelques titres du nouvel album du groupe (prévu pour Septembre 2011). Sur ce plan, les trois nouveaux titres joués ce soir n'ont pas déçu. Ils annoncent un album plus pop qui pourrait bien être passionant à plus d'un titre.
Gaché par un son purement execrable, le concert a toutefois connus de nombreux moments de bravoure qu'on était en droit d'attendre de la part de ce groupe qui a su redistribuer les cartes du rock made in Belgium.
Aucun doute la dessus, Deus est toujours capable de "faire monter la sauce".
"Roses", "Instant Street" ou "Suds & Soda" ont littéralement sulfurisé le public.
Mais, en d'autres moments, Tom Barman et les siens semblent marquer des signes d’essoufflement... L'interruption brutale et incongrue d' "Eternal Woman" laisse, au final, un sentiment étrange et mitigé...
Machine qui se grippe ou dieu balbutiant qui se réveille d'une trop longue torpeur ?
Cette soirée au Bota n'a pas réuni les conditions idéales pour répondre à cette question. On jugera plus tard, dans la tournée qui suivra la sortie de l'album.
Pour l'heure, on dira simplement que Deus a honorablement rempli son contrat.
A l'année prochaine, les Nuits...
Pourtant, de la lave en fusion, tout le monde est en droit d'en attendre ce soir.
Deus clôture le festival. un peu en pièce raportée des grands jours. La tête d'affiche des têtes d'affiches a donc la lourde tâche de mettre un terme à la fête.
Rabbats joie, les anversois ?
Pas vraiment. Mais pas vraiment bout en train non plus...
La principale attraction du concert de lundi étant la découverte de quelques titres du nouvel album du groupe (prévu pour Septembre 2011). Sur ce plan, les trois nouveaux titres joués ce soir n'ont pas déçu. Ils annoncent un album plus pop qui pourrait bien être passionant à plus d'un titre.
Gaché par un son purement execrable, le concert a toutefois connus de nombreux moments de bravoure qu'on était en droit d'attendre de la part de ce groupe qui a su redistribuer les cartes du rock made in Belgium.
Aucun doute la dessus, Deus est toujours capable de "faire monter la sauce".
"Roses", "Instant Street" ou "Suds & Soda" ont littéralement sulfurisé le public.
Mais, en d'autres moments, Tom Barman et les siens semblent marquer des signes d’essoufflement... L'interruption brutale et incongrue d' "Eternal Woman" laisse, au final, un sentiment étrange et mitigé...
Machine qui se grippe ou dieu balbutiant qui se réveille d'une trop longue torpeur ?
Cette soirée au Bota n'a pas réuni les conditions idéales pour répondre à cette question. On jugera plus tard, dans la tournée qui suivra la sortie de l'album.
Pour l'heure, on dira simplement que Deus a honorablement rempli son contrat.
A l'année prochaine, les Nuits...
jeudi 19 mai 2011
Danger Mouse & Daniele Luppi present "Rome" (starring Jack White & Norah Jones)
Tous les chemins mènent quelque part... Depuis quelques années déjà, dans le domaine musical, ils semblent converger vers un seul homme : silhouette sombre et filiforme; presqu'aussi barbue qu'un taliban... Danger Mouse.
Ce nom évoque bien sûr une multitude de projets et de collaborations (Gorillaz, Gnarls Barkley, Beck, Dark Night of the Soul, The Black Keys, Broken Bells...) Tant de routes jalonnées par l'excellence et l'inventivité...courues par nombre d'artistes en quête de crédibilité.
Et c'est finalement à Rome que le musicien producteur a décidé de poser ses valises et de mettre sur pied un projet qui ravira autant les fans d'Ennio Morricone , de Western Spaghetti...mais aussi des White Stripes...
En compagnie du compositeur italien Daniele Lupi, Danger Mouse a mis sur pieds l'extraordinaire bande son d'un western moderne. Ensemble ils ont confié à la belle Norah Jones et aux ténébreux Jack White les roles principaux de cette aventure musicale.
