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mercredi 15 mai 2013

Mes Nuits Botaniques 2013


Est-ce la crise ? Est-ce le froid ? Etait-ce une impression ? Les Nuits m'ont semblé plus claire-semées en ce Printemps 2013, décidément peine à jouir...

De la chaleur et du bonheur, il y en eut bel et bien, tout au long de cette édition.












Mes Nuits ont pourtant commencé par une déception (prévisible) : le concert des BB Brunes. Malgré un dernier opus aux virages electro souvent sexy, le groupe se contente sur scène d'incarner ce fantasme post Eddy Barclay qui les condamne définitivement à endosser l'héritage des Chaussettes Noires (eux qui se rêvent sans doute Pixies)
J'ai rarement entendu un groupe jouer aussi faux sur scène... Mais peut-être que mes tympans, vrillés par les cris de midinettes, n'étaient plus en mesure d'apprécier le spectacle à sa juste valeur. Auparavant, Elvis Black Stars avait fait le job, en récitant ses leçons apprises chez Blur et Oasis, à la fin du siècle dernier.




La première claque viendra du français Woodkid, auteur d'un des albums phares de 2013. Il avait annoncé un show millimétré et soigné tant sur le plan musical que visuel. Il n'aura pas déçu. Avec le Mons Orchestra en renfort, Yoann Lemoine livre un concert martial et solennel; sans doute quelque peu dépourvu d'émotion, mais vraiment très impressionnant de justesse et de maîtrise. Un coup de maître.








 

Délaissant le Cirque Royal pour revenir aux origines; c'est à l'Orangerie que j'assisterai au meilleur concert de ma sélection 2013. J'étais venu voir Benjamin Schoos qui présentait son excellent album "China Man vs China Girl" (très récemment et justement prisé aux Octaves de la musique et par l'Académie Charles Cros) dans une formule "à cordes". Incarnant à merveille ce crooner borderline (qui n'a pas manqué de déranger quelque peu une partie non initiée du public...à mon grand amusement); le stakhanoviste verviétois a su tirer parti du quatuor à cordes enjolivant sa pop brillante.
Mais le vrai empereur de la soirée fut sans conteste le grand Daan qui a livré un concert protéiforme : mêlant rock, pop, electro, chanson, cabaret sauvage... Passant d'un français canaille à un anglais suave, entrecoupé de quelques mots en flamand  rocailleux. Une véritable révélation qui, au lendemain du concert m'a poussé à me procurer l'intégrale des albums de l'ancien Dead Man Ray.












      


 Ce soir là, dans les jardins, les américains de !!! distillaient allègrement les morceaux de leur tout nouvel album "Thr!!!ller" qui tourne en boucle dans mon autoradio. Regret de n'avoir eu droit qu'au son...


Toujours à l'Orangerie, quelques jours plus tard, je découvre Superpoze, jeune "turntablist" venu de Caen. Belle mise en bouche pour une soirée qui s'annonce tendue. Le set cohérent de Yan Wagner (quelque peu saboté par un trio de fans  imbibés) est une excellente surprise. L'electro à la fois minimaliste et puissante, produite par Arnaud Rebotini et référencée Kraftwerk/Daho passe très bien le cap de la scène et révèle un performer sexy en diable.
Évidemment, tout le monde est là pour Lescop. D'emblée, Mathieu , le chanteur et instigateur du projet, installe un climat de tension extrême. Le groupe bande ses muscles et livre un répertoire steroïdé. Ce que les chansons gagnent en puissance; malheureusement elles le perdent en justesse. Dommage...oh et puis non, let's rock ! La foule est chauffée à blanc. Etrangement, l'agressivité est palpable dans le public. Le groupe qui avait ouvert pour Daniel Darc lors de la précédente édition du festival, lui rend un vibrant hommage.
























 Entre temps, les Nuits délocalisent à Mons. Benjamin Biolay y posera son joli manège... Sans moi...mais le souvenir de sa prestation à l'A.B. deux semaines auparavant me console.

Au rayon des rendez-vous manqués : Justice, bien sûr... alors que Daft Punk semble rangé des voitures, le groupe de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay est désormais le seul à incarner cet aspect à la fois subversif et mainstream de la scène electro française...mais la Ed Bangers Night est archi sold-out

Et je ne pourrai même pas me consoler auprès de la douce Melanie Debiasio :  une des révélations musicales de ce début d'année pour moi.




 La saison 2013 s’achèvera au Cirque, où elle avait commençé. Lou Doillon y campera un joli clown charmeur, évoquant de façon troublante la silhouette de son illustre mère. Pas avare pour un sou, elle offrira un concert de près d'1h30 (alors qu'elle n'a qu'un seul album à son actif) agrémenté de quelques excellentes reprises (The Clash & The Pretenders).
En première partie, les inattendus V.O. livrent un set très orchestré rappelant parfois les Tindersticks mais qui gagnerait toutefois à plus de dépouillement. Certaines de leurs chansons souffrant du côté par trop alambiqué des mélodies.







 Pourvu que les Nuits restent les Nuits...mais surtout, pourvu que le Printemps vienne...A l'année prochaine !



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