A une époque où les garçons coiffeurs représentaient un danger de plus en plus menaçant pour le bon goût en matière de pop musique; une escouade de groupes véritablement sortis d'un autre monde allait redonner audace et flamboyance au genre. Emmené par les extravagants et pompiers Frankie Goes To Hollywood (réponse post-moderne à Queen); les teutons électroniciens de Propaganda (écho à Kraftwerk) où les très "Anonymous avant l'heure" : Art of Noise (groupe de Trevor Horn et Morley themselves et passionnant laboratoire de toutes leurs expérimentations) ZTT records écrivait l'histoire de la pop en ébullition et se fendait même d'une invention révolutionnaire : le remix. Un genre qui, en soit, allait redonner au marché du disque ses heures de gloire (peu avant la commercialisation du CD). ZTT a fait de la pop une véritable quête du Graal. Quel fan n'a pas frémi à la vue d'une de ces pochettes grisâtres savamment et parcimonieusement disposée dans les bacs des disquaires ? "Who!chance?blink!?"... La chance de découvrir une énième déclinaison d'un titre... ou pas... Et toujours avec cette même fébrilité. Grâce à cette science du marketing chère à Morley et à la maîtrise des techniques de studio les plus pointues pour l'époque (Horn, inventeur du Synclavier et pionier du Fairlight); une même chansons pouvait vous emmener dans des territoires différents. Ce ne sont pas les Pet Shop Boys qui, à l'occasion de la sortie de leur nouvelle compilation de faces B, justement intitulée "Format" diront le contraire : ZTT a changé le comportement des fans et des firmes de disque.

D'un label à l'autre, on retrouve les danois de WHOMADEWHO qui ont récemment signé sur l'exigent Kompakt. Ici, on fait plutôt dans l'épure en pratiquant une electro-disco efficace et imparable. "Brighter", le bien nommé, est effectivement plus lumineux que ses prédécesseurs et on lui promet un bel avenir sur les dancefloors.
Bonheur et déception... à l'écoute du nouvel opus du virtuose Andrew Bird. Annonçé par le très Smithsien (et donc excellent) single "Eyeoneye"; l'album déçoit sur la longueur. Trop souvent traversé de chinoiseries et autres exercices de style au violon (de ballades irlandaises un peu trop cartes-postales en fioritures trop souvent appuyées...) On se rabattra plus volontier sur le prochain Patrick Watson.
Coup de focus sur 3 singles "en français dans le texte". Celui de la très acidulée Mademoiselle Nineteen (produite par un Benjamin Schoos en très grande forme) et qui révèle toute l'importance de Jacques Duvall.

Sebastien Tellier revient avec un "Cochon Ville" qui atteste, pour ceux qui en doutaient encore de la folie contagieuse du bonhomme.
Sous le regard bienveillant du magicien Christophe, Loane signe le plus beau single d'electro-pop en français depuis "Amoureux Solitaire"...
Et pour terminer cette semaine francophile, un petit clin d’œil à Samir Barris qui était au Cabaret aux Chansons vendredi dernier pour un spectacle en deux temps. La première partie était consacrée à de nouvelles chansons que le jeune barde souhaitait tester en public et qui confirment que derrière ses faux airs gentillets, la poèsie de l'ex melon Gallia est toujours aussi venimeuse. En deuxième partie de soirée, Samir accompagné des excellents Nicholas Yates (contrebasse) & Margaret Hermant (violon/harpe) présentait ses adaptations de poèmes classiques (Verlaine,Vian, Baudelaire...) et faisait preuve d'une bien belle audace. Ce gars là mérite vraiment d'aller plus haut...
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