Si on avait l'image, on verrait bien Johnny Depp & Kate Winslet crever l'écran d'un bon vieux film des années 30... Mais on ne s'attardera pas trop sur le visuel qui accompagne effectivement l'album... Développé spécialement par des techniciens associés à Google, l'imagerie officielle de Rome s'avère laborieuse et parfaitement dispensable...
On fermera donc les yeux sans peine, pour plonger corps et âmes dans ce bain de cordes sensuelles et envoûtantes...Ces textures cinématographiques et pop brillamment campées par deux interprètes de premier choix n'auront de cesse de nous emporter vers une excellence sonore renversante.
En écoutant ce disque, nous n'allons pas seulement à Rome. En écoutant ce disque : nous irons tous au Paradis.
Ce nom évoque bien sûr une multitude de projets et de collaborations (Gorillaz, Gnarls Barkley, Beck, Dark Night of the Soul, The Black Keys, Broken Bells...) Tant de routes jalonnées par l'excellence et l'inventivité...courues par nombre d'artistes en quête de crédibilité.
Et c'est finalement à Rome que le musicien producteur a décidé de poser ses valises et de mettre sur pied un projet qui ravira autant les fans d'Ennio Morricone , de Western Spaghetti...mais aussi des White Stripes...
En compagnie du compositeur italien Daniele Lupi, Danger Mouse a mis sur pieds l'extraordinaire bande son d'un western moderne. Ensemble ils ont confié à la belle Norah Jones et aux ténébreux Jack White les roles principaux de cette aventure musicale.
Si on avait l'image, on verrait bien Johnny Depp & Kate Winslet crever l'écran d'un bon vieux film des années 30... Mais on ne s'attardera pas trop sur le visuel qui accompagne effectivement l'album... Développé spécialement par des techniciens associés à Google, l'imagerie officielle de Rome s'avère laborieuse et parfaitement dispensable...
On fermera donc les yeux sans peine, pour plonger corps et âmes dans ce bain de cordes sensuelles et envoûtantes...Ces textures cinématographiques et pop brillamment campées par deux interprètes de premier choix n'auront de cesse de nous emporter vers une excellence sonore renversante.
En écoutant ce disque, nous n'allons pas seulement à Rome. En écoutant ce disque : nous irons tous au Paradis.
dimanche 15 mai 2011
Nuits Botaniques 13 & 14 mai 2011 : Stephanie Crayencour - Bertrand Belin - Florent Marchet - Laetitia Velma - Melanie Laurent
The place to be, en ce vendredi 13 Mai, aux Nuits Botaniques : c'était le Cirque Royal où, Cascadeur donnait son premier concert en Belgique. Et, vous savez quoi ? Je n'y étais pas...
Tout ça par ce que, quelques mois plus tôt, des amis m'avaient proposé d'assister à un concert de Florent Marchet... A l'époque, Cascadeur n'était pour moi qu'un petit embryon pop découvert au travers d'une démo publiée sur une compil' des Inrocks... J'étais loin d'imaginer que, deux mois plus tard, son album tournerait en boucle dans mon I-Pod et que je regretterais amèrement de ne pas pouvoir assister à son concert...
Je ne sais pas si ce sont ces regrets qui m'ont mis de mauvaise humeur ce vendredi 13 mais, dès les premières ambiances du concert de Stephanie Crayencour (des cris d'oiseaux stridents du plus mauvais choix) des pensées négatives me gagnaient. Stephanie, je n'ai pas aimé tes blagues à deux balles, ta copine qui ressemble à Michelle Bernier, Saule qui se prend pour M (le Malin...) Mais on dira que c'est à cause de Cascadeur...
