Disons le d'emblée, si on va à Couleur Café, c'est avant tout pour l'ambiance générée par ce site grandiose, transformé, trois jours durant, en maelstrom bariolé et chaleureux. L'affiche ? On s'en fout un peu... On déambule dans ces anciens quais douaniers transformés pour l'occasion, en souks plus vrais que nature.
On sirote une Hoegaarden rôsée en mangeant une assiette libanaise. On achète des batons d'encens fragrance patchouli. On croise un sosie du Che qui fait la queue au stand Capoue (!?)et commande un cornet 2 boules (sangria & pamplemousse rôse)... Accessoirement, on va voir des artistes en concert...
Comme on est pas vraiment fan, mais qu'on a tout de même dépensé une jolie somme pour obtenir son sésame; on se dit qu'il faut rentabiliser.
Avec Suprême NTM en tête d'affiche ce soir là, on devait en avoir pour son argent.
NTM c'est du lourd, de la légende à l'état brut.
Investissant la magnifique et bien nommée "Titan stage", le duo terrible, accompagné d'un duo de DJ efficaces (puis, plus tard, d'un excellent groupe de vrais musiciens qui élèveront le spectacle au rang de concert) fait le taf'. Mais il y a comme un malaise. Et Joey Star n'est pas dupe. Dès le début il le dit : "Ca sent le pétard mouillé à Bruxelles"...Face au déluge d'énergie qui éclate sur scène, la réponse du public est faiblarde. Le temps de chauffe est interminable... Avec un humour insoupçonné (pour un non fan comme moi), les deux bêtes de scène infligent quelques punitions à ce public jugé trop mou en envoyant dans les gigantesques enceintes des daubes du style "Besoin de rien, envie de toi" de Peter & Sloane. Fun.
Mais la légende d'NTM ne s'est pas construite ici. A Bruxelles, la révolte des banlieues n'a jamais eu lieu... Il y a bien quelques têtes d'allumés parmi les fans hardcore croisés avant le concert...Mais ils font moins peur que pitié... Le côté viscéral n'y est pas.
Je repense à IAM, au festival de Dour l'an dernier. Eux ont cette coolitude qu'NTM n'a pas (ce n'est d'ailleurs pas son rôle) et ont obtenus une bien meilleure réaction du public.
En parlant de mec cool, je m'en voudrais de ne pas évoquer la prestation impeccable de Ben l'Oncle Soul. Franchement, si le mec n'a pas inventé l'eau chaude pour cuire le riz; il aura eu le mérite de faire monter la température de quelques degrés en livrant un set millimétré de soul propre et légère. Et nous, petits grains de rizières, avons cuits avec délectation, dans un délicieux parfum de mohambe...
En rentrant chez moi (j'habite à deux pas du site du festival), dans l'air lourd de Bruxelles, j'entendais encore les cris de jaguar fou de Joey Starr déchirant la nuit...J'ai alors pris toute la mesure du phénomène NTM. Le seul groupe capable de terrifier une capitale endormie...C'est de ma terrasse que j'ai vécu le meilleur moment de ce concert...
Vivement l'année prochaine!
La vie est une compil. Chaque jour est une playlist. L'amour est un remix...
mardi 29 juin 2010
Ne les abandonnez pas durant vos vacances...
Nous voici pile-poil au beau milieu de 2010. L'occasion de passer en revue les six premiers mois d'une année musicale qui, fort heureusement, ne se résume pas au concert de vuvuzelas entendues depuis le début de la coupe du monde...
L'été étant la saison parfaite pour se "pôser" un peu, voici ma sélection des 50 albums qui ont d'ores et déjà leur ticket pour les palmarès de fin d'année. Autant de disques à emmener dans vos bagages en partance pour Mykonos ou à votre prochain barbecue à Saint-Remy Geest...
Sans plus attendre, voici la liste, en vrac :
L'été étant la saison parfaite pour se "pôser" un peu, voici ma sélection des 50 albums qui ont d'ores et déjà leur ticket pour les palmarès de fin d'année. Autant de disques à emmener dans vos bagages en partance pour Mykonos ou à votre prochain barbecue à Saint-Remy Geest...
Sans plus attendre, voici la liste, en vrac :
John Grant | Queen of Denmark |
Angus & Julia Stone | down the way |
The Broken Bells | broken bells |
Two Door Cinema Club | Tourist History |
Plan B | The defamation of Strickland Banks |
Tunng | …and then we saw land |
The Black Keys | Brothers |
Arnaud Fleurent-Didier | La Reproduction |
La Maison Tellier | L'Art de la fugue |
The New Pornographers | Together |
Midlake | The courage of others |
Corinne Bailey Rae | The sea |
Groove Armada | Black Light |
MGMT | Congratulations |
Stornoway | Beachcomber's Windowsill |
Micky Green | Honky Tonk |
Morcheeba | Blood Like Lemonade |
We have Band | W.H.B. |
Sade | Soldier of Love |
Emmanuelle Seigner | Dingue |
Marie Warnant | Ritournelle |
Shearwater | The Golden Archipelago |
Tracey Thorn | Love and its opposite |
Hindi Zahra | Handmade |
The National | High Violet |
Massive Attack | Heligoland |
Alain Chamfort | Une vie St Laurent |
Hot Chip | One life stand |
Rox | Memoirs |
Thom Hell | All good things |
Scissor Sisters | Nightwork |
My Little Cheap Dictaphone | The Tragic tale of a Genius |
BB Brunes | Nico Teen Love |
Beach House | Teen Dream |
Beat Assaillant | Rhyme Space Continuum |
Gorillaz | Plastic Beach |
The Divine Comedy | Bang Goes the Knighthood |
Françoise Hardy | La Pluie sans Parapluie |
Gaetan Roussel | Ginger |
Janelle Monae | The Archandroïd |
Joanna Newsom | Have one on me |
Johann Johannsson | And in the endless pause there came the sound of bees |
Louis-Ronan Choisy | Rivière de Plumes |
Jonsi | Go |
PacoVolume | Manhattanbaby |
Sia | We are born |
Stromae | Cheese |
Trentemoller | Into the great wide yonder |
Uffie | sex Dreams and Denim Jeans |
The Postmarks | Memoirs at the end of the world |
dimanche 20 juin 2010
Charlotte Gainsbourg - Cirque Royal - 19.06.10
Charlotte Gainsbourg était de passage à Bruxelles le week-end de la fête de la musique. Un tel évenement ne pouvait pas tomber mieux.
