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dimanche 5 septembre 2010

Hurts - Happiness

Tout fan des Pet Shop Boys qui se respecte doit éprouver une bien étrange sensation en contemplant la pochette du premier album de Hurts, duo d'electro-pop, originaire de Manchester.
Je me suis effectivement demandé par quel subterfuge Neil Tennant et Chris Lowe posaient, en 2010, avec l'allure de parfaits jouvenceaux... Certes, ils ont beau avoir vendu leur âme au dieux de la danse et de l'exubérance depuis longtemps; certes leur dernier album paru en 2009 avait beau afficher fièrement une santé digne d'un jeune homme en pleine explosion pubère... par quel prodige ont-ils donc retrouvé les traits d'adolescents?
La réponse est évidente : "Happiness" n'est pas le nouvel album des Pepettes. Pourtant, dès les premières mesures de "Silver Lining", le morceau d'ouverture, on est en territoire connu. La boîte à rythmes martiale, le sequenceurs rutilant, la mélodie à deux balles fait effectivement penser aux toutes premières productions de l'illustre duo. "Silver Lining" s'achève d'ailleurs sur des choeurs "à la Go West". On pourrait plier l'affaire ainsi en considérant que la relève est assurée... mais Hurts ne se contente pas d'une seule référence. Sur "Happiness", c'est toute la "synth-pop" des années 80 qui se voit re-liftée par ces garçons coiffeurs de luxe. Plus encore que les Pet Shop Boys (ici surtout singés pour leur esthétique "tire la tronche") c'est Depeche Mode et Human League qui sont véritablement à l'honneur. La voix claire de Theo Hutchcraft doit batailler ferme avec les textures sombres finement ciselées par son comparse, Adam Anderson.
Paradoxalement, "Happiness" n'est pas un disque où le bonheur est roi. Et le pauvre Theo peut brailler tant qu'il veut que la vie est si belle (sur l'excellent single "Wonderful Life") on ne le croit pas une seconde.
Pour ceux qui trouvent que l'electro-pop des années 80 avait besoin d'un énième second souffle, Hurts rempli magnifiquement son cahier des charges. Pour ceux qui pensent que les années 80 n'auraient jamais du exister, ce disque est à honnir sans concession.

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