Quelqu'un pourtant allait me remettre sur les rails. Un gars que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam et que j'avais même eu l'outrecuidance de confondre avec un artiste de chez nous... Sur la scène de l'Orangerie, Bertrand Belin et son équipage de flibustiers déploie l'univers fort de son troisième album "Hypernuit". Les textes sont d'une poésie brute (parfois dadaïste). On pense régulièrement à Bashung et sa galaxie (Rodolphe Burger en tête). Belin est habité par sa musique. Mention spéciale à Tatiana Mladenovic, l'impressionante batteuse du groupe qui réussit véritablement à sublimer les ambiances oniriques de l'album. Pas de doute, la barre s'élevait de quelques crans...
Et quand celui par qui le mal est arrivé monta sur scène, je ne pensais plus du tout à Cascadeur. Faussement arrogant et vraiment drôle, Florent Marchet a livré une prestation impeccable et revisité de façon énergique son singulier et précieux répertoire.
Derrière ces airs de tête à claques, de grand daddet étriqué; Marchet s'avère un artiste attachant sur scène et remporte facilement l'adhésion du public. Cohérent, pertinent. Plus encore que sur disque, la filiation musicale avec Souchon est flagrante sur scène.
C'est pourtant sur une reprise de Stephane Eicher que Florent entamme son rappel bien mérité. Concert qui clôt donc de manière impeccable cette première soirée de rendez-vous manqué...
Le lendemain, c'était au Cirque Royal que les Nuits se poursuivaient. Un peu sur un coup de tête, je m'étais décidé à emmener mon amie Isabelle à aller voir Mélanie Laurent. Vraiment scotché par sa prestation dans Inglorious Bastards j'avais accueilli la nouvelle de son passage à l'acte musical de façon guillerette. Un peu frileux à l'idée de cumuler; c'est quelques jours avant le concert que je me décidais à acheter les places (un peu aussi pour faire plaisir à mon amie pour qui l'album de Mélanie Laurent est un véritable coup de coeur).
Mais avant Mélanie, il allait falloir subir l'univers hermétique pas glop de Laetitia Velma. Seul élément notable de son concert hier soir : Laetitia Velma était accompagnée par Dominique A. Passé l'incommensurable plaisir de retrouver le bonhomme sur scène on est très vite taraudé par cette question sans appel : mais qu'est-ce qu'il est venu faire dans cette affaire... Si quand Stephanie Crayencour, je m'encours... Quand Laetitia Velma...je ne sais pas... En tout cas, du "courage des oiseaux", il en fallait vraiment pour ne pas s'envoler durant cette première partie rédhibitoire...
...et puis Mélanie est arrivée. Et soudain, tout a changé. Pétrifiée par l’accueil glacial et méprisant reçu à l'occasion de ses précédents concerts français (l'éternel problème des actrices chanteuses conspuées par l'intelligentsia...et Catherine Deneuve, quelqu'un a-t-il déjà oser lui dire qu'elle chantait comme un cachalot ?) Mélanie affiche une certaine surprise dès la première salve d'applaudissements. ceux-ci sont pourtant amplement mérités. Les titres composés par Damien Rice sont magnifiquement restitués sur scène. Ici on a pas lésiné (on a même droit aux violons). L'interpretation vocale est juste. Mélanie devrait toutefois songer à éviter ces petits interludes pseudo comiques qui déservent un peu la cohérence de son spectacle. Car, parfois, on a l'impression qu'elle ne prend pas la musique au sérieux...et c'est sans doute là où le bas blesse.
La standing ovation finale qui soulève le Cirque Royal (en configuration réduite, tout de même) est pour Mélanie un véritable tsunami affectif dont elle ne se remettra pas de sitôt... J'ai rarement vu une artiste recevoir des ondes d'amour avec autant de bonheur et de surprise... J'en avais les larmes aux yeux...et n'étais pas le seul.
Miles Kane - Colour of the Trap
Il y a deux ans, un duo anglais défrayait la chronique du monde de la pop avec un grand 'O' comme "orchestrale".
Les Last Shadow Puppets, remettaient sur le devant de la scène le songwriting façon "Brill Building" et "Golden Sixties" avec une bonne dose d'énergie sauvage et savamment étudiée pour galvaniser les foules.