Ce concert était attendu à plus d'un titre. Historique, bien sûr. L'héritière "du plus grand, du plus beau, du meilleur" comme elle le dit si bien entame sa première tournée. Une tournée consécutive à deux albums impeccables ("5:55" réalisé avec Air et "IRM" avec Beck). La barre est haute. Plus haute que les étoiles. La timide Charlotte va pourtant prouver qu'elle est capable de relever un tel défi.
Entourée des impeccables musiciens recrutés par Beck, elle livre une prestation toute en retenue. Sa voix, sous mixée (d'autres auraient sans doute fait le choix contraire) se réfugie derrière les orchestrations parfaites livrées par son groupe. 22 titres d'une classe folle. C'est bien sûr "I.R.M." qui raffle la mise. Seulement 4 titres repêchés du somptueux "5:55". Dommage car les musiciens de Beck font merveille lorsqu'il s'agit de réinterpréter Air (on sait que l'américain est très ami avec les versaillais, et ça s'entend). "The Songs that we sing" est magnifiquement restitué sur scène. En outre, ce cotoneux écrin concocté par le duo sied mieux à la voix de Charlotte. Et même si ce concert se veut "à part"; il n'échappe pas aux lois du marché: c'est le dernier album qu'il faut vendre avant tout.
On pouvait craindre quelques flottements; un manque d'énergie...Il n'en fût rien. La première partie du concert se nourri de tensions et d'électricité. Charlotte se laisse aller à quelques percussions et bidouille un petit clavier. Elle s'implique. Cela semble lui donner confiance. Sa voix belle et fragile fait le reste. Le public écoute religieusement ses chansons : subjugué. Une mise en scène épurée parachève la fascination.
Cerises sur le gâteau, 3 reprises transcendent le concert : "Just Like a Woman" de Bob Dylan (qu'elle interprétait déjà pour le film "I'm not there") et surtout 2 titres de son illustre papa. Lorsque les premières mesures de "L'Hôtel Particulier" retentissent dans la salle pleine du Cirque Royal, un frisson parcours l'assemblée. Cette ola épidermique ne nous lâchera pas durant toute la chanson. "Couleur Café" clôt le spectacle de façon festive (et me rappelle que j'ai rdv avec NTM la semaine prochaine...autre ambiance, assurément)
On quittera la salle sur la pointe des pieds. Totalement subjugués par ce moment de pure sincérité.
Ce concert était attendu à plus d'un titre. Historique, bien sûr. L'héritière "du plus grand, du plus beau, du meilleur" comme elle le dit si bien entame sa première tournée. Une tournée consécutive à deux albums impeccables ("5:55" réalisé avec Air et "IRM" avec Beck). La barre est haute. Plus haute que les étoiles. La timide Charlotte va pourtant prouver qu'elle est capable de relever un tel défi.
Entourée des impeccables musiciens recrutés par Beck, elle livre une prestation toute en retenue. Sa voix, sous mixée (d'autres auraient sans doute fait le choix contraire) se réfugie derrière les orchestrations parfaites livrées par son groupe. 22 titres d'une classe folle. C'est bien sûr "I.R.M." qui raffle la mise. Seulement 4 titres repêchés du somptueux "5:55". Dommage car les musiciens de Beck font merveille lorsqu'il s'agit de réinterpréter Air (on sait que l'américain est très ami avec les versaillais, et ça s'entend). "The Songs that we sing" est magnifiquement restitué sur scène. En outre, ce cotoneux écrin concocté par le duo sied mieux à la voix de Charlotte. Et même si ce concert se veut "à part"; il n'échappe pas aux lois du marché: c'est le dernier album qu'il faut vendre avant tout.
On pouvait craindre quelques flottements; un manque d'énergie...Il n'en fût rien. La première partie du concert se nourri de tensions et d'électricité. Charlotte se laisse aller à quelques percussions et bidouille un petit clavier. Elle s'implique. Cela semble lui donner confiance. Sa voix belle et fragile fait le reste. Le public écoute religieusement ses chansons : subjugué. Une mise en scène épurée parachève la fascination.
Cerises sur le gâteau, 3 reprises transcendent le concert : "Just Like a Woman" de Bob Dylan (qu'elle interprétait déjà pour le film "I'm not there") et surtout 2 titres de son illustre papa. Lorsque les premières mesures de "L'Hôtel Particulier" retentissent dans la salle pleine du Cirque Royal, un frisson parcours l'assemblée. Cette ola épidermique ne nous lâchera pas durant toute la chanson. "Couleur Café" clôt le spectacle de façon festive (et me rappelle que j'ai rdv avec NTM la semaine prochaine...autre ambiance, assurément)
On quittera la salle sur la pointe des pieds. Totalement subjugués par ce moment de pure sincérité.
jeudi 17 juin 2010
Janelle Monae - The Archandroid
Assister à l'éclosion discographique d'une diva est une expérience émouvante et incertaine... (pour une Mary J Blidge, combien de Lady Gaga ?)
