La vie est une compil. Chaque jour est une playlist. L'amour est un remix...

mardi 10 avril 2012

Semaine Tendancieuse [02.04.12 - 09.04.12]

Rien de tel qu'un séjour dans une ville thermale pour oublier les affres d'une semaine difficile et se préparer à une semaine encore plus merdique...

Week-End à Vittel, donc... tous les deux sans personne... Bon ça rime pas comme du Daho...mais ça fait du bien tout de même.

Dans cette ville un peu surannée, j'écrivais le texte de "Stations Balnéaires (on fire !)" pour Nelly Olleson, il y a près de vingt ans... C'est tout naturellement ici que j'ai mis la première touche au prochain recueil de textes de Randy Washmatic. "Vallée des Anges" succédera très probablement au "Poisson Pirate"...mais pas de quoi s'emballer...vu le temps que j'ai mis à réaliser la première livraison...il ne faudra s'attendre à rien de concret  avant quelques mois (voire quelques années). "Vallée des Anges" fait référence à cette zone sidérurgique du nord de la France, frappée de plein fouet par la crise. Un sujet ni trop glam, ni trop disco... Plus d'info sur le blog de Randy WAshmatic dans les jours à venir.

Mais parlons des vrais artistes !
Comme la semaine précédente, la langue française est à l'honneur.


Si - comme je vous le laissais supposer dans la chronique de la semaine dernière -  le splendide album de Dominique A, a tourné en boucle ce w.e; entre Contrex et  Bains-les-Bains, deux autres disques sont venu  le titiller sans, toutefois, parvenir à l'éclipser.

"...laisse-moi te mettre une claque..." nous dit la jolie Barbara Carlotti, au détour d'un des titres de son nouvel album. On a parfois envie de la prendre aux mots tant certains des textes qu'elle déclame avec  la voix d'une Pénélope Solette qui trouverait que la b... de Maurice Chevalier à un goût, finissent par  la rendre antipathique... On pense souvent au Katerine d'avant les robots... D'ailleurs, la belle et la bête se fendent d'un duo très réussi sur lequel on prend plaisir à retrouver la voix du  Katerine chanteur (qui semblait  s'être un peu perdu dans une forme assez particulière de cabotinage iconoclaste...Francis et ses peintres...les plus courtes sont les meilleures, tout de même)
"L'Amour, l'Argent, le Vent" est un disque qui plane à mille lieues au dessus des conventions, bien loin de nos préoccupations quotidiennes. D'une modernité pop incontestable (la production est remarquable et osée) le disque s'aventure dans des territoires peu fréquentés par le genre. La plupart des titres semble avoir été composée au beau milieu d'un rêve éveillé; sur une plage déserte, hors du temps... Tantôt marécageuses, tantôt discoïdes, les chansons de cet album sont autant de perles qui ornent le collier d'une louve moderne. Chic et sauvage, "L'Amour, l'Argent, le Vent" confirme le statut à part de Barbara Carlotti dans le paysage pop français.

Mon véritable coup de coeur de la semaine va au nouveau projet du protéiforme Benjamin Schoos. Il serait vraiment fastidieux de tenter; ne serait-ce qu'une esquisse de biographie de l'incontournable parrain de Seraing. On dira simplement que Miam Monster Miam a fait ses preuves et que Freaksville Record est un label qui monte. Mais on en viendra tout de suite à l'essentiel de cette chronique : "China Man vs China Girl", premier album de Benjamin Schoos sous son propre nom. Ceux qui me connaissent, ne peuvent ignorer mon amour des mélodies et des coulées de violons. En revanche, peu de gens connaissent ma passion pour le catch vintage. Pas le catch d'aujourd'hui : trop bien huilé, trop lisse. Non, le catch d'antan :  parfaite mise en exergue de la puissance et de la noblesse des corps. J'ai toujours trouvé qu'il se dégageait un certain érotisme de ces combats ritualisés. A travers un concept et une texture musicale que n'auraient pas renié Serge Gainsbourg, Benjamin Schoos réalise une pure fantasmagorie pop au casting impressionnant (la très culte Marie France côtoie le chanteur des défunts Ride; Chrissie Hynde se fait l'écho de la chanteuse de Stereolab...Serait-ce Patrick Juvet qui pousse les choeurs sur la plage titulaire ?). Benjamin Schoos réalise sans doute ici un rêve d'adolescence... mais il n'est pas égoïste : il offre à ses partenaires des écrins merveilleux empruntés au plus grands orfèvres de la pop orchestrale (Jean Claude Vannier, François de Roubaix...) On pense évidemment à l' "Homme à tête de Choux" (qu'on rebaptisera fissa "L'homme à tête de gnons") pour son usage intempestif du name dropping et de la rime rustre (salutations à Jacques Duvall en passant). L'emploi de thèmes répétitifs renforce également la comparaison. Derrière un concept ludique qui, par moments, s'essouffle; on sent poindre la noirceur chère à l'univers de Miam Monster Miam. A ce titre : "Profession Catcheur" est incontestablement le sommet de l'album. Je n'avais pas été mis KO avec autant de classe depuis le "France Culture" d'A-F. Didier. Bravo Luchador !

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