Il faut dire que le binome, bien que très juvénile, n'en était pas à son coup d'essai. Alex Turner officie en effet depuis des années au sein des Arctic Monkeys, dont il est le leader. Quand à Miles Kane, ami d'Alex Turner, sa réputation de bête de scène au sein des défunts Rascals n'est plus à faire.
"The Age of Understatement" rencontra un succès amplement mérité. Et, tandis qu'Alex Turner s'apprête à partir en tournée avec les Arctic Monkeys à l'occasion de la sortie du nouvel album du groupe; Miles Kane est fermement décidé à ne pas pleurer la mort de ses Rascals en se tournant les pouces.
Et son premier album solo pourrait bien renouer avec le succès des Puppets.
D'emblée l'écoute de "Colour of the Trap" démontre que Kane a su mettre à profit ses royalties pour offrir à l'auditeur une production de grande classe. La plupart des titres n'auraient pas dépareillés sur "The Age of Understatement". Il faut dire qu'Alex Turner n'était pas très loin. Bien que n'ayant pas pris part à l'enregistrement du disque, le leader des Monkeys fut consultant de luxe sur l'album.
Partagé entre titres de pop spectorienne calibrés pour les ondes ("Rearrange",single actuel); et morceau de rock tendus ("Inhaler" et sa lourde charge sexuelle...qui ferait un excellent générique pour un film de Tarantino) Colour of the Trap est une mine d'or pour tout les fans de pop anglaise, nostalgiques des Beatles ou de Pulp. Un petit jeune qui a de l'avenir...et beaucoup de classe.
Les Last Shadow Puppets, remettaient sur le devant de la scène le songwriting façon "Brill Building" et "Golden Sixties" avec une bonne dose d'énergie sauvage et savamment étudiée pour galvaniser les foules.
Il faut dire que le binome, bien que très juvénile, n'en était pas à son coup d'essai. Alex Turner officie en effet depuis des années au sein des Arctic Monkeys, dont il est le leader. Quand à Miles Kane, ami d'Alex Turner, sa réputation de bête de scène au sein des défunts Rascals n'est plus à faire.
"The Age of Understatement" rencontra un succès amplement mérité. Et, tandis qu'Alex Turner s'apprête à partir en tournée avec les Arctic Monkeys à l'occasion de la sortie du nouvel album du groupe; Miles Kane est fermement décidé à ne pas pleurer la mort de ses Rascals en se tournant les pouces.
Et son premier album solo pourrait bien renouer avec le succès des Puppets.
D'emblée l'écoute de "Colour of the Trap" démontre que Kane a su mettre à profit ses royalties pour offrir à l'auditeur une production de grande classe. La plupart des titres n'auraient pas dépareillés sur "The Age of Understatement". Il faut dire qu'Alex Turner n'était pas très loin. Bien que n'ayant pas pris part à l'enregistrement du disque, le leader des Monkeys fut consultant de luxe sur l'album.
Partagé entre titres de pop spectorienne calibrés pour les ondes ("Rearrange",single actuel); et morceau de rock tendus ("Inhaler" et sa lourde charge sexuelle...qui ferait un excellent générique pour un film de Tarantino) Colour of the Trap est une mine d'or pour tout les fans de pop anglaise, nostalgiques des Beatles ou de Pulp. Un petit jeune qui a de l'avenir...et beaucoup de classe.
samedi 7 mai 2011
Metronomy - VK - 06/05/11
L'ambiance était chaude et suffocante, hier soir, pour accueillir le groupe du Devon. Un vendredi soir orageux qui n'a pas manqué d'avoir son petit effet sur le public. Je me suis souvent demandé où il était, ce public rock, prêt à se ruer dans un pogo endiablé en se douchant de bière... Dans les festivals, souvent... mais je ne suis pas très client... J'avais oublié l'existence de cette petite salle située à Molenbeek St Jean...à deux pas du parvis St Jean Baptiste : le VK.
