Après un album de duos joliment troussé mais, au final, assez décevant et une auto-biographie au vitriol; pouvait-on s'attendre à être à nouveau ému par cette grande dame de la Variété française ?
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle s'y est employée.
Entourée de complices fidèles (Alain Lubrano en tête) et de seconds couteaux de la chanson (Thierry Stremler, La Grande Sophie...) Françoise Hardy livre ici sa part d'ombre la plus subtile. On est évidemment pas chez Mylène Farmer (fort heureusement...) ni chez Dead Can Dance... C'est un disque de salon. Pas de chambre noire ou de camisole...
Quelques bonnes surprises : l'excellent single "Noir sur Blanc" écrit par un Callogéro qu'on attendait vraiment pas sur ce terrain... Murat qui se lache en anglais sur un "Memory Divine" de très envoûtante facture.
Un très beau disque qui souffre parfois d'un manque de courage. On aurait souhaité qu'une artiste aussi éveillée aux évolutions de la pop prenne plus de risques...Se montre plus aventureuse. Goûte à nouveau au "Danger".
C'est cette absence d'aventure qui cloue au sol des titres comme "Champ d'Honneur" ou "Je ne vous aime pas".
Sans doute faut il le voir comme un album crépusculaire : tant de conflits larvés qui s'apaisent en douceur.
Empreint d'une certaine froideur...qui, au fond, correspond assez bien à l'hôte de la maison.
Françoise Hardy réussit l'exploit de faire défiler quarante années d'une carrière exemplaire sur un disque sans esbroufe, dépourvu de tout accès de jeunisme. Si seulement Brigitte Fontaine décidait d'en faire autant...
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