Janelle Monae pourrait être la fille légitime de Grace Jones et de Prince. Sur son deuxième album, elle se revendique plutôt de Goldorak et de Maria (le robot féminin du "Metropolis" de Fritz Lang)
D'emblée, "The Archandroïd" affirme sa superbe (une production incroyablement luxuriante, une voix remarquable et une jolie pelletée de hits) mais révèle aussi sa principale faiblesse : le concept. Cette histoire de robot humanoïde cherchant l'émancipation a travers la musique...Franchement, ça intéresse encore quelqu'un de nos jours ?
Par conséquent, non exempt de qualités, le disque s'essouffle assez vite.
Un vrai album de diva à l'ancienne (10 titres du calibre de "Tightrope" ou "BabPopByeYa") suffirait à installer Janelle sur le trône de l'excellence. Pas besoin d'un tel charivari.
Gageons que sur son prochain disque Janelle saura aller à l'essentiel. Elle qui a déjà tout d'une reine.
Janelle Monae pourrait être la fille légitime de Grace Jones et de Prince. Sur son deuxième album, elle se revendique plutôt de Goldorak et de Maria (le robot féminin du "Metropolis" de Fritz Lang)
D'emblée, "The Archandroïd" affirme sa superbe (une production incroyablement luxuriante, une voix remarquable et une jolie pelletée de hits) mais révèle aussi sa principale faiblesse : le concept. Cette histoire de robot humanoïde cherchant l'émancipation a travers la musique...Franchement, ça intéresse encore quelqu'un de nos jours ?
Par conséquent, non exempt de qualités, le disque s'essouffle assez vite.
Un vrai album de diva à l'ancienne (10 titres du calibre de "Tightrope" ou "BabPopByeYa") suffirait à installer Janelle sur le trône de l'excellence. Pas besoin d'un tel charivari.
Gageons que sur son prochain disque Janelle saura aller à l'essentiel. Elle qui a déjà tout d'une reine.
Beat Assailant - Rhyme Space Continuum
Rapper originaire de Miami; Beat Assailant est tombé amoureux de la France lors d'une tournée mondiale, il y a quelques années. A tel point qu'il a décidé de poser ses valises à Paris et de s'y installer.
"Rhyme Space Continuum", son troisième album, est quelque peu marqué par ce déménagement. On y entend souvent la chaude voix de Ben L'oncle Soul (qui se révèle bien plus inspiré que sur son propre disque).
Si "Rhyme Space Continuum" est fermement ancré dans la culture soul américaine; son épine dorsale (époustouflantes sections rythmique et cuivres) est bel et bien française et connait ses leçons de jazz sur le bout des doigts.
Samples, cordes, beats imparables...on est effectivement assaillis de toutes parts.
L'album regorge de titres dévastateurs ("Fire"; "Role Model") et de titres plus pop vraiment épatants ("Spy")
On pense au meilleur de N.E.R.D. et d'Outkast.
Un disque idéal pour l'été. Une des meilleures surprises de ce premier semestre.
"Rhyme Space Continuum", son troisième album, est quelque peu marqué par ce déménagement. On y entend souvent la chaude voix de Ben L'oncle Soul (qui se révèle bien plus inspiré que sur son propre disque).
Si "Rhyme Space Continuum" est fermement ancré dans la culture soul américaine; son épine dorsale (époustouflantes sections rythmique et cuivres) est bel et bien française et connait ses leçons de jazz sur le bout des doigts.
Samples, cordes, beats imparables...on est effectivement assaillis de toutes parts.
L'album regorge de titres dévastateurs ("Fire"; "Role Model") et de titres plus pop vraiment épatants ("Spy")
On pense au meilleur de N.E.R.D. et d'Outkast.
Un disque idéal pour l'été. Une des meilleures surprises de ce premier semestre.
Stromae - Cheese
ô belgitude : cet étrange sentiment batard. A la fois teinté de mélancolie profonde et de franche rigolade. Etat paradoxal brassant toutes nos gloires et toutes nos hontes. Le fameux "Belgium, one point" érigé en trophée des Oscars.
Hier Sandra Kim et Technotronic. Aujourd'hui, Di Rupo et De Wever.
No comment ? Peut-être pas...
Dans ce contexte incertain et quelque peu tendu; arrive un gars à la décontraction salutaire. Son look bcbg très étudié ne fait pas illusion. Par contre, le sourire de Joconde arboré sur la pochette de son premier album (justement intitulé "Cheese") en dit long.
Il faut dire que Stromae (de son vrai nom Paul Van Haver) vient de réussir un coup plutôt fumant en plaçant son premier single au sommet de la plupart des charts européens (et pas uniquement francophones, n'en déplaise à certains...)
"Alors on danse" est sans doute l'illustration musicale parfaite de ce qu'est la "belgitude".
A la fois horriblement vulgaire et terriblement irrésistible. Capable d'irriter au plus au point et, l'instant d'après, de susciter l'enthousiasme le plus débridé.
A l'unanimité, on s'accorde pour dire que ce qui fait le succès de ce single, c'est l'habile contraste entre une musique festive,totalement décomplexée et des textes plus sombres.
Pas franchement formidables, les textes de Stromae ont toutefois le mérite de détoner.
