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mercredi 2 mai 2012

Semaine Tendancieuse du 23 au 29.04.12

Avant de passer à l'heure espagnole, je m'en voudrais de ne pas partager avec vous cette soirée mémorable que fut le concert d'Hooverphonic, à la salle Reine Elizabeth d'Anvers, samedi dernier.
Accompagné d'un orchestre de 42 musiciens, la formation la plus glorieuse du royaume a livré un spectacle généreux, cohérent et d'une classe inouïe.
Entouré des deux membres fondateurs du groupe (le monolithique Alex Callier à la basse et le plutôt groovy et décontracté Raymond Geerts, à la guitare), la petite nouvelle, Noemie Wolfs donne le change et rempli très sobrement le cahier des charges. Après tout, comme chez Morcheeba (leurs cousins anglais), la véritable star du groupe est son répertoire, pas sa chanteuse. Et depuis "A New Stereophonic Sound Spectacular" (paru en 1997), ce répertoire n'a de cesse de s'enrichir de classiques auxquels cette série de concerts "symphoniques" vient rendre hommage de fort belle manière.
Si l'album qui annonce l'actuelle tournée souffre de l'absence assez paradoxale du souffle électronique qui caractérise la musique du groupe; sur scène, la démarche prend évidemment un tout autre sens.
Ce concert, c'est un pur fantasme pour tout amoureux de pop orchestrale, nourri aux guitares twang d'Henri Mancini et aux pluies de cordes et de cuivres estampillées Bacharach & David.
Face au mur du son qui fait directement référence au spectre de Spector; on est soufflé et conquis. Surpris de redécouvrir certains morceaux qu'on croyait anecdotiques ("Renaissance Affair") ou dont on ne soupçonnait pas la profondeur ("Expedition Impossible", "Vinegar & Salt")
Dès l'ouverture, on se sent embarqué sur un paquebot rutilant. Ici, foi de Raymond Geerts, la croisère est bel et bien là pour s'amuser (avec ou sans quartier de citron dans le goulot de sa Coronna ;) Hooverphonic défie les icebergs et, au sortir du spectacle, on a la certitude d'êtres arrivé à bon port.

Pour Rufus Wainwright, en revanche, la coque du navire semble toujours menaçée par les mêmes créatures démoniaques : l'exubérance ou le pompiérisme. Et ce n'est certes pas Mark Ronson qui calmera les ardeurs du feu follet australien. Les 12 chansons qui composent "Out of the Game" constituent la preuve par l'exemple que les extrêmes s'annulent, non sans faire de jolies étincelles. Plus que jamais "sur le fil", oscillant entre bonnes manières et mauvais goût (ou l'inverse); Rufus Wainwright ne convainc jamais pleinement en même temps qu'il ne parvient pas à nous décevoir. Le talent est là : indéniable, colossal...mais personne à ce jour n'est encore parvenu à le canaliser. Bien sûr, ce disque est au dessus de la mêlée, mais il lui manque toutefois ce soupçon de modestie qui le rendrait vraiment attachant.
Ceux qui aspirent à un peu moins d'emphase, se réfugieront dans les ambiances un peu kraut ou coldwave de "Tristesse Contemporaine", rejetons légitimes de Notwist ou Clinic; petits frère de Metronomy. Un premier disque homogène, qui va à l'essentiel.


Sur ce, mon avion décolle dans quelques heures...pour rien au monde je ne voudrais louper le réveil... Los Alcazares, here I come !


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