A défaut d'être relayées par la météo, cette année, les Nuits Botaniques marquent toujours le réchauffement de la vie musicale à Bruxelles.
Premier festival de l'année, l'édition 2012 semble avoir été moins courue que les précédentes...mais ce genre de statistiques, il faudrait vraiment songer à les mettre au placard si on veut enfin que le capitalisme fasse ses valises comme Sarko et Carlita ;)
Côté qualité, en revanche, l'affiche tient toujours la dragée haute et il est toujours aussi difficile de faire un choix.
Cette année, mon radar s'est orienté sur un immense coup de coeur (l'album de Dominique A, dont le concert de vendredi a déjà été chroniqué dans ces colonnes), et une découverte tout aussi immense (c'est rien de le dire) en la personne de Rover aka Timothée Regnier (qui n'a voir avec son illustre homonyme belge que le nom; tant on a bien du mal à imaginer ce colosse à la voix d'argile se glisser dans les costumes à paillette de Cloclo...).
Rover était à l'Orangerie ce vendredi 18 Mai. Il partageait l'affiche avec les estoniens de Ewert & the Two Dragons et les excellents Revolver. D'emblée, on ne comprend pas bien pourquoi c'est Rover qui ouvre... Son set puissant et maîtrisé méritait vraiment mieux qu'une vedette américaine. Impression d'injustice qu' Ewert et ses Dragons (dont on attend encore toujours les flammes...) confirmeront lors d'un concert sans grand relief...il semble bien que leur chouette single "In the End there's only love" constitue leur seul atout dans un jeu plutôt faiblard. Certes, Rover ne méritait peut-être pas la tête d'affiche (il faut dire que Revolver ont vraiment été intouchables ce soir) mais, au vu de son impressionante prestation qui confirme tout le bien qu'on pensait de l'homme à l'écoute de son premier album, on se dit qu'il mérite mieux qu'une voie de garage (hi hi hi...Rover...au garage...c'est golri, non ?...bon je sors...) Drôle et touchant, Rover a livré un set dense et concentré qui s'est terminé en beauté par un de mes singles fétiches de l'année, le bouleversant et entrainant 'Tonight" dont voici la prestation live filmée ce soir là :
http://www.youtube.com/watch?v=KK_s3YX1w24
Revolver, ont également confirmé leur statut d'amoureux transis d'un certain classicisme pop et on fait preuve d'une énergie que je ne leur soupçonnait pas (Les Pony Pony Run Run ont des leçons à prendre...). Les chansons de leur excellent second album "Let Go", ont été judicieusement boostées pour la scène et résistent magnifiquement au traitement.
Un aperçu ici :
http://www.youtube.com/watch?v=UDdAr2S3apc&feature=relmfu
Je m'en voudrais d'oublier d'évoquer les excellents concerts de Mina Tindle et Great Mountain Fire, lundi dernier au Museum du Bota. De toutes les salles accueillant des artistes durant le festival, celle-ci est incontestablement la plus magique (je me souviens d'y avoir découvert Benjamin Biolay, il y bientôt dix ans...) Mina Tindle, jeune chanteuse française, évoquant souvent Feist ou Keren Ann; fut une découverte ravissante. Débranchés et débraillés, au beau milieu du salon du Museum, les belges de Great Mountain Fire se redécouvrent et offrent à leur pop-rock de bad boys des alures bucoliques inédites et surprenantes. Mais qu'on ne se méprenne pas; même en versions acoustiques, ces chansons savent aussi nous donner des fourmis dans les jambes. Vivement l'album retraçant l'épopée "unplugged" du groupe qui devrait voir le jour en vinyle, sous peu...
Et pour terminer la semaine en beauté, par un disque cette fois, signalons la sortie, ce dimanche, au format digital du nouvel opus d'un des groupes les plus discrètement essentiels de la pop anglaise : "Words & Music by Saint Etienne" marque le retour de Sarah Cracknell, Bob Stanley & Bill Wiggs aux affaires...et de fort belle manière.
L'album est un véritable florilège. La plupart des titres sont des "instant-classics" qui, malheureusement, sont condamnés à rester cloitrés dans l'anonymat le plus injuste; à l'ombre de Madonna (qui ne sait sans doute plus ce qu'écrire une chanson signifie aujourd'hui...) ou de n'importe quelle groupe de R'n'B(ite molle). Ruez-vous sur ce disque...si vous avez besoin d'un plan pour le trouver, fiez-vous à sa pochette... "Penny Lane" a de beaux restes...surtout lorsqu'elle met du noir pour sortir le soir...et de rappeler qu'avec les Pet Shop Boys, Saint Etienne est le seul groupe capable de donner une véritable classe à l' "eurodance" ce genre batard et vulgaire qui fait la joie des macumbas de provinces et du rayon poissonnerie de nombreux supermarchés, durant les soldes...
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