"...mon cancer de la peau, j'ai bossé dûr pour me le payer..."(sur le vacancier "summertime") ou "...et si monsieur louche sur toi, il faudra se taire pendant qu'il te touchera..." (sur l'émouvant et dérangeant "Dodo" petit chef d'oeuvre de "chanson à texte" sur fond d'electro)
Il faut une bonne dose de second degré pour oser défendre une musique aussi racoleuse. Les arrangements ne font jamais dans la dentelle; encore moins dans le distingué. Stromae garde les jolies fringues pour sa garde robe perso. Sa musique sort à poil. Et c'est pas toujours beau à voir. Au mieux, on est chez Faithless ("Silence"). Au pire, on est chez les Confetti's ou un quelconque pseudo-groupe de la période "niou-bite" ("Hous'lelujah"). "Cheese", ça veut aussi dire craignos...
Ce qui aide à nous faire avaler cette jolie pilule rose, bleue et...un peu noire tout de même; c'est justement le personnage que Paul Van Haver s'est construit. A l'instar d'un James Deano qui aurait délaissé le hip-hop pour l'eurodance; Stromae définit les codes d'un personnage qui ne se prend pas au sérieux. Ses "Leçons de Musique" (à voir d'urgence sur Youtube) sont de véritables petits bijoux d'autodérision et de...belgitude.
De facile, ou pauvre; on finit par reconsidérer la house datée de Stromae comme une démarche minimaliste. Et on finit par trouver plutôt brillante cette capacité à plaquer des textes désabusés sur des beats de techno-parade.
Et oui, la belgitude c'est aussi l'immense privilège d'avoir Stromae alors que d'autres ont Patrick Sebastien...
"Cheese est un plaisir...ET DOIT LE RESTER !"
Hier Sandra Kim et Technotronic. Aujourd'hui, Di Rupo et De Wever.
No comment ? Peut-être pas...
Dans ce contexte incertain et quelque peu tendu; arrive un gars à la décontraction salutaire. Son look bcbg très étudié ne fait pas illusion. Par contre, le sourire de Joconde arboré sur la pochette de son premier album (justement intitulé "Cheese") en dit long.
Il faut dire que Stromae (de son vrai nom Paul Van Haver) vient de réussir un coup plutôt fumant en plaçant son premier single au sommet de la plupart des charts européens (et pas uniquement francophones, n'en déplaise à certains...)
"Alors on danse" est sans doute l'illustration musicale parfaite de ce qu'est la "belgitude".
A la fois horriblement vulgaire et terriblement irrésistible. Capable d'irriter au plus au point et, l'instant d'après, de susciter l'enthousiasme le plus débridé.
A l'unanimité, on s'accorde pour dire que ce qui fait le succès de ce single, c'est l'habile contraste entre une musique festive,totalement décomplexée et des textes plus sombres.
Pas franchement formidables, les textes de Stromae ont toutefois le mérite de détoner.
"...mon cancer de la peau, j'ai bossé dûr pour me le payer..."(sur le vacancier "summertime") ou "...et si monsieur louche sur toi, il faudra se taire pendant qu'il te touchera..." (sur l'émouvant et dérangeant "Dodo" petit chef d'oeuvre de "chanson à texte" sur fond d'electro)
Il faut une bonne dose de second degré pour oser défendre une musique aussi racoleuse. Les arrangements ne font jamais dans la dentelle; encore moins dans le distingué. Stromae garde les jolies fringues pour sa garde robe perso. Sa musique sort à poil. Et c'est pas toujours beau à voir. Au mieux, on est chez Faithless ("Silence"). Au pire, on est chez les Confetti's ou un quelconque pseudo-groupe de la période "niou-bite" ("Hous'lelujah"). "Cheese", ça veut aussi dire craignos...
Ce qui aide à nous faire avaler cette jolie pilule rose, bleue et...un peu noire tout de même; c'est justement le personnage que Paul Van Haver s'est construit. A l'instar d'un James Deano qui aurait délaissé le hip-hop pour l'eurodance; Stromae définit les codes d'un personnage qui ne se prend pas au sérieux. Ses "Leçons de Musique" (à voir d'urgence sur Youtube) sont de véritables petits bijoux d'autodérision et de...belgitude.
De facile, ou pauvre; on finit par reconsidérer la house datée de Stromae comme une démarche minimaliste. Et on finit par trouver plutôt brillante cette capacité à plaquer des textes désabusés sur des beats de techno-parade.
Et oui, la belgitude c'est aussi l'immense privilège d'avoir Stromae alors que d'autres ont Patrick Sebastien...
"Cheese est un plaisir...ET DOIT LE RESTER !"
dimanche 13 juin 2010
Morcheeba - Blood like lemonade
Avec Hooverphonic (une de nos fiertés nationales, si tant est que ce mot à encore un sens en ce dimanche électoral...); Morcheeba sont les seuls survivants de la période bleue des années lounge.
A la croisée des sentiers sombres creusés par la mouvance "trip-hop" (de Massive Attack à Portishead) et des chemins bariolés du revival "easy-listening" qui offrit aux années 90 l'occasion de se prendre un peu moins au sérieux. Mike Flower Pops en réponse aux pôses arrogantes des frères Gallagher? Pink Martini pour faire oublier le suicide de Kurt Cobain ? Pourquoi pas... Mais bon, comment réécouter Mike Flower aujourd'hui sans éprouver un sentiment de honte irrépressible (à moins de s'appeler Béatrice Ardisson) ?
En infectant la pop de leur beats alanguis et de leur mélancolie classieuse, ces deux groupes ont gagné pas mal de galons dans l'estime du grand public.
Si les anversois ont longtemps recyclé les codes de la cold-wave; les anglais ont, quant à eux, toujours puisé leur énergie dans la soul.
Les deux groupes ont également souvent remis en cause leur formule pour, systématiquement, aboutir au même résultat (chanteuse originale virée après le premier album d' Hoover; rupture de contrat avec Skye Edwards après le pourtant sublime "Charango" en 2002)
Franchement, on a pas trop bien compris pourquoi Skye quittait le navire. Aussi bien elle que les frêres Godfrey (binôme pensant de Morcheeba) avaient peine à se justifier sur la question.