C'est pourtant là que j'y ai découvert Suede et surtout Pulp...il y a près de 20 ans.
J'ai retouvé l'endroit intact. Acoustique fort honorable...et public à l'avenant, donc...
Pour lui donner le change Metronomy, en mode surchauffé. Impeccable et martial de bout en bout, le set du groupe est parvenu à me réconcilier avec l'intégralité de son répertoire. Les morceaux du nouvel album sont encore un peu en deçà de ce qu'on est en droit d'attendre mais, dans l'ensemble Joseph Mount et sa bande de joyeux drilles bien allumés emportent sans peine l'adhésion du public (faudra d'ailleurs que quelqu'un m'explique ce que représentent ces prothèses mammaires lumineuses arborées par chaque membre du groupe durant tout le concert...).
De la première partie ("Playboys Bend") on dira simplement que la jolie jeune fille joue magnifiquement bien du Pikachu...
Le reste appartient à l'histoire du rock ;)
Cyril Mokaiesh vs Alex Beaupain : la Battle
Nul ne peut l'ignorer : en France, la campagne électorale a bel et bien commencé. Le choc des factions s'apprête à faire rage. La droite ne lésine pas sur l'artillerie lourde : Johnny recrute M (n'y a-t-il pas plus belle définition de la lourdeur ?) et Carla B renie ses premières amours (au moins comme ça, on aura pas à ressortir Mireille Mathieu du placard à geishas...)
A gauche, les rangs se ressèrent de façon plus inattendue. Ce qui est sûr, c'est que le rouge est bien de mise. Sur l'album de Joseph d'Anvers, paru il y a quelques semaines; mais aussi sur les deux nouveaux disques dont il est question ici.
D'un côté, la chanson façon "écorché vif" de Cyril Mokaiesh. Son album "Du Rouge et des Passions" est une révolte amoureuse permanente. Un disque qui n'hésite pas à s'attaquer au cynisme de notre époque avec un certain aplomb. Mokaiesh emprunte autant à Léo Ferré qu'à Joe Dassin mais devrait néanmoins faire attention à mieux juguler sa fougue s'il ne souhaite pas tomber dans une irréparable crise de "caliïte aigüe"... Qu'on se rassure, une excellente reprise du "Chère Amie" de Marc Lavoine montre qu'on en est encore loin...
Plus subtil et insidieux, Alex Beaupain nous revient avec un album aux tonalités électro sobres. Le rouge de la pochette ne trompe pas. Et un titre comme "Au départ" (retraçant l'histoire de la gauche française de 1981 à 2002 confirme qu'ici aussi on est en campagne). Mais Beaupain a plus de savoir faire. Habitué des musiques de films pour Christophe Honoré; il construit ses albums avec un souci cinématographique de la narration. On voit moins les fils. D'apparence pop et anodine à la première écoute, le disque bascule dès "Sur Toute la Ligne" (balade électro que n'auraient pas renié Discodéïne) vers une histoire d'amour en laquelle chacun se reconnaît aisément. Très vite, l'album se révèle entêtant et nous aidera à patienter jusqu'au prochain Biolay (Beaupain démontre ça et là qu'il sait lui aussi très bien y faire avec les cordes).
A gauche, les rangs se ressèrent de façon plus inattendue. Ce qui est sûr, c'est que le rouge est bien de mise. Sur l'album de Joseph d'Anvers, paru il y a quelques semaines; mais aussi sur les deux nouveaux disques dont il est question ici.
D'un côté, la chanson façon "écorché vif" de Cyril Mokaiesh. Son album "Du Rouge et des Passions" est une révolte amoureuse permanente. Un disque qui n'hésite pas à s'attaquer au cynisme de notre époque avec un certain aplomb. Mokaiesh emprunte autant à Léo Ferré qu'à Joe Dassin mais devrait néanmoins faire attention à mieux juguler sa fougue s'il ne souhaite pas tomber dans une irréparable crise de "caliïte aigüe"... Qu'on se rassure, une excellente reprise du "Chère Amie" de Marc Lavoine montre qu'on en est encore loin...
