Arrogant, paradoxal, cheesy... Pour une bonne frange de l'intelligentsia des chroniqueurs pop/rock; au moins un de ces qualificatifs sied au sieur Jay Kay. Et, il faut bien le dire, ce dernier l'a plutôt cherché...
Mais il est indéniable qu'au même titre que Faithless - dans un autre régistre - Jamiroquai a su incarner de manière efficace la musique "dance" mainstream des années 90/00.
Né au début des années 90. Surfant sur la vague "acid jazz" en même temps que des groupes tels que les Brand New Heavies (dont Jay Kay postula pour devenir chanteur) Galliano ou Corduroy; Jamiroquai est le seul groupe a avoir survécu à la déferlante grunge puis au raz de marée britpop.
Lorsqu'en 1993 paraît l'album "Emergency on Planet Earth" un engouement immédiat se fait sentir pour ce son "bigger than life" emprunté, de manière totalement décomplexée, à Stevie Wonder ou aux Jackson Five.
Jay Kay se veut militant écolo, ami des Iroquois (le nom du groupe vient de là) ou des Aborigènes ...mais sera très vite rattrapé par ses passions paradoxales (ferrari, hélicos, et tutti quanti...) que l'omniprésent didgeridoo des débuts ne parviendra pas à dissimuler bien longtemps.
Qu'à celà ne tienne, dès le troisième album du groupe; Jay Kay décide de ne plus être le Nicolas Hulot de la pop.
Le clip de "Cosmic Girl" déploie, durant toute la chanson, la puissance motrice d'une Lamborghini Diablo sur fond de paysages de cartes postales...
Une bien belle forme de suicide politique...et de renaissance pop.
Car enfin débarrassées de leur discours plombant, les chansons de Jamiroquai s'avèrent être de redoutables machines à danser. Faites le test : écoutez le best of "High Times" paru en 2006... C'est irrésistible : impossible de rester en place.
A la parution du best-of en question, Jay Kay décida de lever le pied... Après un silence de près de 5 ans, un autre test allait avoir lieu. Celui des retrouvailles avec le public. A l'occasion de la parution d'un nouvel album, d'abord : "Rock Dust Light Star". Sorti à la fin 2010, le disque confirme que le groupe a toujours de bonnes recettes pour nous faire guincher. Mieux : c'est tout simplement le meilleur album de Jamiroquai à ce jour.
Ensuite, il fallait bien que Jay et sa bande reviennent à la scène.
Ce fut chose faite, ce dimanche 10 avril, à Forest National. Concert sold out. Ambiance "cool regarde comme je danse".
Côté mise en scène; c'est l'artillerie lourde. Ambiance cosmique d'entrée de jeu. Belles images de cosmonautes (vive Youri Gagarine !) et jolie planètes de balsa XXL.
Le son à Forest, est toujours aussi moyen...mais les musiciens sont des pointures. Ici aussi, on a pas lésiné. Choeurs, cuivres... tout est rôdé.
De son côté, Jay Kay (affublé d'un étouffant et somme toutes assez vilain poncho) assure. Plus aussi bondissant qu'il y a quelques années (voir le clip de "Canned Heat")...il livre toutefois une performance vocale impeccable.
On est pourtant surpris de compter les silences, parfois interminables, entre les morceaux à plusieurs reprises durant le spectacle. Pour sûr, Jay Kay ne ferait pas long feu au Jamel Comedy Club...mais bon, allez, on lui pardonne...pour tout le bonheur qu'il nous donne.
En première partie du concert, les New Yorkais de Penguin Prison étaient une inattendue surprise. Eux qui ont remixé un des dernier single de Jamiroquai ont donc été remerciés de bien belle façon. Leur excellent single "Golden Train", joué d'entrée de jeu, laisse entrevoir de jolies promesses.
Sur le chemin du retour, on m'a déposé à hauteur du Kaai Theatre (feu la Luna) où, il y a près de vingt ans j'assistais au premier concert de Jamiroquai à Bruxelles...
Je me souviens de cette époque où cette musique hédoniste a su m'aider à traverser des moment pénibles...
...putain j'ai 40 ans !
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