Sans doute fatiguée par le despotisme éclairé de ses deux comparses, Skye a tenté l'aventure en solo pour, au final, livrer la même recette avec plus ou moins de succès (l'honorable succés de "Love Show", premier single extrait de son premier album solo en 2006).
Sans elle, les frêres Godfrey ont livré deux albums : "The Antidote" (2005) et "Dive Deep" (2008). Disques de très bonne facture mais qui peinèrent à décoller sur scène pour la bonne et simple raison que ce qui manquait alors à Morcheeba c'était le charisme et la personnalité d'une chanteuse telle que Skye. En multipliant les vocalistes (Daisy Martey; Judy Tzuke et même Thomas Dybdahl), Morcheeba a fait les frais d'un phénomène de désorientation auprès de son public.
C'est dire si le retour de Skye est accueilli comme la poule aux œufs d'or par les promoteurs (qui font désormais tourner la roue de la fortune en matière de musique, en lieu et place des producteurs d'antan). Tout la campagne marketing qui accompagne la sortie de l'album repose sur cet argument.
Comme on devait s'y attendre "Blood like lemonade" ne change rien à la donne. Il reprend exactement les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de Morcheeba. Avec, toutefois, ce tout petit supplément d'âme insufflé par Skye.
A lui seul, ce groupe illustre parfaitement l'adage : "on ne change pas une recette qui gagne".
Et c'est tellement vrai. Vous accepteriez, qu'on vous serve du Muscat à la place du Sauterne pour accompagner vos toasts au foie gras ? Pourquoi pas de la limonade, tant qu'on y est !?
A la croisée des sentiers sombres creusés par la mouvance "trip-hop" (de Massive Attack à Portishead) et des chemins bariolés du revival "easy-listening" qui offrit aux années 90 l'occasion de se prendre un peu moins au sérieux. Mike Flower Pops en réponse aux pôses arrogantes des frères Gallagher? Pink Martini pour faire oublier le suicide de Kurt Cobain ? Pourquoi pas... Mais bon, comment réécouter Mike Flower aujourd'hui sans éprouver un sentiment de honte irrépressible (à moins de s'appeler Béatrice Ardisson) ?
En infectant la pop de leur beats alanguis et de leur mélancolie classieuse, ces deux groupes ont gagné pas mal de galons dans l'estime du grand public.
Si les anversois ont longtemps recyclé les codes de la cold-wave; les anglais ont, quant à eux, toujours puisé leur énergie dans la soul.
Les deux groupes ont également souvent remis en cause leur formule pour, systématiquement, aboutir au même résultat (chanteuse originale virée après le premier album d' Hoover; rupture de contrat avec Skye Edwards après le pourtant sublime "Charango" en 2002)
Franchement, on a pas trop bien compris pourquoi Skye quittait le navire. Aussi bien elle que les frêres Godfrey (binôme pensant de Morcheeba) avaient peine à se justifier sur la question.
Sans doute fatiguée par le despotisme éclairé de ses deux comparses, Skye a tenté l'aventure en solo pour, au final, livrer la même recette avec plus ou moins de succès (l'honorable succés de "Love Show", premier single extrait de son premier album solo en 2006).
Sans elle, les frêres Godfrey ont livré deux albums : "The Antidote" (2005) et "Dive Deep" (2008). Disques de très bonne facture mais qui peinèrent à décoller sur scène pour la bonne et simple raison que ce qui manquait alors à Morcheeba c'était le charisme et la personnalité d'une chanteuse telle que Skye. En multipliant les vocalistes (Daisy Martey; Judy Tzuke et même Thomas Dybdahl), Morcheeba a fait les frais d'un phénomène de désorientation auprès de son public.
C'est dire si le retour de Skye est accueilli comme la poule aux œufs d'or par les promoteurs (qui font désormais tourner la roue de la fortune en matière de musique, en lieu et place des producteurs d'antan). Tout la campagne marketing qui accompagne la sortie de l'album repose sur cet argument.
Comme on devait s'y attendre "Blood like lemonade" ne change rien à la donne. Il reprend exactement les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de Morcheeba. Avec, toutefois, ce tout petit supplément d'âme insufflé par Skye.
A lui seul, ce groupe illustre parfaitement l'adage : "on ne change pas une recette qui gagne".
Et c'est tellement vrai. Vous accepteriez, qu'on vous serve du Muscat à la place du Sauterne pour accompagner vos toasts au foie gras ? Pourquoi pas de la limonade, tant qu'on y est !?
Rox - Memoirs
Etre signé par le toujours intègre et historique label Rough Trade est, en soi un bel accomplissement. Surtout lorsqu'à priori, on évolue pas dans la même division.
Du haut de ses 21 ans, Rox pratique une power soul qu'on a jamais entendu chez les Smiths, les Strokes ou les Sundays. Et même si elle est encore un peu jeune pour écrire ses "memoirs", elle semble avoir assez de maturité pour tenir la dragée haute à ses éventuels détracteurs.
Ces derniers ne manqueront pas de souligner que Rox arrive tout de même un peu en queue du train de la vague "revival soul". Et c'est vrai qu'après les Amy, Duffy et autre Corinne Bailey Rae; la petite anglaise (mi-jamaïcaine/mi-iranienne) pourrait bien être l'artiste de trop...
Malgré ce handicap, Rox s'en tire plutôt bien et dès la première écoute de son album, on sent que la goûte d'eau, plutôt que de faire déborder la vase; aura vite fait de se transformer en perle.