Plus subtil et insidieux, Alex Beaupain nous revient avec un album aux tonalités électro sobres. Le rouge de la pochette ne trompe pas. Et un titre comme "Au départ" (retraçant l'histoire de la gauche française de 1981 à 2002 confirme qu'ici aussi on est en campagne). Mais Beaupain a plus de savoir faire. Habitué des musiques de films pour Christophe Honoré; il construit ses albums avec un souci cinématographique de la narration. On voit moins les fils. D'apparence pop et anodine à la première écoute, le disque bascule dès "Sur Toute la Ligne" (balade électro que n'auraient pas renié Discodéïne) vers une histoire d'amour en laquelle chacun se reconnaît aisément. Très vite, l'album se révèle entêtant et nous aidera à patienter jusqu'au prochain Biolay (Beaupain démontre ça et là qu'il sait lui aussi très bien y faire avec les cordes).
Jamie Woon - Ancienne Belgique - 04/05/11
De Jamie Woon, on ne connaît pas grand chose. On sait qu'il évolue, depuis quelques années déjà, au sein de l'arrière garde de la scène dubstep anglaise. Un rapide coup de surf sur la plateforme de téléchargement I-tunes, nous apprend que Jamie Woon n'en est pas à son premier concert (quelques titres aux connotations acoustiques, à mille lieues des climax electro de son premier album; sont disponibles en téléchargement). On est un peu rassuré, et pourtant...
Il est indéniable que Jamie Woon est, avant tout, une voix. Magnifique, cristalline, envoûtante. Mais sur scène, une voix ne suffit pas. Il faut également une aura.
Quelques photos glanées ça et là sur la toile, laissaient entrevoir un joli jeune homme aux traits androgynes et délicats... L'entrée du petit bonhomme maladroitement engoncé dans un complet sombre de vilaine facture révèle une première faute de goût. En observant ce visage fermé, on finit par douter : ce gars avec des bajoues naissantes, c'est Jamie Woon ?
Quand la voix de velours sombre investit l'Ancienne Belgique (en modeste configuration réduite), on est rassuré. C'est bien lui.
"Echoes" ouvre de façon magistrale le set de l'artiste. Moment de grâce pure...qui laisse le public en suspension...(mention spéciale à l'A.B. qui est bel et bien la salle de concert bruxelloise possédant la meilleure acoustique, loin devant le Cirque Royal, désormais)
Très vite, pourtant, la sensation d'apesanteur va se trouver entammée par tout un tas de facteurs parasites qui, au final, laisseront une impression mitigée d'un concert qu'on se réjouissait d'adorer de bout en bout.
Les musiciens d'abord : visiblement quelques répétitions sont encore nécessaire... On déplorera surtout l'usage intempestif et vraiment très mal controlé de la batterie. Mais pourquoi diable s'obstiner à vouloir charpenter de façon si peu subtile des morceaux qui tournent pourtant très bien à l'aide d'une boîte à rythme? N'est pas Manu Katché qui veut...et, à plusieurs reprises, le pauvre batteur ruine les chansons fragiles de Mirrorwriting (flop total sur "Lady Luck", un comble !)
A ce stade, la batterie est réduite à l'état de cliché pathétique. Juste pour le show ...
Et de show, parlons-en... Alors que "Mirrorwriting" réclamerait une mise en scène un tant soit peu étudiée, on est déçu par la vacuité des idées d'éclairages (Woon devrait peut-être demander quelques tuyaux à Stromae...)
Et puisqu'il n'y a pas de show sans showman; on dira simplement qu'il n'y a pas eu de show ce soir... Littéralement coinçé dans son costume et, surtout, derrière ses effets chant (qui ont généré quelques couacs durant le concert); Jamie Woon partage peu avec son public... Les quelques mots marmonnés renforcent encore l'incompréhension (on assistera par ailleurs à une scène surréaliste où le chanteur n'arrive même pas à se faire comprendre par son éclairagiste...)
