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samedi 5 juin 2010

Ben, l'oncle trash.... (Benjamin Biolay - Ancienne Belgique - 03.06.10)

C'est l'histoire d'un mec : amoureux de la chose pop; spécialiste des renvois d'ascenseurs...Un type avec un coeur énorme et un talent à l'avenant. Le seul gars qui nous a redonné les c... de clamer haut et fort qu'on aime la chanson française... Au bas mot, le seul homme qui a redonné des baloches à la variété.
Benjamin Biolay, l'auteur du meilleur album de 2009, était en concert à l'Ancienne Belgique, hier soir.
Un concert fantasmé depuis les premiers accords de "La Superbe" : immense navire homérique sauvant, à lui seul, bien des naufrages de pop stars formatées...
Le parrain de cette "nouvelle qualité française" investi la mythique salle bruxelloise de façon plutôt sobre. Le temps de chauffe est un peu longuet. L"homme a beau clamer, dès 20h30, qu'il n'en a plus que pour son membre (cf. "Tout ça me tourmente"); il nous faudra un certain temps avant de ressentir des vibrations dans l'antre pelvien...
La faute à ses fichus renvois d'ascenseurs, sans doute...Je veux dire par là que Benjamin,dans son infinie gratitude, s'est entouré de musiciens de studio avec qui il travaille depuis des années...Et c'est justement là où le bas blesse... Si, sur disque, ces collaborateurs font des miracles; sur scène, c'est une toute autre histoire... Denis Benarrosch a beau être une institution des sessions d'enregistrement chics et très chères...force est de constater que l'exercice live ne lui sied pas du tout. Rarement batterie n'aura sonné aussi lourd.
Cette absence de finesse installera un sentiment d'inconfort qui donnera toutefois à Benjamin l'occasion de prouver sa véritable valeur.
Une chanson va faire basculer le concert de manière décisive. Ce sera "Ton Héritage". En préambule, Benjamin nous raconte comment sa fille a découvert que ce titre lui était dédié. Ce moment de pure confidence soude enfin les liens avec le public.
Tout ce qui suit est cousu de fil d'or (sauf sur des titres comme "Assez parlé de moi" où Benji se vautre dans la crise d'adolescence un peu trop surfaite...).
L'option rock-gothique fonctionne étonnement bien. Elle atteint son paroxysme sur un "A l'Origine" fulminant de tension et de hargne que n'auraient pas reniés les brésiliens de Sepultura...
Bien sûr, on est en droit de regretter les jolies fioritures et autres finitions d'orfèvre qui sont la marque de fabrique des albums du bonhomme... Il n'en fut pas toujours ainsi (cf. le concert des Nuits Botaniques, en 2001 empli de violons. Celui de la tournée "Home" à l'AB, il y a 5 ans). Mais Benjamin semble avoir tourné la page et être fermement décidé à assurer la relève scénique d'un Bashung.
Sur ce plan, tout de même, il lui faudra encore trouver ses marques.
Trois rappels incandescents parachèveront le portrait d'un pygmalion  attendrissant (l'homme restera sur scène bien après les toutes dernières notes du concert...pour signer des autographes...)
Un chic type en somme...et un sacré bon moment.

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