C'est frais et remarquablement bien interprêté. Pour sûr, ça ne devrait pas transfigurer nos mémoires d'auditeurs gâvés à la sauce R&B tiedasse; mais ça à au moins le mérite de purifier nos oreilles.
Du haut de ses 21 ans, Rox pratique une power soul qu'on a jamais entendu chez les Smiths, les Strokes ou les Sundays. Et même si elle est encore un peu jeune pour écrire ses "memoirs", elle semble avoir assez de maturité pour tenir la dragée haute à ses éventuels détracteurs.
Ces derniers ne manqueront pas de souligner que Rox arrive tout de même un peu en queue du train de la vague "revival soul". Et c'est vrai qu'après les Amy, Duffy et autre Corinne Bailey Rae; la petite anglaise (mi-jamaïcaine/mi-iranienne) pourrait bien être l'artiste de trop...
Malgré ce handicap, Rox s'en tire plutôt bien et dès la première écoute de son album, on sent que la goûte d'eau, plutôt que de faire déborder la vase; aura vite fait de se transformer en perle.
C'est frais et remarquablement bien interprêté. Pour sûr, ça ne devrait pas transfigurer nos mémoires d'auditeurs gâvés à la sauce R&B tiedasse; mais ça à au moins le mérite de purifier nos oreilles.
Johan Johansson - And in the endless pause there came the sound of bees
Rarement disque n'aura si bien porté son nom. "An endless pause..": interruption indéfinie de temps; apnée musicale absolument renversante.
A la dimension purement onirique, souvent intrigante et glaciale, qui caractérisait son précédent opus ("Fordlandia" en 2008); l'islandais a ajouté une bonne dôse de romantisme que n'aurait pas renié un Craig Armstrong.
Moins rythmée par les beats downtempo chers à l'anglais; la musique de Johan Johansson (à ne surtout pas confondre avec le suédois homonyme Jay-Jay) s'appréhende comme une expérience envoûtante, propice à la méditation. On y retrouve des éléments electro chers à l'ambient (en moins formaté pour les chaines de magasins bio-bobo-bidon façon "Natures & Découvertes") mais aussi pas mal d'emprunts à la culture néo-classique (Arvö Part n'est pas loin).
Un disque moins sombre que le précédent. Véritable havre de paix musical; à la beauté pûre et contemplative. Idéal pour reposer vos tympans fatigués par les festivals ou les virées en boîtes estivales.
A la dimension purement onirique, souvent intrigante et glaciale, qui caractérisait son précédent opus ("Fordlandia" en 2008); l'islandais a ajouté une bonne dôse de romantisme que n'aurait pas renié un Craig Armstrong.
Moins rythmée par les beats downtempo chers à l'anglais; la musique de Johan Johansson (à ne surtout pas confondre avec le suédois homonyme Jay-Jay) s'appréhende comme une expérience envoûtante, propice à la méditation. On y retrouve des éléments electro chers à l'ambient (en moins formaté pour les chaines de magasins bio-bobo-bidon façon "Natures & Découvertes") mais aussi pas mal d'emprunts à la culture néo-classique (Arvö Part n'est pas loin).
Un disque moins sombre que le précédent. Véritable havre de paix musical; à la beauté pûre et contemplative. Idéal pour reposer vos tympans fatigués par les festivals ou les virées en boîtes estivales.
The Divine Comedy - Bang goes the Knighthood
Au beau milieu des années 90, alors que la "britpop" bat son plein et que la guerre entre Blur et Oasis fait râge, un petit irlandais tout chétif pointe le boût de son minois avec, en poche, un chapelet de mini-symphonies fraîches et délicates. Neil Hannon incarne à lui seul sa "Divine Comedy" et son premier essai ("Liberation") est un coup de maître.
Si,depuis belle lurette, les sismologues ont trouvé en Richter leur échelle de valeurs; il est surprenant que les amoureux de la "chose pop" n'ont pas encore mis un nom sur leur instrument de mesure... Sans trop prendre de risque, j'avancerais l'idée d' "Echelle de Spector"; sur laquelle, incontestablement, la carrière de The Divine Comedy joue aux montagnes russes depuis plus de 15 ans.Oscillant entre le bon et l'excellent (même dans ses pires moments - un duo inutile avec Valérie Lemercier - Neil Hannon n'a jamais connu la médiocrité...Depuis son consternant duo avec Eddy Mitchell, Melody Gardot ne peut plus en dire autant...); l'irlandais nous a habitué à quelques chefs d'oeuvres : "Liberation"(1993) et sa musique de chambre à la sauce Lo-fi; "Casanova"(1996) luxuriant, à la démesure que n'aurait pas renié un Scott Walker s'il n'était devenu fou à lier...et "Regeneration"(2001), joli flirt avec l'électricité.
Entre ces disques, d'autres albums où Hannon annone brillamment son savoir faire, en bon premier de la classe. Autant d'albums convenables mais sans véritable étincelle.
A l'écoute du single éclaireur de "Bang goes the Knighthood", on se dit que le nouvel album promet d'être un grand cru. "Absent Friends" (2004) et "Victory for the Comic Muse"(2006) n'étaient pas parvenus à nous emballer comme leurs illustres prédécesseurs...
De fait "At the Indie Disco" contient tout ce que Neil Hannon fait de mieux. Une ligne mélodique claire (empruntée aux Kinks); des violons légers et un joli texte mélancolique et drôle, en forme d'hommage à l'indie pop. Le meilleur single de The Divine Comedy depuis..."Something for the Weekend".
