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dimanche 25 mars 2012

Semaine Tendancieuse [19.03.12/25.03.12]

Aussi complexe que le prisme qui fragmente la pochette de son 12e album, la personnalité de Madonna a toujours été marquée par une détermination à toute épreuve (souvent au mépris des scrupules...)
Son ambition démesurée a définitivement renouvelé le visage de la pop, au milieu des années 80, en confirmant son genre féminin.
Madonna est LA queen of pop. Toutes les autres (de Kylie à Lady Gaga...) ne sont que des dauphines (et nombre d’entre elles sont déjà des baleines...).
Dès le début de sa carrière, Louise Ciccone a compris le rôle majeur du producteur. Très vite, elle a su choisir l'homme qui lui donnerait les moyens d'atteindre ses objectifs. Elle a eu raison de confier la réalisation de son premier album à son boyfriend de l'époque : John "Jellybean" Benitez.  Et sans doute a-t-elle choisi de manière beaucoup plus opportuniste,  l'illustre Nile Rodgers (fraîchement sorti des sessions d'enregistrement du "Let's Dance" de Bowie) pour l'album de la consécration : "Like a Virgin". En roue libre, Madonna se perd souvent dans la vulgarité ou la mièvrerie. Ainsi, entre "True Blue" (1986) et "Bedtime Stories" (1994 ) RAS au pays du bon goût... Il faudra attendre 1998 et l'album "Ray of Light" qui donne à nouveau au producteur - en l'occurence l'éléctronicien William Orbit -  un rôle prépondérant. Grâce à ce disque, la pop de Madonna se matine d'une crédibilité amplement méritée. Se succéderont d'autres collaborations fructueuses et intéressantes (avec le français Mirwais pour "Music" et "American Life"; l'anglais Stuart Price pour "Confessions on a Dance Floor" et les américains du collectif Neptunes ou  Timbaland pour "Hard Candy"). Grâce à ce quintet d'albums, Madonna est parvenue a regagner ses parts de marché tout en gratifiant au passage le commun des mortels de quelques perles miraculeuses ("Frozen", "Music", "Miles Away", "Hung Up", "Beat Goes On").
Hélas, sur son nouveau disque, la Madonne peine  à accomplir le moindre miracle... Il semble même qu'elle ait perdu son flair légendaire... Si William Orbit est de retour, il ne semble pas en très grande forme. Mirwais ayant tourné les talons à la Miss, elle s'est rabbatue sur ce que le France a de plus "cheesy" à offrir en matière de dance music : Martin Solveig... Certes on a échappé à l'infâme David Guetta ou au redondant Bob Sinclar... Mais, il faut bien l'admettre, ces trois là constituent tout de même la version française du Triangle des Bermudes qui aspire tout ce qu'il y a de bon dans une chanson et qui nivelle la dance music par le bas... Quant à Benny Benassi; on sera surpris par quelques rares fulgurances ("I'm addicted", un des seuls titres qu'on sauvera de l'album) et on oubliera assez vite le reste.  "MDNA" est censé remplir le cahier des charges imposé par LiveNation, label hybride, à la fois tourneur et éditeur. L'avenir de la musique qu'ils disent... A ce titre, l'album n'est effectivement plus qu'un produit vide de toute substance artistique ou chaque chanson n'est rien d'autre qu'une vulgaire statistique. Pour son prochain album, suggérons à Louise Ciccone de s'acoquiner à Sufjan Stevens ou, si elle tient tant à la France, Sébastien Tellier... Chiche !



Aux antipodes de la machinesque pompière (un peu pathétique) déployée autour de l'icône pop; on découvrira, non sans étonnement, le nouveau projet "electro-kitsch" de Rumer qui, pour l'occasion, peu avant la sortie de son véritable nouvel album; sort du songwriting précieux et grandiose et s'abandonne à quelques bossa acidulées, sans prétention. Les amateurs de pop plus classique iront passer quelques moments sous le soleil d'Espagne où est né "Fuerteventura", le second album de Russian Red. Impeccable de bout en bout, le disque de la jeune et jolie Lourdes Hernandez rappelle le meilleur des Sundays et des Go Betweens.
Et l'appelation d'OVNI de la semaine va droit aux danois de Choir of Young Believers. Emmené par son très aérien chanteur  Jannis Noya Makrigiannis, le collectif déploie des ambiances de pop éthérée que n'aurait pas renié David Sylvian. Un doux  clash entre Sigur Ros et Japan. Cette semaine, ce sont ceux-là qui vont vous mettre la tête à l'envers (si l'on en croit la jolie pochette de leur album). N'en déplaise à Madonna.









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