Reste qu'on en est qu'au tout début de la tournée et que le potentiel lié au répertoire de l'artiste est indéniable. Mais, ce soir à l'AB, seul "Night Air" a vraiment rencontré l'enthousiasme du public... Ce qui est parfaitement injuste.
Par conséquent, s'il veut éviter de se faire lyncher au Pukkelpop, l'été prochain, Jamie Woon a encore du pain sur la planche...
...Quant à moi, si je veux éviter d'avoir l'air aussi empatté pour mon retour sur scène, à la fin de l'année; j'ai intérêt à ne pas trop beurrer mes tartines...
Il est indéniable que Jamie Woon est, avant tout, une voix. Magnifique, cristalline, envoûtante. Mais sur scène, une voix ne suffit pas. Il faut également une aura.
Quelques photos glanées ça et là sur la toile, laissaient entrevoir un joli jeune homme aux traits androgynes et délicats... L'entrée du petit bonhomme maladroitement engoncé dans un complet sombre de vilaine facture révèle une première faute de goût. En observant ce visage fermé, on finit par douter : ce gars avec des bajoues naissantes, c'est Jamie Woon ?
Quand la voix de velours sombre investit l'Ancienne Belgique (en modeste configuration réduite), on est rassuré. C'est bien lui.
"Echoes" ouvre de façon magistrale le set de l'artiste. Moment de grâce pure...qui laisse le public en suspension...(mention spéciale à l'A.B. qui est bel et bien la salle de concert bruxelloise possédant la meilleure acoustique, loin devant le Cirque Royal, désormais)
Très vite, pourtant, la sensation d'apesanteur va se trouver entammée par tout un tas de facteurs parasites qui, au final, laisseront une impression mitigée d'un concert qu'on se réjouissait d'adorer de bout en bout.
Les musiciens d'abord : visiblement quelques répétitions sont encore nécessaire... On déplorera surtout l'usage intempestif et vraiment très mal controlé de la batterie. Mais pourquoi diable s'obstiner à vouloir charpenter de façon si peu subtile des morceaux qui tournent pourtant très bien à l'aide d'une boîte à rythme? N'est pas Manu Katché qui veut...et, à plusieurs reprises, le pauvre batteur ruine les chansons fragiles de Mirrorwriting (flop total sur "Lady Luck", un comble !)
A ce stade, la batterie est réduite à l'état de cliché pathétique. Juste pour le show ...
Et de show, parlons-en... Alors que "Mirrorwriting" réclamerait une mise en scène un tant soit peu étudiée, on est déçu par la vacuité des idées d'éclairages (Woon devrait peut-être demander quelques tuyaux à Stromae...)
Et puisqu'il n'y a pas de show sans showman; on dira simplement qu'il n'y a pas eu de show ce soir... Littéralement coinçé dans son costume et, surtout, derrière ses effets chant (qui ont généré quelques couacs durant le concert); Jamie Woon partage peu avec son public... Les quelques mots marmonnés renforcent encore l'incompréhension (on assistera par ailleurs à une scène surréaliste où le chanteur n'arrive même pas à se faire comprendre par son éclairagiste...)
Reste qu'on en est qu'au tout début de la tournée et que le potentiel lié au répertoire de l'artiste est indéniable. Mais, ce soir à l'AB, seul "Night Air" a vraiment rencontré l'enthousiasme du public... Ce qui est parfaitement injuste.
Par conséquent, s'il veut éviter de se faire lyncher au Pukkelpop, l'été prochain, Jamie Woon a encore du pain sur la planche...
...Quant à moi, si je veux éviter d'avoir l'air aussi empatté pour mon retour sur scène, à la fin de l'année; j'ai intérêt à ne pas trop beurrer mes tartines...
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