Hélas, le dixième album de l'irlandais n'emprunte que trop rarement cette voie... Quelques perles sont bien sûr à épingler : "I Like", "Neapolitan Girl" ou encore "Two Islands". Autant de pop-songs parfaites à la fois nostalgiques et bien dans notre époque. Mais sur la longueur, le disque emprunte souvent des travers douteux. Le verbe haut (l'excellente chronique de la crise financière abordée sur "The Complete Banker") doit souvent batailler dûr avec la muzak la plus balourde...et on se surprend à bailler plus d'une fois. Pire, lorsque Neil tente de battre le record de la note la plus longue, il touche le ridicule...
Certes, ce disque qu'on aurait aimé adorer n'est pas mauvais. Beaucoup d'apprentis songwriters s'en contenteraient...Si Dante a trouvé son enfer; Hannon a enfin trouvé le sien : être condamné à l'excellence...ou decevoir. Cet album en est la preuve.
Si,depuis belle lurette, les sismologues ont trouvé en Richter leur échelle de valeurs; il est surprenant que les amoureux de la "chose pop" n'ont pas encore mis un nom sur leur instrument de mesure... Sans trop prendre de risque, j'avancerais l'idée d' "Echelle de Spector"; sur laquelle, incontestablement, la carrière de The Divine Comedy joue aux montagnes russes depuis plus de 15 ans.Oscillant entre le bon et l'excellent (même dans ses pires moments - un duo inutile avec Valérie Lemercier - Neil Hannon n'a jamais connu la médiocrité...Depuis son consternant duo avec Eddy Mitchell, Melody Gardot ne peut plus en dire autant...); l'irlandais nous a habitué à quelques chefs d'oeuvres : "Liberation"(1993) et sa musique de chambre à la sauce Lo-fi; "Casanova"(1996) luxuriant, à la démesure que n'aurait pas renié un Scott Walker s'il n'était devenu fou à lier...et "Regeneration"(2001), joli flirt avec l'électricité.
Entre ces disques, d'autres albums où Hannon annone brillamment son savoir faire, en bon premier de la classe. Autant d'albums convenables mais sans véritable étincelle.
A l'écoute du single éclaireur de "Bang goes the Knighthood", on se dit que le nouvel album promet d'être un grand cru. "Absent Friends" (2004) et "Victory for the Comic Muse"(2006) n'étaient pas parvenus à nous emballer comme leurs illustres prédécesseurs...
De fait "At the Indie Disco" contient tout ce que Neil Hannon fait de mieux. Une ligne mélodique claire (empruntée aux Kinks); des violons légers et un joli texte mélancolique et drôle, en forme d'hommage à l'indie pop. Le meilleur single de The Divine Comedy depuis..."Something for the Weekend".
Hélas, le dixième album de l'irlandais n'emprunte que trop rarement cette voie... Quelques perles sont bien sûr à épingler : "I Like", "Neapolitan Girl" ou encore "Two Islands". Autant de pop-songs parfaites à la fois nostalgiques et bien dans notre époque. Mais sur la longueur, le disque emprunte souvent des travers douteux. Le verbe haut (l'excellente chronique de la crise financière abordée sur "The Complete Banker") doit souvent batailler dûr avec la muzak la plus balourde...et on se surprend à bailler plus d'une fois. Pire, lorsque Neil tente de battre le record de la note la plus longue, il touche le ridicule...
Certes, ce disque qu'on aurait aimé adorer n'est pas mauvais. Beaucoup d'apprentis songwriters s'en contenteraient...Si Dante a trouvé son enfer; Hannon a enfin trouvé le sien : être condamné à l'excellence...ou decevoir. Cet album en est la preuve.
samedi 5 juin 2010
Ben, l'oncle trash.... (Benjamin Biolay - Ancienne Belgique - 03.06.10)
C'est l'histoire d'un mec : amoureux de la chose pop; spécialiste des renvois d'ascenseurs...Un type avec un coeur énorme et un talent à l'avenant. Le seul gars qui nous a redonné les c... de clamer haut et fort qu'on aime la chanson française... Au bas mot, le seul homme qui a redonné des baloches à la variété.
Benjamin Biolay, l'auteur du meilleur album de 2009, était en concert à l'Ancienne Belgique, hier soir.
Un concert fantasmé depuis les premiers accords de "La Superbe" : immense navire homérique sauvant, à lui seul, bien des naufrages de pop stars formatées...
Le parrain de cette "nouvelle qualité française" investi la mythique salle bruxelloise de façon plutôt sobre. Le temps de chauffe est un peu longuet. L"homme a beau clamer, dès 20h30, qu'il n'en a plus que pour son membre (cf. "Tout ça me tourmente"); il nous faudra un certain temps avant de ressentir des vibrations dans l'antre pelvien...
La faute à ses fichus renvois d'ascenseurs, sans doute...Je veux dire par là que Benjamin,dans son infinie gratitude, s'est entouré de musiciens de studio avec qui il travaille depuis des années...Et c'est justement là où le bas blesse... Si, sur disque, ces collaborateurs font des miracles; sur scène, c'est une toute autre histoire... Denis Benarrosch a beau être une institution des sessions d'enregistrement chics et très chères...force est de constater que l'exercice live ne lui sied pas du tout. Rarement batterie n'aura sonné aussi lourd.
Cette absence de finesse installera un sentiment d'inconfort qui donnera toutefois à Benjamin l'occasion de prouver sa véritable valeur.
Une chanson va faire basculer le concert de manière décisive. Ce sera "Ton Héritage". En préambule, Benjamin nous raconte comment sa fille a découvert que ce titre lui était dédié. Ce moment de pure confidence soude enfin les liens avec le public.
Tout ce qui suit est cousu de fil d'or (sauf sur des titres comme "Assez parlé de moi" où Benji se vautre dans la crise d'adolescence un peu trop surfaite...).
L'option rock-gothique fonctionne étonnement bien. Elle atteint son paroxysme sur un "A l'Origine" fulminant de tension et de hargne que n'auraient pas reniés les brésiliens de Sepultura...
Bien sûr, on est en droit de regretter les jolies fioritures et autres finitions d'orfèvre qui sont la marque de fabrique des albums du bonhomme... Il n'en fut pas toujours ainsi (cf. le concert des Nuits Botaniques, en 2001 empli de violons. Celui de la tournée "Home" à l'AB, il y a 5 ans). Mais Benjamin semble avoir tourné la page et être fermement décidé à assurer la relève scénique d'un Bashung.
Sur ce plan, tout de même, il lui faudra encore trouver ses marques.
Trois rappels incandescents parachèveront le portrait d'un pygmalion attendrissant (l'homme restera sur scène bien après les toutes dernières notes du concert...pour signer des autographes...)
Un chic type en somme...et un sacré bon moment.
Benjamin Biolay, l'auteur du meilleur album de 2009, était en concert à l'Ancienne Belgique, hier soir.
Un concert fantasmé depuis les premiers accords de "La Superbe" : immense navire homérique sauvant, à lui seul, bien des naufrages de pop stars formatées...
Le parrain de cette "nouvelle qualité française" investi la mythique salle bruxelloise de façon plutôt sobre. Le temps de chauffe est un peu longuet. L"homme a beau clamer, dès 20h30, qu'il n'en a plus que pour son membre (cf. "Tout ça me tourmente"); il nous faudra un certain temps avant de ressentir des vibrations dans l'antre pelvien...
La faute à ses fichus renvois d'ascenseurs, sans doute...Je veux dire par là que Benjamin,dans son infinie gratitude, s'est entouré de musiciens de studio avec qui il travaille depuis des années...Et c'est justement là où le bas blesse... Si, sur disque, ces collaborateurs font des miracles; sur scène, c'est une toute autre histoire... Denis Benarrosch a beau être une institution des sessions d'enregistrement chics et très chères...force est de constater que l'exercice live ne lui sied pas du tout. Rarement batterie n'aura sonné aussi lourd.
Cette absence de finesse installera un sentiment d'inconfort qui donnera toutefois à Benjamin l'occasion de prouver sa véritable valeur.
Une chanson va faire basculer le concert de manière décisive. Ce sera "Ton Héritage". En préambule, Benjamin nous raconte comment sa fille a découvert que ce titre lui était dédié. Ce moment de pure confidence soude enfin les liens avec le public.
Tout ce qui suit est cousu de fil d'or (sauf sur des titres comme "Assez parlé de moi" où Benji se vautre dans la crise d'adolescence un peu trop surfaite...).
L'option rock-gothique fonctionne étonnement bien. Elle atteint son paroxysme sur un "A l'Origine" fulminant de tension et de hargne que n'auraient pas reniés les brésiliens de Sepultura...
Bien sûr, on est en droit de regretter les jolies fioritures et autres finitions d'orfèvre qui sont la marque de fabrique des albums du bonhomme... Il n'en fut pas toujours ainsi (cf. le concert des Nuits Botaniques, en 2001 empli de violons. Celui de la tournée "Home" à l'AB, il y a 5 ans). Mais Benjamin semble avoir tourné la page et être fermement décidé à assurer la relève scénique d'un Bashung.
Sur ce plan, tout de même, il lui faudra encore trouver ses marques.
Trois rappels incandescents parachèveront le portrait d'un pygmalion attendrissant (l'homme restera sur scène bien après les toutes dernières notes du concert...pour signer des autographes...)
Un chic type en somme...et un sacré bon moment.
mardi 1 juin 2010
Tendances 2010 version 6.4
Les habitués le savent, les compils Tendances sont conçues pour épouser amoureusement les courbes des saisons. Et, la version 6.4, se veut fidèle à sa réputation estivale. C'est clair, on laisse tomber les pantalons et on ôte ses pull-over, en même temps que ses aprioris grognons et autres principes puristes et puritains.
Comme d'hab, donc, l'alternatif le plus vénérable côtoie le putassier le plus inexcusable.
On s'extasiera donc sur John Grant. On s'emportera allègrement sur les Pipettes ou les Black Keys ou Puggy.On fera la sieste en compagnie de la douce Stephanie Crayencour ou du gentil Samir Barris (Marc Lavoine est à moi !). Et puis, on dansera fièvreusement en compagnie de Kellis, Robin Thicke, Janelle Monae, Kele et...l'inénarrable Stromae...
Le cas de ce dernier est-il défendable? Longtemps cette question m'a embarrassé... Et puis, je suis tombé sur ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=0MpqsGlGdUM
Et je me suis dit qu'un mec qui intitule son futur album "Cheese", est forcément bourré de second degré.
Bonnes vacances à tous !
(et merci à l'ami Ben pour cette jolie photo de pochette)
Comme d'hab, donc, l'alternatif le plus vénérable côtoie le putassier le plus inexcusable.
On s'extasiera donc sur John Grant. On s'emportera allègrement sur les Pipettes ou les Black Keys ou Puggy.On fera la sieste en compagnie de la douce Stephanie Crayencour ou du gentil Samir Barris (Marc Lavoine est à moi !). Et puis, on dansera fièvreusement en compagnie de Kellis, Robin Thicke, Janelle Monae, Kele et...l'inénarrable Stromae...
Le cas de ce dernier est-il défendable? Longtemps cette question m'a embarrassé... Et puis, je suis tombé sur ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=0MpqsGlGdUM
Et je me suis dit qu'un mec qui intitule son futur album "Cheese", est forcément bourré de second degré.
Bonnes vacances à tous !
(et merci à l'ami Ben pour cette jolie photo de pochette)
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